Né à Reims le 20 janvier 1890, Jules HUON exerçait la profession de marchand de fruits sur les marchés de cette ville.
   Ancien combattant de la 1ère guerre mondiale, militant de l'Association républicaine des anciens combattants (ARAC) et sympathisant communiste, Jules HUON, il a été arrêté à la suite d'une distribution de tracts en décembre 1940, par la police française aux ordres du préfet René BOUSQUET, et condamné à huit mois de prison par un tribunal français.
   Libéré, il fut arrêté à nouveau comme otage le 26 février 1942, en même temps que 18 Marnais arrêtés ce jour-là par la police allemande à Reims et à Châlons-sur-Marne au sein de la communauté juive et parmi les militants syndicaux et politiques, en représailles à la suite d'attentats commis contre les troupes d'occupation à Chalon-sur-Saône et Montceau-les-Mines.
   Interné à la prison de Reims, puis à celle de Châlons-sur-Marne, il a été transféré à Compiègne.
   Il a fait partie du convoi du 6 juillet 1942 par lequel 1 170 otages français ont été transportés à Auschwitz, comme déportés Nacht und Nebel (NN), c'est-à-dire appelés à disparaître dans le nuit et le brouillard.
   Les rescapés de ce convoi de déportés politiques l'ont désigné sous le nom de « convoi des 45 000 », parce qu'à leur arrivée à Auschwitz ils ont été photographiés et immatriculés entre les numéros 45 157 et 46 326.

Jules Huon photographé à son arrivée au camp d'Auschwitz

   Jules HUON a reçu le numéro matricule 45 675, accompagné des initiales BV-F, qui signifient « criminel professionnel ( Berufsverbrecher ) français ».

   Jules HUON est décédé à Auschwitz le 30 septembre 1912.
   Il fait partie des 1 045 déportés de ce convoi qui ne sont pas rentrés.

   Une plaque commémorative a été apposée en 1947 par la Ville de Reims, à son domicile 11, rue du Fossé Briotin.  Une autre plaque refaite à l'identique se trouve aussi au square des victimes de la Gestapo, rue Jeanne d’Arc.

11, rue du Fossé Briotin
et Square des victimes de la Gestapo
rue Jeanne d'Arc à Reims

   Son nom est gravé sur le monument aux martyrs de la Résistance de Reims, inauguré en 1955 sous les Hautes Promenades.

Le monument aux martyrs de la résistance de Reims

   Sa mémoire est honorée également au Cimetière de l'Est, où une plaque a été déposée sur la sépulture familiale.

Cimetière de l'Est de Reims