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Le monument « Aux morts des 132e - 332e RI et 46eTerritorial »
à Reims

Le Poilu du 132e RI - Cours Langlet

Le monument actuel - Place Léon Bourgeois

L'historique des 132e RI, 332e RI et 132e RIF dont le 132e BCAT de Suippes est aujourd'hui l'héritier

11 novembre 2008, 90e anniversaire de l'armistice de 1918

Sources

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Le Poilu du 132e RI - Cours Langlet

Le monument inauguré cours Langlet en 1925
(Collection Jean-Pierre et Jocelyne e Husson)

   Le monument aux morts des 132e-332e Régiments d'infanterie et du 46e Régiment territorial a été érigé cours Langlet, nouvelle voie ouverte dans la perspective de la tour nord de la cathédrale. Initié par les architectes Hippolyte PORTEVIN et Max SAINSAULIEU, ce projet avait été repris dans le plan Ford de reconstruction de la Ville de Reims.

Le cours Langlet au début des années 1930
peu de temps avant le transfert du monument place Léon Bourgeois

(Collection Olivier Rigaud)

    Le monument se dressait à l'extrémité du cours Langlet, à proximité de la Fontaine des Bouchers, construite au XVIIe siècle, qui allait être classée monument historique en 1927.



Le Poilu du 132e RI et la Fontaine des Bouchers
(Collection Olivier Rigaud)

La statue réalisée par le sculpteur Paul Lefebvre
(Collection Jean-Pierre et Jocelyne Husson)

   Ce monument conçu par l'architecte Émile FANJAT, a été érigé grâce à une souscription publique lancée dès 1921, à l'initiative d'anciens du 132e Régiment d'infanterie, régiment installé avant-guerre à Reims dans la caserne Neufchâtel, pour honorer la mémoire des soldats tombés aux Éparges entre le 23 octobre 1914 et le 12 avril 1915.
   La statue du Poilu qui surplombe ce monument est l'œuvre du sculpteur rémois Paul LEFEBVRE qui a ensuite réalisé la statuaire du monument aux morts de la Ville de Reims, inauguré en 1930.
   Le monument a été inauguré le 11 novembre 1925 à son emplacement initial, cours Langlet, dans la perspective de la tour nord de la cathédrale et à proximité de la Fontaine des Bouchers, classés monuments historiques.

Souvenir de l'inauguration de 1925
(Collection Olivier Rigaud)


Le monument transféré place Léon Bourgeois

   Le monument aux morts des 132e et 332e RI a été transféré le 27 octobre 1933 place Léon Bourgeois, où il se dresse encore aujourd'hui.

La statue « toilettée » à l'occasion du 90e anniversaire de l'Armistice de 1918

Aux morts
des 132e et 332e
Régiments d'infanterie
et du 46e
Régiment territorial
d'infanterie
132e RIF
1939-1945

      À la dédicace de 1925 « Aux morts des 132e et 332e Régiments d'infanterie et du 46e Régiment territorial d'infanterie » a été ajoutée après la 2e guerre mondiale l’inscription « 132e RIF - 1939-1945 ».


Historique des 132e, 332e RI et 132e RIF
dont le 132e BCAT de Suippes est aujourd'hui l'héritier

   Le 132e RI est l'héritier de la 132e demi-brigade d’infanterie de ligne créée en avril 1794 par un décret de la Convention nationale, qui a été versée en 1796 dans la 26e demi-brigade devenue le 108e régiment de ligne. En 1811, sous l'Empire, le régiment de l'île de Ré a repris le numéro 132 et il est devenu le 132e régiment d'infanterie de ligne. Il a participé à la Campagne de Russie de 1812 et à la Campagne de France de 1814. Il s'illustre en particulier dans les combats acharnés de Rosnay ( aujourd'hui Rosnay-l'Hôpital ), près de Brienne-le-Château dans l'Aube, ce qui lui vaut l' inscriptions « Rosnay 1814 » sur son drapeau et, privilège unique accordée par NAPOLÉON 1er, l'inscription « Un contre huit » qui est devenue sa devise.
  Dissous en 1814 sous la Restauration, il a été reformé à Reims en 1873 sous le nom de 132e régiment d'infanterie.
   En août 1914, dès la déclaration de guerre, le 132e RI a quitté la caserne Colbert de Reims sous les ordres du colonel GRAMAT, et a participé en août-septembre 1914 à la bataille des frontières dans la Meuse. De son côté, le 332e RI, régiment de réserve mobilisé en août 1914 à partir du 4e bataillon du 132e RI, a été engagé en Belgique.
   D'octobre 1914 à avril 1915, il a tenu le secteur des Éparges dans la Meuse, où il s'est illustré aux côtés du 106e RI de Châlons-sur-Marne.
   Le 132e RI a combattu ensuite en Champagne, à Verdun et dans la Somme jusqu'en juin 1916, puis au Chemin des Dames dans l’Aisne et à nouveau dans la Somme en 1917 et 1918. En novembre 1918, il a été acheminé dans les Vosges pour y préparer une nouvelle offensive en Lorraine.
   Le 332e RI a combattu dans l'Aisne jusqu'en février 1916, dans le secteur de Verdun ( Fort de Vaux et Mort-Homme ) jusque fin mai 1916, à nouveau dans l'Aisne sur le Chemin des Dames jusqu'en mai 1917, puis devant Bar-le-Duc et aux Éparges dans la Meuse jusqu'en avril 1918. Il a été engagé ensuite dans la Somme, puis envoyé en Argonne.
   Au lendemain de l'armistice, le 132e RI a fait partie des premiers régiments qui sont entrrés en Alsace libérée, tandis que le 332e RI pénétrait dans le Palatinat.
   
En janvier 1919, le 132e RI a été ramené en Champagne d'abord à Vitry-le-François, puis à Reims, avant de partir en garnison à Verdun. Son drapeau porté par son chef de corps a participé au défilé de la Victoire à Paris sur les Champs-Élysées le 14 juillet 1919.
   Ramené en cantonnement à
Verdun, le 332e RI a été dissous en avril 1920.

   
Le 10 novembre 1920, un soldat du 132e RI, Auguste THIN, a eu l‘honneur de désigner dans la citadelle de Verdun, le Soldat Inconnu qui a été inhumé sous l’Arc de triomphe le lendemain, comme l’a évoqué Bertrand TAVERNIER dans son film La Vie et rien d'autre.
   Huit corps de soldats ayant servi sous l'uniforme français mais qui n'avaient pu être identifiés avaient été exhumés dans les huit régions où s'étaient déroulés les combats les plus meurtriers : en Flandres, en Artois, dans la Somme, en Ile-de-France, au Chemin des Dames, en Champagne, à Verdun et en Lorraine.
   Le 9 novembre 1920, les huit cercueils de chêne avaient été transférés à la citadelle de Verdun, dans une casemate où ils avaient été plusieurs fois changés de place pour préserver l'anonymat de la provenance de chacun d'entre eux.
   Le 10 novembre, les cercueils avaient été placés en deux colonnes de quatre dans une chapelle ardente dont la garde d'honneur fut confiée à
une compagnie du 132e régiment d'infanterie.
   André MAGINOT, ministre des Pensions, s'est avancé vers un des jeunes soldats qui assurait la garde d'honneur, Auguste THIN, engagé volontaire de la classe 1919, fils d'un combattant disparu pendant la guerre, pupille de la Nation.
   Il lui a tendu
un bouquet d'oeillets blancs et rouges, et lui a exposé le principe de la désignation : le cercueil sur lequel ce jeune soldat allait déposer ce bouquet serait transféré à Paris et inhumé sous l'Arc de Triomphe.

     « Il me vint une pensée simple. J'appartiens au 6e corps.
      En additionnant les chiffres de mon régiment, le 132e, c'est également le chiffre 6 que je retiens.
      Ma décision est prise : ce sera le 6e cercueil que je rencontrerai.
 »

                                                      Auguste THIN                                                    

   Partant par la droite, Auguste THIN a fait un tour, puis il a longé les quatre cercueils de droite, a tourné à gauche, est passé devant le 5e. Il s'est arrêté devant le 6e cercueil sur lequel il a déposé son bouquet et s'est figé au garde-à-vous.

   En 1922, le 132e RI a été dissous pour la troisième foid et son drapeau a été confié auu 106e RI qui s'est installé à Reims.

   
En août 1939, le 132e RI a été reconstitué sur la Ligne Maginot, sous le nom de 132e RIF - Régiment d’infanterie de forteresse et a été chargé de la défense du sous-secteur de Marville, près de Montmédy dans la Meuse.
  
Le 11 juin 1940, le 132e RIF a reçu l'ordre de se replier et de battre en retraite, puis de se rendre. Après la signature de l'armistice du 22 juin 1940, il a été dissous.

L'insigne du 132e RIF sur lequel figure la cathédrale de Reims
et la devise du régiment : « Un contre huit »

   En 1977, le 132e RI a été reconstitué sous la forme du 132 - Groupe cynophile de l'armée de terre ( GCAT ) qui s'est installé à la Ferme de Piémont à Suippes dans la Marne. Ilitialement centre d'achats et de dressage des chiens, de formation et d'instruction des unités cynotechniques, il est devenu en 1998 le 132 BCAT ( Bataillon cynophyle de l'armée de terre, appelé à intervenir sur tous les théâtres d'opération. Héritier du 132e RI et du 132e RIF dont il a la garde du drapeau, dont il a repris la devise « Un contre huit » inscrite sur son insigne, il en perpétue les traditions

L'insigne du 132-BCAT

11 novembre 2008
90e anniversaire de l'armistice de 1918

 

Les Sources

   - Archives municipales et communautaires de Reims, AD 1017, Fi 1718, 2 Fi 3735, 2 Fi 3393, Monuments - Cours Langlet - Place Léon Bourgeois.
   - " La Fontaine et le Poilu ", Regards sur notre patrimoine, n° 16, décembre 2004.
- Olivier RIGAUD,
         • " Le Cours Jean-Baptiste Langlet ", Regards sur notre patrimoine, n° 16, décembre 2004.
         •  Reims à l'époque de l'Art Déco, Patrimoine Ressources, Scérén-CRDP de Champagne-Ardenne, 2006.
   - " Le 132e régiment d'infanterie ", Wikipédia
   - Olivier BREE, Historique de la cynotechnie militaire et du 132e Bataillon cynophile de l'Armée de Terre, Reims, 1998, réédition en 2006.

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