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Le Monument à la mémoire
du lieutenant Ian Mackenzie

   Le monument élevé à la mémoire du lieutenant Ian MACKENZIE, pilote de la Royal Australian Air Force, originaire de Brisbane dans le Queensland en Australie, abattu au-dessus de la région rémoise en 1943, est situé sur les bords du canal de la Marne à l'Aisne, à l'angle de l'avenue nationale et de la rue Jean Mackenzie, à la sortie de Reims en direction de Laon, dans le quartier de La Neuvillette.

 

   Le monument, qui porte le macaron tricolore du Souvenir français, a été érigé à l'initiative du maire de La Neuvillette, commune qui a été ultérieurement rattachée à Reims.
   Dès 1947, Gaston ERNST écrivait à la maman de Ian MACKENZIE pour lui faire part de l'intention de la municipalité de La Neuvillette d'ériger un monument pour honorer la mémoire du pilote australien.
   Ce projet a pu aboutir avec l'aide financière du journal The Sunday Mail, qui lança une souscription en Australie en 1948.

   Le monument fut inauguré en présence de l'as de l'aviation française, Pierre CLOSTERMAN.

Royal Ausralian Airforce

« Per ardua ad astra »

Armée de l'Air australienne

« À travers les embûches jusqu'aux étoiles »

   En 1972, la mère du pilote australien, Madame MCKENZIE, reçue à Reims par le maire, Jean TAITTINGER, est venue se recueillir devant le monument érigé à la mémoire de son fils.

   En 1983, à l'occasion du quarantième anniversaire de la mort de Ian MCKENZIE et à l'initiative de Pierre COLLINET, président de l'Association des anciens combattants de La Neuvillette, une cérémonie commémorative s'est déroulée en présence du maire de Reims, Jean FALALA, et du cousin du pilote australien, Ian MACKENZIE ( portant le même prénom ), qui était alors en poste sur une base de la RAF en Allemagne.

En 1983, devant le monument de La Neuvillette, le sergent Ian MacKenzie
entouré de deux attachés militaires de l'ambassade d'Australie,
le lieutenant-colonel Cairns et le commandant Kingsley,
ainsi que Pierre Collinet qui vient de déposer une gerbe de fleurs

La plaque commémorative remise à Pierre Collinet en 1983
par les représentants de l'ambassade d'Australie

     Une pale d'hélice du bombardier Halifax piloté par Ian MACKENZIE, recueillie et conservée par une famille rémoise, a été remise à l'issue des cérémonies du 40ème anniversaire, par Madame Simone LEFEBVRE-MONDET aux attachés militaires de l'ambassade d'Australie. Elle est désormais exposée dans le Musée de l'Aviation australienne à RAAF Point Cook, près de Melbourne, dans le Victoria.


... abattu au cours de la nuit du 14 au 15 avril 1943
au-dessus de la région rémoise

   Le 15 avril 1943, vers 3 heures 15 du matin, au retour d'un raid de bombardement de 462 appareils au-dessus de la zone industrielle de Stuttgart, un bombardier allié a été abattu par un chasseur de nuit Messerschmitt au-dessus de la région rémoise.
   Il s'agissait du bombardier Halifax 408 G, de type MK II, portant le code EQ-G peint en lettres rouges sur le fuselage et le n° de série JB 909. Il appartenait au 408ème Escadron de l'Aviation Royale du Canada ( ARC - RCAF ) basé à Leeming au Sud-Ouest de Northallerton dans le Yorkshire, où étaient basés les escadrons du 6ème Groupe de l'Aviation Royale du Canada, commandé par le vice-amiral de l'Air G. E. BROOKES.

Squadron
408
Escadron

For Freedom

   Il était piloté par un jeune pilote australien âgé seulement de 20 ans, le lieutenant Ian MACKENZIE.
   Bien qu'ayant décollé de sa base à 21 heures 51, avec 10 minutes de retard, à cause d'une panne de radio, MACKENZIE était parvenu à amener son bombardier dans les temps au-dessus de Stuttgart pour participer au raid, et le vol retour s'était passé sans incident jusqu'au survol de Reims.

Un bombardier Halifax en vol

   Le lieutenant MACKENZIE a ordonné à son équipage de sauter en parachute, puis, se sacrifiant, il est resté aux commandes de son bombardier en flammes qu'il a maintenu le plus longtemps possible en vol pour éviter les maisons de la commune de La Neuvillette.
   
Le bombardier Halifax 408 G s'est écrasé à la sortie de l'agglomération, dans une zone inhabitée du port, en bordure du canal.

    Au total, 23 bombardiers ayant participé à ce raid ont été abattus, dont quatre dans le secteur de Châlons-sur-Marne / Reims / Épernay.

Le lieutenant Ian MacKenzie

Un officier allemand se penche sur le corps de Ian MacKenzie
allongé à côté de la carlingue calcinée de l'Halifax 408 G
( Photographie de André Lamarche in Daniel Pellus,
La Marne dans la Guerre 1939-1945, Horvath, 1987 )

   Le corps carbonisé du pilote retiré de la carlingue fut inhumé au cimetière communal de La Neuvillette où sa tombe fut rapidement couverte de gerbes de fleurs aux couleurs nationales et alliées, avec l'inscription « À nos chers alliés, à nos chers amis ».
    La police française, craignant des représailles allemandes, enleva rubans et insignes patriotiques, et fit garder la tombe.
   Après la Seconde Guerre mondiale, le corps du lieutenant MACKENZIE a été transféré dans le cimetière militaire de Clichy.

   Le sergent canadien Wilfred CANTER, bien que s'étant cassé une jambe en touchant le sol, est parvenu à rejoindre les bâtiments d'une ferme où il s'est caché avant d'être pris en charge par des membres du réseau d'évasion Comète, qui l'ont rapatrié en Angleterre par l'Espagne et Gibraltar.

   Les six autres membres d'équipage ont été capturés et faits prisonniers. :
      - le sergent COUPLAND, bombardier ( Britannique - RAF ) ;
      - le sergent McKENZIE, mécanicien-navigant ( Canadien - RCAF ) ;
      - le sous-lieutenant McILROY, mitrailleur ( Britannique - RAF ) ;
      - le sergent-chef MURRAY, mitrailleur ( Canadien - RCAF ) ;
      - le sous-lieutenent O'CONNEL, opérateur-radio ( Australien - RAAF ) ;
      - le lieutenant PLAYFAIR, navigateur ( Britannique - RAF ).

Sur le site Bomber Command animé par
Olivier HOUSSEAUX


Les pertes du Bomber Command
Recherches en cours dans le département de la Marne

Le Halifax Mk II, EQ-G, S/n JB 909
No 408 " Goose " RCAF Sqn

Les membres de l'équipage

Le récit du dernier vol

Philippe GRAVEZ, " Reims, nuit du 14 au 15 avril 1943 : la perte du Halifax 408-G ", février 2000

Hervé CHABAUD
, " Reims, il y a 60 ans, le sacrifice du lieutenant Mackenzie "
, L'Union, 10 avril 2003



Un des membres survivants de l'équipage,
le sous-lieutenant McILROY,
reçu par la Ville de Reims en 2005...

   Parmi les 7 membres survivants de l'équipage, composé de Britanniques, d'Australiens et de Canadiens, qui sont parvenus à s'extraire du bombardier Halifax en flammes en sautant en parachute, se trouvait le sous-lieutenant William Alexander McILROY, élève-ingénieur originaire d'Irlande du Nord, âgé de 22 ans.
   Bloqué au sol par une fracture multiple à la jambe droite, il a été fait prisonnier par les Allemands et soigné à l'Hôpital Maison Blanche de Reims pendant plusieurs mois, avant d'être envoyé dans un Oflag en Allemagne en janvier 1944.

   En mai 2005, il a été reçu officiellement par la Ville de Reims, où il est revenu pour la première fois.

William McILROY reçu par Monsieur VACHE, maire-adjoint,
dans le Salon Mars de l'Hôtel de Ville de Reims

Devant le Monument MacKenzie...

... un moment de recueillement et d'intense émotion

William McILROY redécouvre l'entrée de l'Hôpital Maison Blanche
où il fut soigné en 1943


... témoigne et nous livre ses souvenirs

    Lors de sa visite-pélerinage à Reims en 2005, William McILROY avait apporté quelques précieux souvenirs : une photographie de l'équipage du bombardier Halifax dont il faisait partie ; son livre de vol ( Flying log book ) de la RAF et son livre de guerre ( Wartime log for british prisoners ) que lui avait fait parvenir une association chrétienne britannique, l'YMCA Young Men Christian Association ), par le canal de l'Alliance universelle des unions chrétiennes de jeunes gens, basée à Genève en Suisse.

   Il y relate la mission à l'issue de laquelle il a dû sauter en parachute au-dessus de l'agglomération rémoise, comment il a été fait prisonnier et soigné à l'Hôpital de Reims, puis emmené prisonnier dans un Oflag en Allemagne.

L'équipage de l'Halifax Mk II EQ-G S/n JB 909

De gauche à droite, les 7 membres de l'équipage
photographiés sur la base de Leeming :
William McILROY, Tommy COUPLAND, Rod BALL,
Ian MACKENZIE
au milieu de son équipage brandissant un dessin
où l'on voit une souris accrochée à une bombe avec cette légende  : 
« Hold Tight ! Here ! Come ! » (  Tiens serré ! Ici ! Viens !  )
Con O'CONNELL, Tiny PLAYFAIR et Lloyd McKENZIE

    Lors de la mission de bombardement sur Stuttgart, au cours de la nuit du 14 au 15 avril 1943, Rod BALL était remplacé par J. S. MURRAY, et un huitième homme d'équipage était présent dans l'Halifax, le pilote canadien Wilfred CANTER, qui venait d'arriver au Squadron n° 408, et qui effectuait sa deuxième opération avec un équipage plus ancien pour achever sa formation.

Le livre de vol et le livre de guerre
du sous-lieutenant McILROY

Form 1767

ROYAL AIR FORCE
OBERVER'S AND AIR GUNNER'S
FLYING LOG BOOK

60692
F/Lt McILROY

   À ce livre de guerre envoyé par l'YMCA depuis Genève, était jointe cette lettre pleine d'humour britannique.

   After the Canadian and American editions of the War-time Log, here is a special issue for British prisoners of war. Thought its format is somewhat different, its purpose is just the same as the others : to bring you greeting from friends and facilitate your recording some of your experiences during these eventful years.
   Not everyone will want to use this book as a diary. If you are a writer, here is space for a short story. If you are an artist, you may want to cover these pages with sketches of your camp, caricatures of its important personalities. If you are a poet, major or minor, confide your lyrics to these pages. If you feel that circumstances cramp your style in correspondance, you may write here letters to be carried with you on your return. This book may serve to list the most striking concoctions of the camp kitchen, the records of camp sports or a selection of the best jokes cracked in camp. One man suggested using the autograph of one of his companions ( plus his fingerprints ? ) to head each page, followed by free and franck remarks about the man himself. You may write a commentary on such photographs as you may have to mount on the special pages for that purpose with the mounting-corners in the pocket of the back cover. This pocket may be used for clippings you want to preserve, or, together with the small enveloppe on the last page, for authentic souvenirs of life in camp.
   Your own ingenuity may suggest to you many other ways of using this book, which comes to you with our greetings and good wishes

                                                                                        Your very sincerely.

War Prisoners' aid of the YMCA

   Après les éditions canadienne et américaine du livre de guerre, voici une version spéciale pour les prisonniers de guerre britanniques. Bien que son format soit quelque peu différent, son objectif reste le même : vous apporter le réconfort d'amis et faciliter la narration de quelques épisodes de votre vécu au cours de ces années riches en événements.
   Personne ne voudra utiliser ce livre comme un journal. Si vous êtes écrivain, écrivez y un court récit. Si vous êtes un artiste, vous pouvez souhaiter couvrir ces pages avec des croquis du camp, des caricatures de quelques personnages marquants. Si vous êtes un poète, grand ou petit, confiez vos poèmes à ces pages.
Si vous sentez que les circonstances vous privent de vos moyens d'écrire, vous pouvez écrire ici des lettres que vous ramènerez chez vous après votre libération. Ce livre peut servir à recenser les mixtures les plus étonnantes de la cuisine du camp, les records sportifs ou une sélection des meilleures plaisanteries lâchées dans le camp. Quelqu'un a suggéré d'utiliser l'autographe d'un de ses compagnons ( plus ses empreintes digitales ? ) en tête de chaque page, suivi par de franches et libres remarques sur l'homme lui-même. Vous pouvez écrire un commentaire sur les photographies que vous pouvez avoir à mettre en scène dans les pages spéciales réservées à cet effet avec les attaches en coin, dans la pochette de la dernière page de couverture. Cette pochette peut être utilisée pour rassembler les souvenirs authentiques de la vie du campce que vous voulez conserver ou bien en utilisant les petites enveloppes de le dernière page.

   Votre propre ingéniosité peut vous sugérer bien d'autres façons d'utiliser ce livre que nous vous envoyons avec nos salutations et nos bons voeux.

Très cordialement à vous
L'Aide aux prisonniers de guerre de l'YMCA

Gift from
The War Prisoners' Aid of the YMCA
37, Quai Wilson
Geneva - Switzerland

This book belongs to
F/Lt  W. A. Mc ILROY RAF
Prisoner of War n° 3267
Oflag Luft III SAGAN
Oflag III A Luskenwalde

LIBERTÉ

Notre héritage a toujours été la liberté
 - nous ne pouvons nous permettre de le renier - 
Nos forces armées sauvegarderont cet héritage,
si nous aussi nous contribuons à le préserver.



Dessins extraits du carnet de guerre



La mission de bombardement du 14 avril 1943 sur Stuttgart
sur le livre de vol du sous-lieutenant McILROY

Date
Hour
Aircraft
Pilot
Duty
Remarks
Flying Time
14.4.43
2150
DTG73 (G)
P/O Mackenzie
Rear Gunner + Operator W/T
27/ OPS Stuttgart - Bombing Missing
4.00
Landed by parachute in France with severe leg and foot wounds caused by German hight fighter - taken prisoner of war.
Bailed out burning Halifax at 15,000 feet followed by six of crew. The Pilot unfortunately did not follow and was killed when aircraft exploded.
The mid upper gunner lost half of his right hand during the attack by the German Aircraft a FW 190.

   14 avril 1943 / 24 heures 50 / Appareil DTG73 (G) / Pilote officier Mackenzie / Mitrailleur arrière et opérateur W/T / 27/ OPS Stuttgart - Mission de bombardement / temps de vol 4 heures.
    Atterri en parachute en France avec de sévères blessures à la jambe et au pied, causées par un chasseur allemand - fait prisonnier de guerre.
    A sauté en parachute de l'Halifax en flammes à 15 000 pieds, suivi par six membres de l'équipage. Le pilote n'a malheureusement pas suivi et a été tué lors de l'explosion au sol de son appareil.
    Le mitrailleur supérieur au milieu de l'appareil a perdu la moitié de sa main droite durant l'attaque de l'avion allemand FW 190.

Le séjour du lieutenant McILROY à l'Hôpital de Reims
relaté sur son carnet de guerre

    Au cours de son séjour à l'Hôpital de Reims, le sous-lieutenant McILROY se souvient qu'il a été confronté à la douleur consécutive à sa blessure, à la faim, aux puces et aux punaises, mais aussi des visites de Jeanne CHATELIN, infirmière et vice-présidente de la section rémoise de la Croix Rouge française, qui lui a apporté beaucoup de réconfort.

Jeanne CHATELIN en uniforme de la Croix Rouge
Photographie communiquée par son petit-fils, Éric HÉBERT, représentant de la
WWII
Escape Lines Memorial Society qui a succédé à la RAF Escaping Society dissoute en 1995 à Paris à l'ambassade du Royaume-Uni )

Rheims 16th april 1943 :
   Leg aches like mad.
   Broken jaw not so bad.
   Visited by Madame Chatelain
from French Red Cross - the only friendly face around.
   No sleep for two nights.

Reims 16 avril 1943 : 
   Mes douleurs à la jambe me rendent fou.
   Ma machoire cassée ne va pas trop mal.

   Visite de Madame Chatelain  [ Jeanne Chatelin ] de la Croix-Rouge française, la seule présence amie à la ronde.
   N'ai pas dormi depuis 2 nuits.

18th April 1943 : Questioned by 2 unfriendly German officers - Give them name, rank number and neat of kin.

18 avril 1943 : Interrogé par deux officiers allemands peu amicaux - leur ai donné mon nom, grade, numéro matricule et mon état-civil.

23 April 1943 : Leg very painful, not much sleep.
   Madame Chatelain came. Marvelous to see her.

23 avril 1943 : Jambe très douloureuse, pas beaucoup dormi. Madame Chatelain  [ Jeanne Chatelin ] est venue - Merveilleux de la voir.

1 May 1943 : Leg less painful. Had operation to remove large lump of metal - piece of aircraft on explosion ? Madame Chatelain came anr enquired about me.    Guards said I was not to see her anymore - Misery !

1er mai 1943 : Jambe moins douloureuse. Ai été opéré pour enlever un gros morceau de métal, détaché de l'avion au moment de l'explosion ? Madame Chatelain [ Jeanne Chatelin ] est venue et a demandé de mes nouvelles. Les gardiens ont dit que je ne pourrai plus la voir. Détresse.

4 May 1943 : Fleas and bed bugs are a problem. They are everywhere particularly inside my plaster cast. Sleep very difficult.

4 mai 1943 : Problème de puces et de punaises. Il y en a partout, en particulier à l'intérieur de mon plâtre. Je dors très difficilement.

2 June 1943 : When will it end ? Bed bugs are vicious. Like me they are always hungry.

2 juin 1943 : Quand cela finira-t-il ? Les punaise sont enragées. Comme moi elles ont toujours faim.

4th January 1944 : Good bye Rheims. Alex and I are off to the Cooler !
My memory of hospital will be pain, hunger and bed bugs.

4 janvier 1944 : Au revoir Reims. Alex et moi partons pour le Frigo ! Mes souvenirs de mon séjour à Reims seront la douleur, la faim et les punaises.

AMERICAN MEMORIAL HOSPITAL
RHEIMS -  FRANCE

   This hospital a large imposing building on the southern end of Rheims was built by the Americans after the last war for seriously injured cases who could not be removed. At the moment it is being used by the German military authorities as a convalescence home for badly wounded and frost bitten German soldiers from the Russian front. Adjointing the hospital it a large graveyard where the majority of aircrew shot down over France are buried and where one of the unfortunate members of our crew now lies in peace.
   I arrived here in the early hours of the morning on a cattle truck and after examination was admitted to the prisoners section of the hospital a filthy smelling place crawling with bed bugs who were my only companions for the next
seven months excepting of course house flies and mosquitos.
    The following afternoon I was examined by the head doctor from whom I gathered that I had sustained a compound fractured of my right leg just below the knee also a cracked jaw bone. My wounds were dressed by a rather timid little nurse who seemed very frightened of me in my role as a « terror fluger », however she was fairly capable and did an extremely good job, and eventuelly became very friendly.

William Alexander McILROY
13 / 8 / 43

   Cet hôpital, une très imposante construction dans les quartiers Sud de Reims, a été édifié par les Américains après la dernière guerre, pour les cas graves de blessés intransportables. L'hôpital est actuellment utilisé par les autorités militaires allemandes comme maison de convalescence pour les soldats allemands du front russe affectés par de graves blessures et des gelures. Près de l'hôpital se trouve un vaste cimetière où la plupart des équipages alliés descendus au-dessus de la France sont enterrés et où un de nos infortunés camarades repose maintenant en paix.
   Je suis arrivé ici dans une bétaillère, et après avoir été examiné j'ai été admis dans la partie de l'hôpital réservée aux prisonniers, un endroit sale, malodorant, grouillant de punaises qui furent mes seuls compagnons pour les 7 mois suivants, à l'exception bien sûr des mouches et des moustiques.
   L'après-midi je fus examiné par le médecin chef qui m'apprit que j'avais une fracture multiple de la jambe droite au-dessous du genou et un maxillaire éclaté. Mes blessures furent pansées par une timide petite infirmière que je semblais énormément effrayer dans mon rôle d'« aviateur terroriste ». Cependant elle était tout à fait efficace, fit très bien son travail, et finalement devint très amicale.

Souvenirs de Reims
Prisonnier de guerre en Allemagne

Matricule n° 50 572, à l'Oflag Luft 3

Our Block - Block 4 Belaria Germany

La nostalgie et l'amour de la patrie

   Cette aquarelle qui figure dans le carnet de guerre du sous-lieutenant McILROY, est accompagnée de la mention :

From : Mr. L. Speirs
147, Marsham CT.
Marsham St., SW1

To : P/O W. A. Mc ILVOY ( sic )
Prisoner of war N° 50572
Stalag Luft III
Germany

   Elle porte en entête un extrait de la citation latine :

« Dulce et decorum est pro patria mori »
Il est doux, il est beau de mourir pour la patrie 
( Horace, ode 2, livre III, verset 13 )

qui, selon Walter SCOTT dans son Histoire d'Écosse, a été lancée sur l'échafaud par un Lord condamné à mort pour avoir participé à l'insurrection de 1745 en Écosse.

Le témoignage du Lieutenant Harold W. Gunn
sur le
Stalag Luft III

Wartime Log of Lt Harold W. Gunn


15 avril 2006
Le 63e anniversaire

   Le 15 avril 2006, à l'occasion du 63e anniversaire du sacrifice de Ian MACKENZIE, William McILROY est revenu à Reims, accompagné du cousin du pilote abattu au-dessus de Reims, pour assister à la cérémonie du souvenir présidée par Jean-Louis SCHNEITER, maire de Reims.

William McILROY ( à gauche) et Ian MACKENZIE ( à droite)
se recueillent devant le monument Mackenzie
après y avoir déposé chacun une gerbe

La sonnerie aux morts et les hymnes nationaux

Au premier plan
Ian MACKENZIE ( à gauche ) cousin du pilote australien
et William McILROY ( à droite )
Au centre en retrait
Simon McILROY fils de William

   En juillet 2008, Simon MCILROY a publié au Royaume-Uni un ouvrage richement illustré dans lequel il retrace l'itinéraire de son père.


La publication de POW 3267 en 2008

    En 2008, Simon McILROY a publié au Royaume-Uni, sous le titre POW 3267, un ouvrage en anglais dédié à la mémoire de Ian MACKENZIE, de William McILROY son père, et des membres de l'équipage du bombardier Halifax JB 909 abattu au-dessus de l'agglomération de Reims le 15 avril 1943.


Simon McILROY, POW 3267
( Prisoner of War 3267 = Prisonnier de guerre matricule n° 3267 )
Knights of the Ream, 2008

http://www.pow3267.com/index.htm

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