Histoire et mémoire 51 > Natzweiler-Struthof > Le site du camp et le plan de la visite
Menu

Le Centre européen du résistant déporté
ancien camp de concentration de Natzweiler
Présentation du site

 

Un lieu de mémoire de la déportation unique en France et qu'il faut préserver

Le site de l'ancien camp du Struthof sous la neige

Silence et recueillement

   Struthof est le nom d'un lieu-dit de la vallée de la Bruche, proche du village alsacien de Natzwiller (en allemand Natzweiler), à une cinquantaine de kilomètres de Strasbourg, dans un site montagnard et forestier, à 800 mètres d'altitude.

   Le camp de concentration de Natzweiler-Struthof (KL-Na) où des milliers de déportés ont été exécutés ou bien sont morts d'épuisement à la suite de maladies, de mauvais traitements, de manque de soins, de privations ou de travaux exténuants, est l'unique camp d'extermination implanté sur le territoire français.

   En septembre 1940, le site a été choisi par le colonel SS BLUMBERG, bourgmestre de Schirmeck et ingénieur géologue, pour y implanter un camp dont les déportés travailleraient à l'exploitation du gisement de granit rose de la région.

   C'est en mai 1941, que sont arrivés des détenus en provenance du camp de Sachsenhausen, en majorité des déportés de droit commun, des « asociaux » et des déserteurs ou réfractaires de la Wehrmacht, pour effectuer les premiers travaux de terrassement et d'aménagement de ce camp.
   D'une superficie d'environ 4,5 hectares, il était entouré d'une double clôture électrifiée, à l'intérieur de laquelle ont été édifiés 18 baraquements.
   
   Prévu initialement pour un effectif d'environ 2 000 détenus, le camp de Natzweiler-Struthof comptait près de 7 000 déportés au cours de l'été 1944, tandis que des milliers d'autres étaient disséminés dans de nombreux Kommandos extérieurs au camp, implantés en Alsace et dans le Bade-Wurtemberg, de l'autre côté du Rhin.

   Les convois de déportés arrivaient en gare de Rothau, puis les déportés devaient monter à pied, sous les coups et les cris des SS, au camp de Natzweiler-Struthof situé à 8 kilomètres.

La gare de Rothau aujourd'hui

   Le camp fut d'abord occupé par des droits communs allemands, puis par des déportés appartenant à de nombreuses nationalités ; les plus nombreux ont été les Polonais, les Soviétiques, les Néerlandais, les Français, les Belges, les Norvégiens et les Luxembourgeois.

   Les détenus étaient assujettis au travail forcé : construction de routes et de nouveaux baraquements, travaux de terrassement, puis à partir de mars 1944, construction d'usines souterraines destinées à la Luftwaffe.

Dessin de Henry GAYOT, déporté NN
matricule 11 784

Photographie aérienne du site effectuée par la Royal Air Force
le 19 juillet 1944 à la demande du maquis des Vosges
(Musée du Struthof)

   Au milieu de l'année 1943, les déportés NN commencent à construire la Kartoffelkeller (cave à pommes de terre), nom de code d'un bâtiment en béton semi-enterré.

   Le 3 juillet 1943, le premier transport de déportés français NN (Nacht und Nebel - Nuit et Brouillard) est arrivé au Struthof, suivi de deux autres transports les 12 et 15 juillet 1943.

   En août 1943, 86 Juifs dont les corps étaient destinés à la constitution d'une « collection » de squelettes pour le professeur August HIRT de l'université du Reich à Strasbourg, ont été transférés d'Auschwitz à Natzweiler pour y être gazés.

   Au début de l'année 1944 de nombreux prisonniers de guerre soviétiques y ont été transférés.

   En août 1944, au fur et à mesure de l'avance des troupes alliées, des détenus des prisons d'Épinal, de Nancy, de Belfort et de Rennes ont été transférés au Struthof.

   Le 31 août 1944, 2 000 détenus ont été transférés du Struthof vers le camp de Dachau, puis l'évacuation du camp s'est poursuivie au cours du mois de septembre 1944.

   Au cours de la nuit du 1er et 2 septembre 1944, 107 membres du Réseau Alliance ont été amenés au camp et immédiatement exécutés puis brûlés dans le four crématoire.

   Lorsque le camp de Natzweiler-Struthof a été libéré le 23 novembre 1944 par les troupes alliées, il était vide.

   En septembre 1945, le ministère de l'Information a publié dans Notes documentaires et Études n° 140, le rapport officiel d'une inspection du camp de Natzweiler-Struthof réalisée le 1er janvier 1945, qui établissait un premier recensement des crimes et sévices perpétrés par les nazis dans ce camp : opérations de vivisection et de stérilisation, expérimentations médicales, essais de gaz, pendaisons, exécutions par balle tirée dans la nuquee...

   La Fondation pour la Mémoire de la Déportation a recensé dans son Livre-Mémorial 3 000 déportés partis de France à destination du camp du Struthof, dont 1 331 déportés NN, auxquels il faut ajouter les 1 464 déportés originaires des trois départements d'Alsace-Moselle, annexés par le IIIème Reich

    Environ 52 000 déportés, appartenant à une trentaine de nationalités, ont été immatriculés au camp du Struthof, dont la majorité, 35 à 38 000, ont été affectés dans des Kommandos extérieurs ou camps annexes.

   Entre 20 000 et
 22 000 d'entre eux sont morts, victimes des sévices infligés par les nazis : travail forcé, malnutrition, coups, morsures des chiens, blessures et maladies non soignées...

   Après la Libération, le camp du Struthof a été transformé en lieu d'internement administratif où étaient détenues des personnes ayant collaboré avec les nazis, puis il a servi de lieu de détention pour des détenus de droit commun.

   Depuis 1949, la gestion du site a été placé sous la tutelle du ministère des Anciens combattants et Victimes de guerre.

   Le site de l'ancien camp a été classé monument historique en 1950 et le bâtiment de la chambre à gaz en 1951.

   En 1954, les baraques qui menaçaient de s'effondrer ont été détruites à l'exception de quatre d'entre elles situées en haut et en bas du site :
      - en haut, la baraque n° 1 transformée en musée et la baraque des cuisines
      - en bas, lanbaraque du four crématoire et celle du bloc cellulaire.

   Le 23 juillet 1960, le Mémorial aux martyrs et héros de la déportation, ainsi que la nécropole nationale ont été inaugurés par le président de la République, le général de GAULLE

   Le 3 novembre 2005, à l'occasion du 60e anniversaire de la libération du camp, le président de la République, Jacques CHIRAC, a inauguré sur le site de Natzweiler-Struthof, le Centre européen du résistant déporté.


http://www.struthof.fr

Suite