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            | I. 
                Camps de concentration et camps d'extermination |     Même 
          si la mortalité dans les camps de concentration de l'Allemagne 
          nazie a été élevée, il convient d'emblée 
          de bien distinguer les termes de camps de 
            concentration et de camps d'extermination.Le terme de camp de concentration n'a pas été 
          inventé par les nazis.
 Il a été utilisé dès 
          le début du XXème siècle par les Britanniques, 
          lors de la guerre des Boers qui les a opposés en Afrique du 
          Sud aux descendants des colons néerlandais.
    Dans 
          l'Allemagne hitlérienne, la fonction 
            des camps de concentration était une fonction d'exclusion et 
            de terreur. Ces camps étaient destinés à 
          recevoir non seulement les adversaires des nazis, mais aussi tous 
          les individus considérés comme dangereux pour le régime 
          nazi. Les uns et les autres étaient arrêtés et 
          amenés dans ces camps pour y être astreints au travail 
          forcé.    Les 
           camps d'extermination eux, ont 
          été construits pour liquider 
            physiquement les Juifs et les Tsiganes, groupes ciblés 
          par les nazis, comme étant deux peuples de trop, voués, 
          conformément à l'idéologie mortifère nazie, 
          à disparaître totalement, selon des modalités 
          mobilisant tous les moyens dont disposait l'État nazi, au terme 
          d'un processus dans lequel l'extermination 
            constituait une fin en soi, quels que soient les moyens 
          utilisés pour y parvenir .    Chronologiquement, 
          l'ouverture des camps de concentration a précédé 
          celle des camps d'extermination.    1. 
          L'ouverture des premiers camps de concentration à partir de 
          1933
 Les 
           premiers camps de concentration 
          ont été ouverts dans l'Allemagne hitlérienne 
            dès l'arrivée au pouvoir des nazis au 
              début de l'année 1933, pour recevoir : les 
            communistes, les autres opposants politiques, 
            socialistes et démocrates chrétiens, les Juifs 
          qualifiés de « sous-hommes », 
            mélangés avec les prisonniers de droit commun condamnés 
            par les tribunaux allemands, et les « asociaux », 
            les « parasites », 
            termes utilisés par les nazis pour désigner pêle-mêle 
            les Tsiganes, les malades 
              mentaux, les homosexuels 
          et les témoins de Jéhovah.
 
    Le 
          premier camp a été ouvert à Dachau, 
          près de Munich, en mars 1933.D'autres ont été ouverts en Allemagne 
          à Oranienburg-Sachsenhausen 
          près de Berlin, à Buchenwald, 
          à Flossenburg et à 
          Ravensbrück pour les femmes.
 
 Des camps ont été aussi implantés 
          dans les pays annexés ou occupés par l'Allemagne nazie, 
          à Mauthausen en Autriche 
           en 1938, à Theresienstadt 
          en Tchécoslovaquie en 1939, 
          à Auschwitz en Pologne en 
            1940, au Struthof-Natzweiler 
          en 1941, seul camp implanté 
          en territoire français annexé, en Alsace.
 
 Le 
          camp de Natzweiler-Struthofphotographié par la Royal Air Force, le 19 juillet 1944
 
 L'entrée 
          du camp de Natzweiler-Struthof photographiée en 1967
 
 Le 
          site du Struthof aujourd'hui Le 
          camp de Natzweiler-Struthof sur le site " Histoire et mémoire "    Les 
          autres camps ouverts en France, par exemple à Drancy 
          et Compiègne, dans la région 
          parisienne, ou à Beaune-la-Rolande 
          et Pithiviers dans le Loiret, n'étaient 
          ni des camps de concentration, ni des camps d'extermination, mais 
          des camps d'internement, des 
            camps de transit, 
            de regroupement, où les 
          déportés étaient rassemblés avant d'être 
          embarqués dans les wagons à bestiaux qui les conduisaient 
          vers les camps de concentration ou d'extermination. 2. 
          Le développement du système concentrationnairedans les territoires annexés ou occupés par les nazis
    Deux 
          catégories de déportés ont été 
          acheminés vers ces camps :
 - d'une part, les 
            « déportés 
              résistants et politiques », termes désignant, s'agissant des déportés français, les gaullistes, 
          communistes et autres résistants accusés par le gouvernement 
          de Vichy de se livrer à des activités qualifiées 
          d'« antinationales » ;
 
 - d'autre part, il y 
            avait les « déportés 
             raciaux », c'est-à-dire les Juifs et 
          les Tsiganes.
    Pour 
          distinguer ces différentes catégories de déportés, 
          soumis tous au même régime, un triangle 
          de tissu était cousu sur leur vêtement rayé :              - Triangle 
          rouge pour les « politiques », porté par 
            les opposants au nazisme, puis par tous les résistants d'Europe 
            ;
              - Triangle 
          bleu pour les « apatrides »              - Triangle 
          vert pour les « droits communs »              - Triangle 
          violet pour les témoins de Jéhovah
          - Triangle 
                  brun pour 
                    les Tsiganes 
 - Triangle 
                  noir pour 
                    les « asociaux »
 
 - Triangle 
              rose 
                pour les homosexuels
 
 - Triangle 
              jaune 
                pour les Juifs
 
    Les 
              premiers camps ont été agrandis, d'autres ont été 
            ouverts :- à Neuengamme, 
             Bergen-Belsen, Dora, 
             Gross-Rosen en Allemagne ;
 - à Maïdanek 
          et Stutthof en Pologne.
    Des 
             convois affluèrent de toute 
              l'Europe occupée vers ces camps placés sous le contrôle 
              des SS.Dans ces camps de concentration, les déportés 
            étaient soumis au travail forcé 
            dans les kommandos, les usines secrètes d'armement et 
              les filiales des grandes firmes allemandes, installées dans 
              l'enceinte même des camps ou à proximité des camps 
              : 12 heures de travail par jour ; les appels interminables dès 
              l'aube et tard dans la nuit par tous les temps ; les sévices 
              infligés par les kapos ; la sous-alimentation ; les maladies 
              mal soignées.
 
 Les déportés les plus faibles ne résistaient 
              pas longtemps à ce régime.
 Les camps de concentration devinrent d'inépuisables 
                réservoirs de main d'uvre constamment renouvelés, 
              où les déportés étaient utilisés 
              comme des esclaves au service de 
              la machine de guerre nazie.
 Beaucoup de déportés sont morts d'épuisement, 
              dans ces « camps de la mort lente 
                ».
 
 3/ 
        L'ouverture des camps d'extermination,        centres de mise à mort immédiate    En 
              Pologne, à partir de 1941-1942, 
              des camps d'extermination ont été ouverts à Chelmno, 
            à Treblinka, à Sobibor, 
            à Belzec, ou implantés 
              dans des camps de concentration préexistants tels que Maïdanek 
            et surtout Auschwitz-Birkenau, 
              dans le cadre de ce que les nazis ont appelé la 
                « solution finale de la question juive ».L'objectif 
              des nazis était l'extermination totale, méthodique, 
              systématique, qualifiée de  « biologique »  
            des Juifs et des Tsiganes qualifiés de « sous-hommes », dans 
                  des centres de mise à mort immédiate.
 La 
                      plupart des déportés étaient exterminés 
                      le jour même de leur arrivée ou au cours des jours suivants, 
                      à l'issue d'une sélection 
                      qui envoyait immédiatement dans les chambres à gaz les 
                        enfants, les vieillards, les femmes, les malades, tandis 
                      que les plus valides étaient utilisés quelque temps 
                      comme esclaves au travail forcé, 
                      avant d'être liquidés à leur tour.
 Le 
                        fonctionnement des camps de concentration et des camps d'extermination 
                        relevait d'une organisation rigoureuse et 
                          scientifique, 
                            faisant appel aux techniques les plus modernes. Elle s'appuyait sur la gestion  des convois de déportés 
                        acheminés vers les camps dans des trains 
                          qui devaient partir à l'heure, et poussait la recherche 
                        de l'efficacité jusqu'à l'exploitation 
                          commerciale et industrielle des cadavres.
 
 Après avoir confisqué les vêtements, 
                        les chaussures, les effets personnels des déportés dès 
                        leur arrivée dans les camps, les nazis récupéraient, 
                        après les avoir exterminés, les dents en or, les lunettes, 
                        les dentiers des déportés, tandis que leurs cheveux 
                        étaient tissés pour fabriquer des couvertures, leurs 
                        os broyés et transformés en engrais.
 
 
           
            | II. 
                Véracité et singularité du génocide |     1. 
          Un génocide programmé,          aboutissement d'une politique antisémite    Contrairement 
            à ce que tentent de faire croire les négationnistes, 
              les négateurs du génocide, ceux qui nient le génocide, 
              ou qui cherchent à le banaliser, les 
                nazis ont bien exterminé Juifs, Tsiganes et Slaves.
 Le génocide a bien eu lieu et il n'est pas 
              le fruit du hasard ou des circonstances liées à la 2ème 
          guerre mondiale.
    La 
             « solution finale » 
            procédait chez les nazis d'une volonté 
              systématique d'extermination, inscrite dans l'idéologie 
              nazie, ouvertement exprimée par HITLER 
            dans Mein Kampf ( Mon combat 
              ) dès le milieu des années 1920, 
              avant qu'il ne parvienne au pouvoir, et qui a été mise 
              en uvre avec obstination à partir 
            de 1933, conduisant tout droit au génocide.    Dès 1933, 
              des mesures discriminatoires se 
              sont abattues sur les 500 000 Juifs qui vivaient en Allemagne : - boycott 
            des magasins juifs ;
 - interdits 
                professionnels dans l'administration ;
 - numerus 
                clausus limitant l'accès des étudiants juifs 
            à l'Université ;
 - autodafés 
            d'ouvrages juifs brûlés en place publique.
 
 En 1935, les 
             lois de Nuremberg sur la protection du sang 
              allemand ont interdit :
 - les mariages 
            entre Juifs et ressortissants allemands ;
 - les relations 
                sexuelles entre Juifs et Allemands en dehors du mariage 
              ;
 - le droit pour les Juifs d'employer 
              dans leur ménage des ressortissantes allemandes de moins de 
              45 ans.
 - le droit pour les Juifs de hisser 
              les couleurs nationales du Reich.
 
 En 1938, toute 
              une série d'ordonnances 
            ont renforcé la législation raciste, antisémite 
              du Reich hitlérien :
 - 22 avril 
                : « Tout Juif doit évaluer 
                  et déclarer la totalité de ses biens ».
 - 25 juillet 
                : « Les installations 
                  de médecins juifs doivent cesser le 30 septembre 1938 ».
 - 18 août 
                : Les Juifs n'ont plus le droit de porter un prénom 
              chrétien et doivent tous s'appeler Israël ou Sarah.
 - Octobre 
                : Les Juifs doivent faire tamponner la mention « J » 
            sur leurs pièces d'identité, et les biens juifs en Allemagne 
              sont placés sous la tutelle d'administrateurs « aryens » ; 
              c'est l'aryanisation des biens 
              appartenant aux Juifs.
 - 12 novembre 
                : « Le comportement 
                  hostile envers le peuple et l'État allemand des Juifs qui ne 
                  reculent pas devant de lâches assassinats exige des moyens de 
                  défense énergique et une punition sévère 
                  (...) Une contribution d'un montant de 1 milliard de reichsmark sera 
                  imposée à l'ensemble des Juifs de nationalité 
                  allemande au profit de l'État allemand ».
 Cette ordonnance allemande fait allusion à 
            l'assassinat, à Paris, du conseiller d'ambassade Von 
                RATH par un jeune Juif, assassinat qui déclencha 
              en Allemagne un vaste pogrom orchestré 
            par les SA et les SS, dans la nuit du 9 au 
                10 novembre 1938. Au cours de cette nuit qualifiée 
              de « Nuit de cristal », 
              des Juifs ont été assassinés, plusieurs milliers 
              arrêtés et internés dans des camps de concentration ; 
              262 synagogues et 7 000 magasins juifs ont été détruits 
              ou pillés.
 - 18 novembre 
                : « Il est interdit 
                  aux Juifs à partir du 1er janvier 1939 de s'occuper de commerce 
                  de détail, d'expéditions et d'affaires de transports, 
                  de comptoirs d'achat, aussi bien que d'exercer le métier d'artisan 
              indépendant ».
    2. 
        La mise en uvre systématique du génocide    En 
            janvier 1939, Hitler considérait comme probable « l'extermination 
              de la race juive en Europe » si une guerre devait 
            intervenir.
 En septembre 1939, 
            après la défaite et l'occupation de la Pologne, les Juifs 
            polonais ont été rassemblés à proximité 
            des nuds ferroviaires et enfermés dans des ghettos 
            où ils furent astreints au travail forcé.
    En 
            1940, après la défaite française, les 
            nazis envisagèrent un moment la possibilité de transférer 
            les Juifs d'Europe à Madagascar.En attendant, les 
              préparatifs de la politique d'extermination se poursuivirent 
              en Allemagne, en Autriche, en Tchécoslovaquie, en 
            Pologne, et dans tous les territoires annexés ou occupés 
            par les nazis :
 - recensement 
            des Juifs sur des fichiers tenus à jour
 - marquage 
            ( port obligatoire de l'étoile jaune dite de David )
 - discrimination 
              et exclusion ( interdits professionnels, interdiction des 
            mariages mixtes )
 - spoliation 
            ( confiscations des biens = aryanisation ) ;
 - ghettoïsation 
            ( regroupement obligatoire des Juifs dans des quartiers isolés 
            )
 - déportation 
            des Juifs ( transports ) dans des camps.
    Entre 
            le printemps et l'automne 1941, les chefs nazis ont pris 
            trois décisions importantes pour mettre 
              en uvre leur politique d'extermination systématique des 
              Juifs :- créer des forces 
              mobiles spéciales organisées au sein de groupes 
            d'intervention, les Einsatzgruppen, 
            chargés de pratiquer des exécutions massives en plein 
            air ;
 - étendre le génocide 
            à l'ensemble du continent européen 
            ;
 - construire des camps 
              d'extermination équipés de camions à 
            gaz et de chambres à gaz utilisant 
            le monoxyde de carbone ou le Zyklon B (acide prussique), ainsi que 
            des fours crématoires pour 
            brûler les cadavres.
 
 En juin 1941, dès 
              le début de l'invasion de l'Union soviétique par les troupes 
              allemandes , les Einsatzgruppen 
              au fur et à mesure de l'avance allemande en territoire soviétique 
               ont fusillé sur place en 
              même temps que les cadres et les membres du parti communiste, 
              tous les Juifs, hommes, femmes, et enfants
    Le 
            7 décembre 1941, le maréchal 
              KEITEL, chef du Haut-commandement de la Wehrmacht, 
            a signé ce que l'on a appelé le 
              décret Nacht und Nebel (Nuit et brouillard).Ce décret, bientôt appliqué dans toute l'Europe 
            occupée, avait pour objectif de terroriser 
              les populations civiles et de réduire 
                toute velléité de résistance : toutes 
            les personnes arrêtées, qui n'avaient pas été 
            condamnées à mort par les Cours martiales allemandes, 
            seraient déportées en Allemagne, marquées des lettres 
             NN = Nacht und Nebel, c'est 
            à dire destinées à disparaître dans la nuit 
            et le brouillard.
 
 Le 20 janvier 1942, 
              les modalités du génocide ont été définitivement 
              arrêtées à la conférence 
                de Wannsee, réunie près de Berlin sous la présidence 
              de Reinhard HEYDRICH, chef de l'Office 
              central de sécurité du Reich, secondé par Adolf 
                EICHMANN.
 
 [ Heydrich, qui commandait la police secrète, 
              la Gestapo, et les services de renseignements nazis, le SD, a été 
              exécuté par des résistants tchèques en 1942.
 Eichmann, qui s'était réfugié en Argentine après 
              la 2ème guerre mondiale, a été repéré, 
              enlevé et ramené par les services secrets israéliens 
              à Jérusalem, où il a été jugé, 
              condamné à mort et exécuté en 1961. Son 
              procès a marqué le début en France du réveil 
              de la mémoire juive du génocide, impulsé par Serge 
              Klarsfeld, président de l'association des Fils et Filles de déportés 
              Juifs de France.
 En 1999, Rony Brauman et Eyal Sivan ont réalisé un montage 
              des principaux moments de ce procès qui avait été 
              intégralement filmé, sous le titre Un Spécialiste 
                - Portrait d'un criminel moderne ].
 Au printemps 1942, 
            a été lancée l'« opération 
              Reinhard » qui concernait la liquidation des Juifs 
            de Pologne.
 Dans le même temps, le 
              processus d'extermination s'intensifia : de toute l'Europe 
            occupée partirent des convois 
            à destination des camps d'extermination, principalement celui 
            d'Auschwitz-Birkenau.
    3. 
          Le complexe d'Auschwitz    Implanté 
            en Pologne à partir de 1940, 
             le camp d'Auschwitz est devenu 
              rapidement le plus important et le plus vaste 
                des complexes aménagés par les nazis dans 
          le cadre de la « solution finale ».    Le 
             complexe d'Auschwitz était 
              composé de trois camps : - Auschwitz 
                I, initialement camp de concentration, transformé 
            en camp d'extermination ;
 - Auschwitz 
                II - Birkenau, camp d'extermination ;
 -  Auschwitz 
                III - Monowitz, camp de travail au service de l'IG-Farben 
          qui y avait installé une usine de caoutchouc.
 
 Le 
            camp principal d'Auschwitz I photographié par la RAF, le 4 avril 1944
 
 Le 
            camp d'Auschwitz II - Birkenauphotographié par la RAF le 13 septembre 1944
 
 Chambre 
            à gaz et crématoire 2 de Birkenau 
 Le 
            camp d'Auschwitz III - Monowitz,photographié par la RAF, le 14 janvier 1945
    À 
            partir de 1942, Auschwitz-Birkenau 
            a été la destination de très 
              nombreux convois de déportés raciaux en majorité 
            juifs, venant de toute l'Europe occupée.
 Mais ce camp a reçu également des déportés 
            non raciaux, déportés politiques et résistants, 
            classés Nacht und Nebel 
            (Nuit et Brouillard).
 
 Dès leur arrivée à Auschwitz-Birkenau, 
            les déportés étaient immédiatement triés 
            et rangés sur deux files :
 - d'un côté, les plus 
            vigoureux, ceux que les SS pensaient pouvoir utiliser au moins un temps 
            pour le travail forcé ;
 - de l'autre côté, 
            les enfants, les vieillards, les adultes hommes et femmes malades ou 
            trop affaiblis par le voyage, qui étaient dirigés immédiatement 
            vers les chambres à gaz.
    Au 
            total, 1 million de déportés 
            ont été assassinés, exécutés dans 
            ce camp. 
 
             
              | III. 
              La complicité du régime de Vichy                  dans la mise en oeuvre de la « solution finale » |     En 
              France, le gouvernement mis en place à Vichy par le maréchal 
             PÉTAIN, chef de l'État 
              français qu'il a substitué à la République, 
              n'a jamais eu pour objectif l'extermination des juifs, mais il n'en 
              a pas moins été l'instrument 
                efficace de la première étape du génocide.
 En septembre 1940, 
            à la suite de la 1ère ordonnance allemande prescrivant 
              le recensement des Juifs en zone occupée, un fichier 
                des Juifs a été établi dans chaque 
              préfecture, fichier ensuite régulièrement et 
              systématiquement mis à jour.
 
 En octobre 1940, 
              avec la promulgation du 1er statut des Juifs, 
              la politique vichyste d'exclusion et de persécution, expression 
              d'un antisémitisme et d'une xénophobie à la française, 
             a défini, classé, marqué 
              et isolé les Juifs résidant en France.
 
 Le 3 octobre 1940, 
              le 1er statut des Juifs a exclu les Juifs de tout poste dans la fonction 
              publique, la presse et le cinéma, et défini comme juive 
             « toute personne issue de 3 grands-parents 
                de race juive ou de 2 grands-parents de même race si son conjoint 
              lui-même est juif ».
    À 
            partir d'octobre 1940, les préfets pouvaient assigner 
            à résidence les « étrangers 
                de race juive » ou les interner dans des « camps 
                  spéciaux », et la police française 
              faisait appliquer les ordonnances allemandes concernant l'obligation 
              pour les Juifs de zone occupée d'avoir une carte d'identité 
            portant la mention « Juif », 
              et pour les entreprises commerciales juives d'afficher l'inscription 
             « Entreprise juive ».
 Le 29 mars 1941, 
              a été créé le Commissariat 
                général aux Questions juives, 
            chargé de mettre en application la 
              législation antisémite de Vichy.
 
 La 
          propagande antisémite dans la France de Vichy    Le 
            14 mai 1941, a eu lieu à Paris la « rafle » dite du billet vert : des milliers de Juifs étrangers 
              ont été convoqués par la Police française ; 3 700 d'entre eux ont été arrêtés puis déportés.
 Le 2 juin 1941, 
            le deuxième statut des Juifs a 
            renforcé l'exclusion des Juifs des professions libérales, 
            commerciales, artisanales et industrielles, et a prescrit aux Juifs 
            de la zone non occupée de se faire recenser sous peine d'internement  « dans un camp spécial même 
              si l'intéressé est français ».
 
 Le 22 juillet 1941, a été promulguée une loi concernant la liquidation 
              des biens juifs et leur passage sous contrôle d'administrateurs 
            non juifs. Cette tâche est confiée au Commissariat général aux questions juives qui, 
            en 3 ans, « aryanise » 
        plus de 70 000 entreprises juives.
    Le 
            20 août 1941, a été ouvert le 
              camp de Drancy, dans la région parisienne, placé 
            sous le contrôle de la Gestapo, mais gardé par des gendarmes 
            français.
 En 1941, près 
            de 40 000 juifs étrangers sont internés 
            dans des camps en zone non occupée, c'est-à-dire sur un 
            territoire qui est encore entièrement sous l'autorité 
            du gouvernement de Vichy.
 
 À partir de 1942, 
            l'appareil d'État français, sous la direction de Pierre 
              LAVAL, a apporté son concours à la mise en 
            uvre en France par les nazis de la « solution 
              finale ».
    Le 
            27 mars 1942 : Départ de Drancy et de Compiègne 
            du premier convoi vers Auschwitz.    Le 
            28 mai 1942, une Ordonnance allemande a obligé les 
            Juifs de plus de 6 ans à porter l'étoile 
              jaune en zone occupée. Le 
            port de l'étoile jaune
 
 En 
              juin 1942, la famille Baumann de Vitry-le-Françoispose, confiante sous le portrait du maréchal Pétain.
 Les parents seront déportés à Auschwitz en novembre 
              1943.
 
 
 Solange 
              et Marc Ast photographiés devant leur maison de Saint-Memmieprès de Châlons-sur-Marne, au cours de l'été 
            1942,
 seront déportés en octobre 1943 à Auschwitz
 La mémoire de la famille Ast    Au 
              début du mois de juillet 1942, les nazis ont annoncé 
            leur objectif : déporter 100 000 Juifs 
                de France âgés de 16 à 40 ans. À 
            la suite de négociations avec les responsables de la Gestapo, 
              le secrétaire général à la Police, René 
                BOUSQUET, qui avait été préfet 
              de la Marne de 1940 à avril 1942, 
              assura que la police française arrêterait les Juifs dans 
              les deux zones, occupée et non occupée, et a obtenu 
              en contrepartie que les rafles ne concernent que les Juifs étrangers. 
              Quant aux enfants de moins de 16 ans - le plus souvent nés 
              en France et donc français - le chef du gouvernement, Pierre 
                LAVAL, proposa qu'ils soient déportés avec 
              leurs parents.
 Les 16 et 17 juillet 1942, 
              la police française a arrêté en région 
              parisienne 13 152 Juifs dont 4 115 enfants 
            ; la plupart furent parqués au Vélodrome 
                d'Hiver de Paris avant d'être internés à 
            Pithiviers ou à Beaune-la-Rolande 
            puis à Drancy et déportés 
          à Auschwitz.
    Le 7 août 1942, 
             10 000 Juifs étrangers ont été 
              arrêtés en zone non occupée par la 
              police française et livrés aux Allemands.   
 Le 31 juillet 1944 
            : départ du dernier convoi de Drancy 
            pour Auschwitz.
    Plus de 80 % des Juifs déportés 
                de France ont été arrêtés par la police 
            française.    En acceptant de livrer les juifs étrangers 
              aux nazis pour affirmer la souveraineté de son gouvernement 
              et tenter d'obtenir des concessions en faveur des Juifs français, 
             LAVAL et BOUSQUET 
            se sont engagés dans une politique 
                de marchandage dangereuse et illusoire, parce que condamnée 
          à toujours céder un peu plus aux nazis. 67 des 72 convois de déportés raciaux 
              qui ont quitté la France pendant l'Occupation allemande ont 
          été acheminés à Auschwitz.
 Vichy 
              et les Juifs 
 
           
            | IV. 
                Le bilan de la déportation et du génocide |  
 1/ 
              Le bilan du génocide des Juifs : 
          au total environ 5 100 0000 victimes Répartition 
          par mode d'extermination 
                    Morts 
                      par suite de la « ghettoïsation » et 
                      des privations : 800 000
 
Morts 
                      par exécutions en plein air par les Einsatzgruppen 
                    et autres fusillades : 1 300 000
 
Morts 
                    dans les camps : 3 000 000 Répartition 
          géographique 
                                        Europe 
                                          Orientale : plus de 3 400 000 ( dont 3 000 000 en Pologne )
 
URSS 
                                          : plus de 700 000
 
Europe 
                                          centrale et balkanique : environ 730 000
 
Europe 
                                        occidentale : environ 210 000 En 
          France    Au 
              total, 76 000 Juifs ont été 
                déportés de France vers les camps nazis, 
              soit environ un quart de la population 
              juive qui résidait dans notre pays en 
                1940. [Au début de la Seconde Guerre mondiale, bien 
              qu'il soit difficile de l'évaluer exactement, on considère 
              que 330 000 Juifs, approximativement, résidaient 
                en France et que la moitié d'entre eux était 
            étrangère].
 2 500 déportés 
            juifs seulement ont échappé à l'extermination.
 Avec les 3 
                000 Juifs morts dans 
              les camps français d'internement et 
              le millier de Juifs exécutés 
            ou fusillés comme otages, 
          le bilan total avoisine les 80 000 victimes.
 Dans 
          la Marne    Dans 
              le département de la Marne, 
            321 Juifs ont été déportés 
            pendant la Seconde Guerre mondiale, représentant près 
              d'un tiers du nombre total des déportés de ce département.
 Les grandes rafles se situent en 
                1944, qui est aussi l'année où a été 
          recensé le plus grand nombre de déportés.
    La 
              rafle de loin la plus importante a eu lieu 
                le 27 janvier 1944 : ce jour-là, 
                  93 Juifs marnais ont été arrêtés, 
              dont 63 à Reims et à Tinqueux ; 83 ont été 
            déportés à Auschwitz ; il n'y eut que deux 
            survivantes. Au cours de cette rafle, qui n'a épargné 
            ni les enfants, ni les vieillards, des familles entières ont 
            été arrêtées et déportées, 
              en particulier la famille Schwartzmann de 
                Tinqueux : le père, la mère, et douze de 
          leurs treize enfants âgés de 11 mois à 22 ans.
  
 La 
            famille Schwartzmann de Tinqueux    Parmi 
              les 321 Juifs marnais qui ont été 
            déportés  en 1942, 1943 et 1944, 
             douze seulement ont échappé 
              à l'extermination, ce qui représente  
                un taux de mortalité de 96 %.    2/ 
              Le bilan du génocide des Tsiganes :au total environ 250 000 victimes
 
            Dans 
              toute l'Europe sous domination allemande : environ 250 0000 
              Tsiganes déportés dans les camps d'extermination, c'est-à-dire 
              1/3 de la population tsigane.
 
              En 
                France : 15 000 Tsiganes déportés
 
              Très 
            peu ont survécu 3/ 
              Les autres victimes de la déportationen Europe et en France
    Pour 
              l'ensemble de l'Europe soumise à 
                l'annexion ou à l'occupation de l'Allemagne nazie, nous ne 
                disposons pas d'un bilan global précis 
                  du nombre des déportés qui ne relevaient pas de la « solution 
                  finale » : on 
                avance les chiffres de 550 000 à 
              650 000.     En 
              France, dans les années 1950-1960, 
                l'enquête sur la déportation 
                  conduite par le Comité d'histoire de la 2ème guerre 
                  mondiale a dénombré 66 000 déportés 
                  « non raciaux », dont 1/3 seulement a survécu 
              à la déportation.    En 
              2004, le Livre-Mémorial, édité 
                par La Fondation pour la mémoire de la déportation ( FMD ), 
                  aboutit à un bilan sensiblement 
                    plus élevé : près 
                      de 86 000 « déportés 
                        de répression » ( résistants, 
                          politiques, otages, Républicains espagnols ), 
                            dont 40 % sont morts dans les prisons ou les camps nazis.Parmi 
                        ces déportés :
 - 7 000 
                          Républicains espagnols réfugiés en 
                        France et livrés aux nazis par le gouvernement de Vichy ;
 - et 5 000 résistants 
                          déportés dans le cadre du décret « Nuit 
                        et Brouillard ».
 
 Jules 
        Huon, déporté politique rémois à Auschwitz    Au 
              total, près de 162 000 déportés de répression 
              ou de persécution, ont été acheminés depuis 
          la France vers les camps de concentration et d'extermination nazis. 
 
           
            | V. 
                Se souvenir - La mémoire de la déportation |     Au 
              retour des camps, beaucoup de déportés se sont enfermés 
              dans un long et profond silence, 
            fait à la fois d'angoisse et de honte, correspondant à 
          ce qu'on a appelé le syndrome du survivant.    Lorsque 
              les déportés sont rentrés en France en 
                mai-juin 1945, la France était libérée 
              depuis près d'un an, la guerre était terminée, 
              et l'opinion publique était toute tournée vers la reconstruction. 
              On espérait en finir le plus vite possible avec les privations 
              et on voulait tourner la page sur le passé.Finalement les résistants avaient été 
              une toute petite minorité, minorité courageuse, 
              minorité dérangeante.
 La majorité de la population s'était 
              surtout préoccupée de survivre 
                et de surmonter l'épreuve de la guerre.
 Elle s'était tant bien que mal accommodée 
                du régime de Vichy et de l'occupation allemande 
            vécue jusqu'en 1942-1943, 
            comme un moindre mal par rapport au passé insupportable que 
              constituait le souvenir de la 1ère guerre mondiale qui avait 
              entraîné tant de morts, de blessés, provoqué 
            tant de souffrances et de destructions.
 
 De leur côté, les déportés, 
             traumatisés par ce qu'ils 
              avaient vécu dans les camps, hantés par le souvenir 
              de leurs camarades qui n'avaient pas survécu à la déportation, 
             se sont culpabilisés.
 Pourquoi en suis-je revenu et pas mes camarades 
              de déportation ?
 Comment puis-je parler de ma déportation, 
              moi qui suis un rescapé, alors que tant de mes camarades n'en 
              sont pas revenus ?
 N'est-il pas indécent de parler au nom de 
              mes camarades morts dans les camps ?
 
 Dans le contexte du retour 
              à la normale qui a caractérisé les 
              années d'après-guerre, les déportés ont 
                refoulé au fond d'eux-mêmes, leurs angoisses et leurs 
            souvenirs.
    La 
              plupart se trouvaient d'ailleurs dans l'impossibilité 
                de transmettre l'indicible. Ce qu'ils avaient vécu 
            était tellement horrible, tellement inimaginable aussi. On 
              ne les aurait pas crus. Le 
              long silence qui a suivi le retour.Quel sens lui donner ?
 Quelles en sont les causes ?
 témoignage de Roger BOULANGER
 déporté 
                  au camp de Natzweiler-Struthof,
 puis au camp de Flossenbürg,
 Kommando de Johanngeorgenstadt
 Silences, 
              prise de parole et témoignageLes historiens et la mémoire des déportés
 conférence 
                  de François COCHET
 professeur 
                   des universités
    1/ Les témoins survivants    Quelques 
            déportés, très peu nombreux, ont cependant témoigné 
            par écrit dès leur retour des camps :       Primo 
            LEVI, 
              ingénieur juif italien survivant d'Auschwitz, dans Si 
                c'est un homme, écrit 
                  entre décembre 1945 et janvier 1947, édité en Italie en 1947 à 2 500 
                  exemplaires, 
                    mais qui n'a connu le succès qu'à partir de la fin des 
                    années 1950, et n'a été traduit en français 
                    qu'en 1980.  
 Primo 
              LEVI, Si c'est un homme,
 traduit en français et publié par Julliard en 1987,
 réédité aux Éditions 
                Pocket en 1997.
       - 
             Robert ANTELME, rescapé du 
              camp de Buchenwald, 
                Kommando de Gandersheim, dans 
                  L'Espèce humaine, publié 
                  en 1947. 
 Robert 
            ANTELME, L'espèce humaine,Paris, Gallimard, 1957,
 réédité dans la collection Tel en 1999.
    Aujourd'hui 
              ces deux ouvrages sont inscrits dans les programmes scolaires des lycées 
              et des classes préparatoires littéraires.Dans 
            la Marne, quelques déportés nous ont légué 
            des témoignages écrits, rédigés 
              immédiatement ou peu de temps après leur retour des camps :
 
            Jacques 
              SONGY, 
                membre du Groupe de Résistance Melpomède 
                  de Châlons, déporté au camp de Natzweiler-Struthof, 
                puis au camp de Dachau, 
                  a consigné par écrit ses impressions 
                  à son retour de déportation.  
            Quelques 
              semaines après mon retour de Dachau, en mai 1945, j'écrivais 
              ces Fortes impressions, publiées en 1946, toutes fraîches 
              et parfois naïves, issues des souvenirs marquants de l'expérience 
              vécue de ma vingtième année.C'était le regard étonné d'un 
              jeune homme, parmi tant d'autres, sur l'univers concentrationnaire.
 Étonné, mais aussi rempli d'une fougueuse 
              indignation après le retour, parce qu'il lui semblait que personne 
              n'avait rien compris à la Résistance et à la 
              Déportation.
 
 Jacques 
            SONGY, 
                Fortes Impressions de 
                    Dachau,
 illustrations de André 
                        BINOIS,
 Châlons-sur-Marne, Imprimerie républicaine, édition 
                      de 1985.
 
            En 
              mai-juin 1945, 
                Louis BRUN, qui avait été 
                arrêté le 16 décembre 
                  1943 à Épernay et déporté en 
                    janvier 1944 comme résistant à Buchenwald, 
                puis à Mauthausen, Kommando de Gusen, a rédigé 
                dès son retour de déportation une Relation 
                  sur Mauthausen - Gusen.
 
Le 
                chanoine Lucien HESS, déporté 
              au camp de Natzweiler-Struthof 
              puis au camp de Dachau, a rédigé 
              le 15 juin 1945 un mémoire sur son arrestation et sa déportation qui a été 
            publié par l'Académie nationale de Reims. " Arrestation 
            et déportationde Monsieur le Chanoine Hess
 9 juillet 1944 - 29 avril 1945 ",
 Rapport sur les travaux de l'année 1944-1945
 de l'Académie nationale de Reims,
 présenté 
                par René Druart, secrétaire général
 
 Lucien 
            Hess photographié à Reims à son retour de Dachau    En 
            octobre 1946, 
              un déporté du camp de Neuengamme, 
              René MENU, a envoyé 
              un rapport écrit au Procureur du Roi de Loenderborg au Danemark, 
              sur le fonctionnement du Kommando de Fallersleben 
                et sur les sévices infligés par un gardien 
              SS danois de ce Kommando.    En 
            1958, 
              a été publié le témoignage de l'ancien maire 
              de Reims, Henri NOIROT, déporté 
              au camp de Neuengamme.
             
 « À 
            défaut de majorité, M. le Maire RECOUD... sa chaussette ! »Le 
              maire de Reims, Henri Noirot, 
                au camp de Compiègne en juillet 1944.
 Dessin de Bertrand de Vogüé.
 
                          Henri 
                NOIROT, 
                  Souvenirs de guerre et de déportation 
                    d'un ancien maire de Reims ( 1944-1945 ), 
                  Discours prononcé le 28 juin 1958 à la séance 
                  publique annuelle de l'Académie nationale de Reims, Reims, 
            Imprimerie du Nord-Est, 1958.    En 
            1959, ont été publiés les témoignages 
            de Charles GUGGIARI, déporté 
            au camp de Neuengamme, de Suzanne 
              LACOMBE, Jeanne-Andrée PATÉ 
            et Léone DESPREZ, déportées 
            au camp de Ravensbrück. 
                          Souvenirs 
                de déportés rémois, de leur arrestation à 
              leur séjour dans les camps de la mort, 
            Reims, Imprimerie Coulon, 1959.    Plus 
            récemment de nombreux déportés survivants, après 
            une longue période de silence, de deuil, ont accepté de 
             témoigner,  au 
              cours de colloques ou 
                en venant dans les classes 
            des lycées et des collèges dans le cadre de la préparation 
            du Concours de la résistance et de la déportation. Témoignage 
            de Louis Carrièredéporté 
              au camp de Neue Bremm,
 puis au camp de Mauthausen - Kommando de Gusen,
 transféré au camp de Flossenbürg, puis au Kommando 
              de Leitmeritz
 Témoignage 
            de Raymond Gourlindéporté 
              au camp de Neuengamme
 Kommando de Wilhelmshaven
 Témoignage 
            de Charles Guggiaridéporté au camp de Neuengamme
 Kommando de Fallersleben
 Témoignage 
            de Lucien Hirthdéporté 
              au camp de Neuengamme
 Kommando de Bremen-Farge
 rescapé du Cap Arcona et de l'Athen
 Témoignage 
            d'Yvette Lundydéportée à Ravensbrück
 Témoignage 
            d'Andrée Patédéportée 
              au camp de Ravensbrück
    En 
            janvier 2004, le témoignage de 
              Roger BOULANGER, 
                ancien déporté au camp de Natzweiler-Struthof, 
                puis au camp de Flossenbürg, 
            Kommando 
              de Johanngeorgenstadt, a été 
              publié par le Centre régional de documentation pédagogique 
              de Champagne-Ardenne. 
 Roger 
              BOULANGER, 
                  La déportation racontée à des jeunes.
 Parole et témoignage d'un ancien déporté,
 collection Histoire en mémoire 1939-1945,
 Scérén - CRDP de Champagne-Ardenne, 2004.
   2/ Les associations d'anciens déportés
    Après 
              la guerre, les anciens déportés se sont rassemblés 
              dans une association qui a été vite confrontée 
              aux secousses de la guerre froide. La division du monde en deux blocs, 
            à la fin des années 1940 et 
              au début des années 1950, 
            a entraîné une scission chez les anciens déportés.Depuis cette époque, il y a en France deux 
                grandes fédérations d'anciens déportés 
            qui, tout en cultivant leurs différences marquées par 
              les séquelles de la guerre froide, conjuguent leur action pour 
              perpétuer la solidarité nouée dans les camps 
              et le souvenir de leurs camarades morts en déportation. Certains 
              déportés sont même affiliés aux deux fédérations.
 Il s'agit de la FNDIRP et de l'UNADIF 
                - FNDIR, qui toutes les deux publient une revue mensuelle 
              ou bimestrielle, avec un numéro spécial consacré 
            chaque année au thème du Concours de la Résistance 
              et de la Déportation.
 Parce 
              que les déportés sont désormais très peu 
              nombreux, que leur nombre diminue de jour en jour, et qu'ils craignent 
              qu'après leur mort, la déportation tombe dans l'oubli 
              ou soit récupérée, instrumentalisée à 
            des fins ne correspondant pas à leurs valeurs, ou pire encore 
              qu'elle soit remise en question, niée, minimisée, banalisée 
              par ceux qu'on appelle les négationnistes, les négateurs 
              du génocide, pour toutes ces raisons, la FNDIRP 
            a pris l'initiative  en 1989, de 
              créer la Fondation pour la mémoire 
                de la déportation ( FMD ), 
              initiative à laquelle s'est ralliée l'autre grande fédération, 
              l'UNADIF-FNDIR ainsi que la plupart 
        des associations et amicales d'anciens déportés.
 Cette 
              fondation placée sous le haut patronage du président 
              de la République, a pour mission d'assurer 
        la pérennité de la mémoire de la déportation.
 Parce 
              qu'une fondation ne peut pas juridiquement s'appuyer sur des adhérents 
              versant une cotisation, en 1995 une 
              association a été créée pour 
                soutenir l'action de la Fondation pour la mémoire de la déportation.
 Il s'agit de l'association des Amis 
        de la Fondation pour la mémoire de la déportation ( AFMD ).
 Les 
             Amis de la Fondation pour la mémoire 
              de la déportation sont implantés dans la 
        plupart des départements.
 En 
              2000, a été créée dans le même 
              esprit la Fondation pour la mémoire 
                de la Shoah, au nom des principes 
                  de vérité, de solidarité et de reconnaissance 
            :
 - vérité historique 
              sur les causes, les conditions et conséquences des lois antisémites,
 - solidarité à l'égard 
              des déportés et victimes de ces lois,
 - fidélité à 
            la mémoire des hommes, des femmes et des enfants, assassinés 
              du seul fait qu'ils furent considérés comme Juifs, reconnaissance 
        envers les « Justes ».
 3/ 
        Les lieux de mémoire    La 
             mémoire des déportés 
            morts dans les camps est inscrite dans la 
                pierre de nombreux monuments.Inauguré par le général 
                de GAULLE en avril 1962, le Mémorial 
                  des martyrs de la déportation qui est dédié 
            à toutes les personnes déportées de France, a 
            été implanté au cur de la capitale, derrière 
              le chevet de Notre-Dame de Paris à la pointe de l'Île 
              de la Cité.
 
 Dans la Marne, 
                ont été érigés dans les principales villes 
                du département des Monuments aux martyrs 
                  de la Résistance et de la Déportation :
 à 
            Reims à 
          Châlons-en-Champagne à 
          Épernay    À 
            Vitry-le-François, devant 
                la gare SNCF, a été dressée une stèle-monument 
                  à la mémoire des déportés 
                  de cette ville.    À 
            l'entrée de la prison de Châlons, 
                a été érigée une plaque 
                  où sont gravés les noms de 39  
                   déportés châlonnais, résistants, politiques 
              et raciaux.   En 
              1947, à Reims, 
              le conseil municipal a décidé de faire apposer sur la 
              façade de leurs maisons, des plaques 
                à la mémoire des Rémois victimes de la répression 
                nazie pendant la 2ème guerre mondiale, fusillés, 
          morts au maquis, déportés.    En 
              1985, à l'occasion du 40ème anniversaire 
              de la libération des camps, les élèves 
                de troisième du Collège Saint Rémi et 
              leur professeur d'histoire,  Jocelyne HUSSON, 
              ont recensé ces plaques parmi lesquelles ils ont compté 
            116 plaques portant les noms de 
          Rémois morts en déportation. Reims 
          souviens-toi    S'agissant plus spécifiquement des déportés 
              juifs, une  
                stèle 
                  a été érigée à Reims sur la façade 
                  de la synagogue de Reims, rue Clovis, où sont gravés 
                  214 noms de Juifs dont l'immense majorité a été exterminée à Auschwitz.  4/ 
          Les commémorations    Le 
              27 janvier 2004, a été organisée pour 
              la seconde fois en France la Journée 
                européenne de la mémoire de l'Holocauste et de la prévention 
                des crimes contre l'humanité.Cette journée, instaurée en 
                décembre 2002 constitue l'aboutissement d'un long 
              processus de reconnaissance de la véracité 
                et de la singularité du génocide des Juifs et des Tsiganes 
                perpétré par les nazis, reconnaissance qui 
              s'est longtemps heurtée dans notre pays à des réticences, 
            à la difficulté en particulier 
                d'admettre la complicité de l'État français, 
              de la police française, des magistrats français, dans 
          la mise en uvre du génocide en France.
    Au 
              lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le  
                Tribunal 
                  militaire international de Nuremberg a démonté 
                le mécanisme d'extermination  
                  mis en place par les nazis, et fait reconnaître juridiquement 
                  les crimes de guerre  et les crimes 
                    contre l'humanité.
 En 1948, l'Assemblée 
                  générale de l'Organisation des Nations Unies a adopté 
                  la Convention pour la prévention et 
                    la répression du crime de génocide.
 
 En 1954, en France, 
                    une loi a décidé de faire du dernier dimanche d'avril 
                    une Journée nationale du Souvenir des 
                      victimes et héros de la déportation, sans 
                    faire de distinctions et sans reconnaître la spécificité 
                    de la déportation de ceux qu'on appelait les déportés 
                raciaux, juifs et tsiganes.
    En 
              1964, la loi a déclaré 
                imprescriptibles les crimes contre l'humanité dans 
          notre pays.    Les 
              années 1970 furent marquées par le réveil 
              d'une mémoire juive attachée à faire reconnaître 
              la spécificité du génocide perpétré 
            par les nazis, réveil déclenché initialement 
              par le procès Eichmann, qui s'est déroulé à 
            Jérusalem en 1961.Serge KLARSFELD, 
              avocat et président des Fils et Filles 
                des Déportés Juifs de France ( FFDJF 
              ) et son épouse Beate, se 
              lancèrent sur les traces des anciens criminels de guerre nazis 
              et réclamèrent, avec l'appui de plusieurs associations 
              d'anciens déportés, le jugement des responsables nazis 
              de la « solution finale », 
              ainsi que de leurs complices français.
 
 Leur action a abouti en 
                1987, après bien des péripéties judiciaires, 
            à la  condamnation de Klaus 
                BARBIE, chef de la Gestapo de Lyon, en 
                  1994 à celle de Paul TOUVIER, 
              chef de la Milice à Lyon et à Chambéry, et en 
                1998 à celle de Maurice 
                  PAPON, haut fonctionnaire du gouvernement de Vichy, qui 
              avait été secrétaire général de 
          la Gironde de 1942 à 1944.
    En 
              1993, le 16 juillet a 
            été instauré Journée 
                nationale commémorative des persécutions racistes et 
                antisémites commises sous l'autorité de fait dite « gouvernement 
                de l'État français » ( 1940-1944 ).La date choisie pour cette commémoration 
              correspond à la date anniversaire de 
                la rafle du Vélodrome d'Hiver, au cours de laquelle 
              la police française a arrêté les 
                16 et 17 juillet 1942, plus de 13 
                  000 Juifs de la région parisienne, dont près 
              d'un tiers étaient des enfants.
 Une plaque du souvenir 
                a été érigée au chef-lieu de 
              chaque département devant laquelle se déroule chaque 
              année, une cérémonie commémorative présidée 
              par le préfet, le dimanche 16 juillet si ce jour tombe un dimanche, 
          sinon le dimanche suivant.
 
 La 
          Journée nationale des persécutions racistes et antisémites    En 
              1995, peu de temps après son élection à 
            la présidence de la République, à l'occasion 
              du 53ème anniversaire de la Rafle du Vélodrome d'Hiver, 
             Jacques CHIRAC a 
                reconnu officiellement et solennellement la complicité de l'État 
                français dans la mise en uvre du génocide 
          en France sous Vichy :           
          « Ces 
            heures noires souillent à jamais notre histoire et sont une 
            injure à notre passé et à nos traditions.Oui, la folie criminelle de l'occupant a été, 
            chacun le sait, secondée par des Français, secondée 
            par l'État français.
 La France, patrie des Lumières, patrie 
            des Droits de l'homme, terre d'accueil, terre d'asile, la France, 
            ce jour-là, accomplissait l'irréparable ».
 Jacques 
            CHIRAC en 1995    Depuis 2000, 
              l'intitulé de la journée commémorative du 16 
                juillet a été transformé en Journée 
                  nationale à la mémoire des victimes de crimes racistes 
                  et antisémites de l'État français et d'hommage 
                  aux « Justes » de France.Il s'agissait de lever les ambiguïtés 
              du décret de 1993 qui faisait références aux  « persécutions racistes 
                et antisémites commises sous l'autorité de fait dite 
              " gouvernement de l'État français ( 1940-1944 ) 
              " », et d'affirmer explicitement qu'il s'agissait 
              bien de « crimes racistes et antisémites 
                de l'État français », sans circonvolutions 
              et sans mettre l'État français entre guillemets.
 En même temps, la loi définissait comme  « Justes », 
              les personnes « ayant recueilli, 
                protégé ou défendu, au péril de leur vie 
                et sans aucune contrepartie, une ou plusieurs personnes menacées 
        de génocide ».
    Cette 
              date du 16 juillet étant 
              située en période de vacances scolaires, il est difficile 
            évidemment d'y associer les enseignants et leurs élèves.
 En octobre 2002, 
              à Strasbourg, les ministres de l'Éducation des 48 pays 
                signataires de la Convention culturelle du Conseil de l'Europe, réunis 
              à l'occasion d'un colloque ayant pour thème Enseignement 
                  de la Shoah et création artistique, ont adopté 
              une déclaration instituant une Journée 
                  de la mémoire de l'Holocauste et de la prévention des 
                  crimes contre l'humanité dans les écoles, 
                conformément à l'engagement qui avait été 
              pris en octobre 2000, à 
              la Conférence des ministres européens de l'éducation 
              à Cracovie, en Pologne.
 La délégation française à 
              ce colloque était conduite par Xavier 
                  DARCOS, ministre délégué à 
              l'enseignement scolaire, et président du Groupe 
                  d'action international pour la mémoire de la Shoah, 
              créé sous l'égide du Conseil de l'Europe.
 
 À l'origine, cette journée commémorative 
                devait être dans son intitulé élargie à 
              tous les génocides.
 Simone VEIL, 
                ancienne présidente du Parlement européen, ancienne 
                ministre française et présidente de la Fondation 
                  pour la mémoire de la Shoah, qui participait à 
              ce colloque, a exprimé sa crainte d'une 
                  banalisation du génocide des Juifs et des Tsiganes.
 À sa demande, la délégation 
                française a obtenu que la formulation retenue, « Journée 
                  de la mémoire de l'Holocauste » 
                    reconnaisse clairement la spécificité 
              et la singularité du génocide perpétré 
              par les nazis, bien distingué et identifié par rapport 
            aux autres crimes contre l'humanité.
    L'organisation 
              de cette journée est laissée à l'initiative de 
              chacun des États.En France, cette journée est organisée 
              le 27 janvier, jour anniversaire 
                  de la libération du camp d'extermination d'Auschwitz 
          en 1945.
 Journée 
              de la mémoire de l'Holocausteet de la prévention des crimes contre l'humanité
    Il 
              est vrai que l'appellation de cette journée, qui fait référence 
              au terme holocauste, est contestée 
              par certaines associations d'anciens déportés et la 
              plupart des historiens français qui préfèrent 
              le terme de génocide, forgé 
            par un juriste américain d'origine polonaise, Raphaël 
                LEMKIN, ou encore celui de Shoah, 
              mot hébreu qui signifie « catastrophe », 
              repris par Claude LANZMANN en 1985.Le mot « holocauste » 
              est issu de la traduction en grec d'un passage de la Bible 
              désignant un sacrifice fait à 
                Dieu et entièrement brûlé par le feu. 
             Depuis les années 1950, 
              il a été repris par les historiens anglo-saxons et popularisé 
            à la fin des années 1970 
            par le succès d'un film américain sur l'extermination 
              des Juifs d'Europe, diffusé sur toutes les télévisions 
              du monde.
 Mais au-delà de ces querelles de vocabulaire, 
             le bien fondé de cette journée 
              n'est pas remis en cause.
 Elle a bien pour objectif, comme le rappelle la 
              circulaire du directeur de l'enseignement scolaire publiée 
              au Bulletin 
                Officiel, 
                  d'« engager une réflexion 
                    sur l'Holocauste et les génocides reconnus », 
                  et d'« apprendre 
                    aux élèves à être vigilants, à défendre 
                les valeurs démocratiques et à combattre l'intolérance ».
 Méditons 
              l'appel de Primo LEVI : « Vous 
              qui vivez en toute quiétude,bien au chaud dans vos maisons
 n'oubliez pas que cela fut
 non ne l'oubliez pas  »
 
 
               
                | VI. 
                    Quelques ressources documentaires 
                    pour préparer le voyage à Auschwitz  |  Classement 
              alphabétique par auteur  Stéphane 
              BRUCHFELD et Paul 
                A. LEVINE, « Dites-le 
                  à vos enfants » - Histoire de la Shoah en Europe 
                  1933-1945, Paris, 
                    Ramsay, 2000.
  Claudine 
              CARDON-HAMET, Les 
                45 000 - Mille otages pour Auschwitz - 
                  Le convoi du 6 juillet 1942, Fondation pour la mémoire 
                de la déportation et Graphein, 1997.
   Marion 
              et Henry - Roland COTY,  Les 
                camps de concentration nazis 1933-1945, 
              vidéocassette réalisée sous 
                le patronage de la Fondation pour la mémoire de la déportation 
                à l'occasion du 50ème anniversaire de la libération 
                des camps, 87 
                  minutes, livret pédagogique réalisé par 
                    le CRDP de Champagne-Ardenne, 
                      1995. Système concentrationnaire et génocide 
              sont replacés dans le contexte politique, militaire, économique de 
              l'Allemagne, confrontée à la montée et au triomphe 
              du nazisme. Le film retrace l'évolution du système concentrationnaire 
              nazi tel qu'il a été appliqué aux opposants politiques, 
              aux résistants et aux victimes de la sélection raciale, 
              en s'appuyant sur les témoignages de déportés 
              accompagnés d'images d'archives parfois inédites.
  Jean-François 
              FORGES, Shoah de Claude Lanzmann - Le 
                cinéma, la mémoire, l'histoire, L'Eden 
              Cinéma, CNDP - Arts 
                et Culture - Ministère de l'Éducation nationale, 
                  2001.
  Claude 
              LANZMANN, 
                Shoah ( extraits ), 
                   DVD-vidéo, 173 minutes, livret d'accompagnement, 
              hors commerce, L'Eden Cinéma, CNDP - Arts et Culture - Ministère 
              de l'Education nationale, 2001. 1/ La disparition des 
                traces 
                  ( 34 
                    minutes 23 )
 2/ Les chambres à gaz de Treblinka et 
                      d'Auschwitz ( 27 minutes 15 )
 3/ Polonais de Grabow 
              ( 19 minutes 41  )
 4/ Polonais 
                de Chelmno 
                  ( 17 minutes )
 5/ Le processus de 
                    la mise à mort à Treblinka ( 34 minutes 
                  29 )
 6/ Vie et mort à 
                    Birkenau des Juifs du camp des familles de Theresienstadt  ( 37 
                  minutes 38 )
  Pascal 
              LE BERRE, 
              Aide-mémoire du crime contre l'humanité, 
              vidéocassette, 52 minutes, 
                CDDP de l'Eure,1994. Les témoignages de survivants d'Auschwitz et les 
              commentaires de l'historien Henry ROUSSO et 
              de l'avocat Henri LECLERC.
 
  Anne 
                GRYNBERG, La Shoah, l'impossible 
                  oubli, témoignages et documents, Découvertes - Histoire 
          du XXème siècle, n° 236, Paris, Gallimard, 1995.
  Dominique 
                NATANSON, 
                    La Shoah et les crimes nazis, 
                  J'enseigne avec l'Internet, Scérén / CRDP 
            de Bretagne, 2002.
  Alain 
                RESNAIS, 
                  Nuit et Brouillard, 
                film documentaire sur un texte écrit par Jean 
                  CAYROL, dit par Michel BOUQUET, 
                vidéocassette, 32 minutes, Paris, CNDP / Argos Films, 1956. Réalisé en 1955 en collaboration avec le Comité 
            d'histoire de la 2ème guerre mondiale et de son président Henri Michel, ce film qui traite de la déportation en général a fait l'objet 
            à sa sortie de ce qu'on peut appeler une « censure-boycott 
            ».
 Alain Resnais fut en effet contraint, pour obtenir 
                le visa d'exploitation de son film, d'effacer le képi d'un gendarme 
                français filmé par les Allemands au camp de Pithiviers, c'est-à-dire 
                de gommer la complicité du gouvernement de Vichy et la participation 
                de la police française à la mise en œuvre en France par les nazis 
                de la « solution finale ».
 Sélectionné pour représenter la France au Festival 
                de Cannes en 1956, le film a été retiré de la sélection à la suite 
                des pressions diplomatiques de l'ambassade de la République fédérale 
                d'Allemagne auprès du Quai d'Orsay et du gouvernement français.
 Le film fut interdit en Suisse au nom de la neutralité, 
                et il n'avait jamais été programmé à la télévision française jusqu'à 
            ce que Michel Polac ait décidé de le diffuser à l'improviste, à 
            la fin de son émission « Droit de réponse » sur TF1, 
                en septembre 1987, pour répliquer à Le Pen qui venait de déclarer, 
                dans le contexte du procès Barbie, que « les chambres à gaz 
                n'étaient qu'un point de détail de l'histoire de la Seconde Guerre 
                mondiale ».
 Le film reçut néanmoins le prix Jean Vigo en 1956 
                et fut largement diffusé dans le circuit des cinéclubs.
 En 1992, après l'arrêt de non-lieu prononcé par 
                la Cour d'Appel de Paris en faveur de l'ancien chef de la Milice 
            à Lyon, Paul Touvier, arrêt qui suscita une vive émotion, la cassette-vidéo 
                de ce film a été envoyée dans tous les lycées publics et privés 
                par le Centre national de documentation pédagogique, à la demande 
                du ministre de l'Éducation nationale, Jack Lang.
 En 1997, le texte du commentaire 
                  de Jean CAYROL qui avait été 
                  publié en 1949 dans la revue Esprit, a été réédité dans la 
            collection de poche, Libres-Fayard.
 
 
  Agnès 
            TRIEBEL, 
                Raconte moi... La déportation 
                dans les camps nazis, préface de Marie-José 
                  CHOMBART DE LAUWE, collection du citoyen, Nouvelle Arche 
                de Noé éditions, 2003. 
 
  Annette 
              WIEVIORKA, Auschwitz expliqué 
                à ma fille, Paris, Le Seuil, 1999. 
 
  Sur 
              la Shoah, ensemble 
                pédagogique composé de 10 ouvrages et de 4 affiches, 
                CNDP / CRDP de Bourgogne, 1998 :
   - Jean-Michel 
                LECOMTE  ( coordination ), Savoir 
                  la Shoah, collection Documents, actes et rapports pour 
                  l'éducation ;- Christine SYREN, 
              Shoah, une bibliographie ;
 - " Le mal impensable 
                ? ", Philomène n° 10 ;
 - Jean-Michel LECOMTE 
                et Nicolas GIACOMETTI, 
                Enseigner sur la Shoah, 
              Les carnets - collection pédagogique du CRDP de Bourgogne ;
 - Philippe LE MAÎTRE, 
              Unicité de la Shoah, 
              Savoir et transmettre ;
 - Didier MÉNY, 
              Shoah : limites de l'histoire, 
              Savoir et transmettre ;
 - Pierre-Yves GAUDARD, 
              Shoah : l'impasse des explications 
                monocausales, Savoir et transmettre ;
 - Philippe LE MAÎTRE, 
              Le catholique et la Shoah, 
              Savoir et transmettre ;
 - Jean-François 
                FORGES, Shoah : le silence 
                  français, Savoir et transmettre ;
 - Jean-Michel LECOMTE, 
              Shoah et formation citoyenne, 
              Savoir et transmettre ;
 - 
                    Carte des camps de concentration et d'extermination 
                    en Europe  ;
 - Carte du maillage 
                    ferroviaire de l'Europe vers Auschwitz  ;
 - Carte de la France 
                    des camps ;
 - Plan d'Auschwitz-Birkenau, 
                    camp d'extermination.
 
  
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