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La potence

   C'est sur une plate-forme qui surplombe le camp, bien visible de toutes les places d'appel, qu'avaient été installées deux potences et qu'avaient lieu les pendaisons publiques.

   Les deux potences, dont une seule a été conservée à son emplacement, étaient dressées sur une sorte de caisse en bois dont le dessus était formé d'un couvercle à deux battants, fonctionnant comme une trappe.



Dessin de Henry GAYOT, déporté NN
matricule 11 784

    Aujourd'hui sont exposés quelques exemplaires du matériel de travail utilisé par les déportés : bennes, chariots et brouettes.

   Les pendaisons publiques se déroulaient de la façon suivante : les SS faisaient monter le condamné sur la caisse en bois ; ils lui passait la corde au cou et l'attachait à la potence, la corde bien tendue ; ensuite, un SS appuyait sur une pédale qui déclenchait un système à ressort ouvrant la trappe ; le supplicié se trouvait ainsi pendu dans le vide, mais sans qu'il y ait toujours rupture de la colonne vertébrale, ce qui signifie que la mort n'était pas instantanée ; elle ne survenait qu'après quelques minutes d'atroce agonie par strangulation.
   Tous les autres déportés, rassemblés sur les plates-formes d'appel, étaient obligés d'assister au supplice de leur camarade
.

Musée du Struthof

   Le commandant SS du camp, Joseph KRAMER, ne manquait pas une exécution, et y assistait avec plaisir en fumant un gros cigare.
   Lors d'une pendaison, devant le corps en convulsion d'un déporté exécuté, il cria en direction des déportés rassemblés en-dessous :
« Cela ne me ferait rien à moi de vous faire pendre l'un après l'autre comme celui-là ».
   KRAMER a été fait prisonnier par les Britanniques à Bergen-Belsen, camp de concentration situé en Allemagne, dont il a assuré le commandement après l'évacuation du Struthof ; condamné à mort, il a été pendu à Lunebourg, en 1945.


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