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Les barbelés, les miradors, le « ravin de la mort »


   Après avoir franchi l'entrée, on s'avance sur une allée qui surplombe l'ensemble du camp entouré d'une double enceinte de fils barbelés et de huit miradors.
  Ces miradors étaient occupés jour et nuit par des sentinelles SS armées de mitrailleuses qui disposaient aussi de puissants projecteurs permettant d'explorer le camp dans ses moindres recoins au cours de la nuit.

Les barbelés

   Si malgré cette garde vigilante, un déporté avait néanmoins éprouvé des velléités d'évasion, il se serait heurté à la double enceinte de fils de fer barbelés, dont l'une était électrifiée à 380 volts.





   En outre, à 200 mètres environ, il se serait heurté à une troisième enceinte de barbelés surveillée par des sentinelles SS.

   Un déporté alsacien a pourtant réussi à s'évader le 4 août 1942, et à rejoindre les Forces française libres en Afrique du Nord.
   Il est parvenu à se procurer un uniforme du commandant du camp, l'a revêtu, est monté dans la voiture du commandant avec quatre autres camarades.
    À la tombée de la nuit, ils sont sortis du camp au nez des sentinelles qui leur ont présenté les armes.

   Cette évasion est la seule qui ait effectivement abouti.
   Le déporté alsacien qui est parvenu à s'évader a rejoint ensuite les Forces françaises libres en Afrique du Nord et s'y est engagé.
   
Une autre tentative fut faite par un Français qui avait creusé un trou et s'était recouvert de branches et de gazon en attendant la nuit pour s'évader.
   Mais il fut découvert le soir même de sa tentative par les chiens.
   Mordu, roué de coups et mis en cellule pendant trois semaines, il ne fut cependant pas pendu.
   Quelques temps plus tard, il réussit à s'évader du camp d'Erzingen dans lequel il avait été transféré.

Le « ravin de la mort »

   En descendant sur la droite, se trouve ce que les déportés appelaient le « ravin de la mort ».

À l'intérieur du camp

À l'extérieur du camp

   Les déportés affectés à l'extraction des blocs de granit, au-dessus du camp, en dehors des barbelés, doivent les transporter à l'aide d'une brouette jusqu'à ce ravin.
   Au moment où le détenu affaibli vide son chargement, un Kapo ( gardien ) lui fait un croche-pied. Si le déporté tombe, la sentinelle SS tire du mirador sur le malheureux, sous prétexte de « tentative d'évasion ».
   
À chaque « opération réussie », le SS obtient des jours de congé et le Kapo complice des rations supplémentaires.



Dessin de Henry GAYOT, déporté NN
matricule 11 784

Le jardin d'agrément des SS  

   En descendant vers le crématoire, on peut voir sur la droite, quelques petites plates-formes qui constituaient pour les SS leur « jardin d'agrément ».

   Tout au long du chemin, à droite en descendant, quelques plate-formes sont plantées de fleurs et constituent « le jardin d'agrément ».
   Y sont employés, au coude à coude, les déportés malades ou les blessés de la carrière que les SS ne veulent plus soigner.
   Au moindre faux pas, ils sont exécutés
   Ironie cruelle, entre la beauté des fleurs et l'horreur du camp.


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