Dans sa séance du 25 février 1947, le Conseil municipal de Reims a décidé d'apposer une plaque commémorative sur la façade des maisons des Rémois victimes de la répression nazie pendant la 2e guerre mondiale.
   En 1985, à l'occasion du 40e anniversaire de la libération des camps de concentration et d'extermination, les élèves de troisième du collège du quartier Saint-Remi de Reims ont effectué le recensement de 144 plaques apposées dans toute la ville, parmi lesquelles cinq plaques seulement rappelaient la mémoire de victimes de la Shoah.
   Ce travail réalisé sous la direction de leur professeur d'histoire Jocelyne HUSSON, dans le cadre d'un PAE (Projet d'action éducative), a reçu le premier prix du Concours départemental de la Résistance et de la Déportation en 1985, et a fait l'objet d'une publication intitulée « Reims Souviens-toi ».
   Ce fut aussi pour Jocelyne HUSSON le point de départ d'une recherche universitaire sur l'histoire de la déportation des Juifs de la Marne qui a débouché sur un DEA (Diplôme d'études approfondies devenu aujourd'hui le Master 2), soutenu en 1993.
    En 1999, ce travail a été approfondi dans une publication éditée aux Presses universitaires de Reims, La Déporation des Juifs de la Marne, ouvrage dans lequel figurent les plaques de maison qui honorent la mémoire de victimes rémoises de la Shoah.

27, rue de l'Arquebuse

12, rue Jeanne d'Arc

                                          Léonia ZONSZAJN (modiste)
                                          Arrêtée à Reims le 27 janvier 1944 par la feldgendarmerie
                                          Déportée à Auschwitz le 3 février 1944 (convoi n° 67)
                                          Décédée à Auschwitz le 8 février 1944 (date retenue par le JO du 17 août 2012)

55, rue du Docteur Thomas

                                        Bella CHRZANOWSKI (confectionneuse)
                                        Arrêtée à Reims le 20 juillet 1942 par des policiers français
                                        Déportée à Auschwitz le 27 juillet 1942 (convoi n° 11)
                                        Décédée à Auschwitz le 1er août 1942 (date retenue par le JO du 14 octobre 2012)

24, rue Chanzy

                                        Abraham ROSENBLUM (commerçant)
                                        Arrêté dans l’Indre le 27 février 1943
                                        Déporté à Maïdanek le 6 mars 1943 (convoi n° 51)
                                        Décédé à Auschwitz le 16 avril 1943 (lieu et date retenus par le JO du 18 février 1999)
                                        (Sur cette plaque le camp d'Auschwitz est localisé en Allemagne et non en Pologne)

19, rue Thiers

                                        Georges SIMON (avocat)
                                        Arrêté à Reims le 26 février 1942 par la feldgendarmerie
                                        Déporté à Auschwitz le 27 mars 1942 (convoi n° 1)
                                        Décédé le 31 décembre 1943 (date retenue par le JO du 6 juin 2001)
                                        Albertine SIMON née WEIL, sa mère
                                        Arrêtée à Reims le 27 janvier 1944 par la feldgendarmerie
                                        Déportée à Auschwitz le 3 février 1944 (convoi n° 67)
                                        Décédée à Auschwitz le 8 février 1944 (date retenue par le JO du 11 janvier 2003)

   Une cinquième plaque a été apposée par ses amis au domicile du docteur Jankel SÉGAL 9, rue du docteur Pozzi.

   Jankel SÉGAL (médecin radiologue), arrêté à Reims le 27 janvier 1944 par la feldgendamerie avec son épouse Edla née KISAN, a été déporté avec elle à Auschwitz le 3 février 1944 par le convoi n° 67.
Edla est décédée à Auschwitz le 10 février 1944, Jankel le 1er avril 1945 (dates retenues par le JO du 1er septembre 2001).
L’expression « barbarie allemande » et non pas « barbarie nazie » était souvent utilisée dans l’immédiat après-guerre.