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La chambre à gaz

 

   La chambre à gaz a été implantée en dehors de l'enceinte du camp, à environ 1 500 mètres en contre bas.
   Construite au début de l'année 1943, elle a été mise en service au cours de l'été de la même année.
   Compte tenu de ses dimensions réduites, elle était davantage destinée à livrer des cadavres pour les expériences médicales pratiquées par les médecins SS au camp du Struthof et à l'Université de Strasbourg, plutôt qu'à des liquidations systématiques.

   

   La chambre à gaz su Struthof a été inscrite à l'inventaire des monuments historiques en 1951.

   Bien avant la guerre, la montagne du Struthof est une station de sports d'hiver très appréciée des Strasbourgeois.
   
C'est pourquoi en 1930, est construit un hôtel pour accueillir skieurs et randonneurs.
   Cette annexe sert d'abri, voire de cantine et de salle de bal.

   Lorsque les nazis décident l'implantation d'un Camp de concentration à deux kilomètres en amont, sur la commune de Natzwiller, ils réquisitionnent cet hôtel et y installent leur quartier général.
   
En août 1943, sur ordre de Berlin et à la demande des trois médecins SS du camp, il est décidé de transformer cet abri, situé face à l'hôtel, en chambre à gaz, pour servir aux expérimentations sur les prévenus choisis dans les camps de l'est : Auschwitz, Maïdanek, Treblinka.

   En deux convois arrivent au Struthof 87 Juifs et Tziganes dont 30 femmes pour servir de cobayes tant pour les recherches pseudo-médicales que pour des expérimentations de traitement des gaz de combat.
   De malheureuses victimes sont entassées enfermées dans cette chambre hermétiquement close tandis que le commandant du camp, Kramer, procède lui-même au gazage.
   De l'extérieur et à l'aide d'un entonnoir muni d'un robinet fixé à un tuyau traversant le mur, il introduit l'eau sur les cristaux cyanhydriques, préalablement déposés dans la pièce. La réaction s'opère instantanément, provoquant la mort par asphyxie dans d'atroces douleurs. Cet entonnoir, pièce à conviction, est présent au Musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon.

   Utilisée à deux ou trois reprises, cette chambre à gaz est comparable par son horreur à celles très élaborées d'Auschwitz et des autres camps d'extermination.
   Les cadavres sont ensuite transportés à l'Institut anatomique de Strasbourg, à la demande du professeur SS Hirt.
   À la libération, on retrouvera 17 corps dont ceux de 3 femmes et de nombreux éléments humains ayant servi aux dissections.
   Kramer sera jugé par les Anglais à Lunebourg en septembre 1945 avec 48 tortionnaires du KZ de Bergen-Belsen et pendu à Hasseln.

Signalétique du site


Réflexions d'un médecin au Struthof
Georges Yoram FEDERMAN, médecin et psychiatre de Strasbourg
vidéo de 9 minutes


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