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Pourquoi ont-il été arrêtés ?

   Nous avons repris les motifs d'arrestations tels qu'ils étaient formulés à cette époque : «résistants », « politiques », « raciaux » ...

Motifs d'arrestation
Nombre de déportés
Résistants
72 dont 4 femmes
Politiques
19 dont 9 femmes
Raciaux
14
Requis du STO
1
Rafle
1
Motif inconnu
9

Les déportés résistants et politiques

   Plus de la moitié des déportés rémois morts en camp de concentration ont été arrêtés pour faits de résistance.
   En réalité, parmi les 19 personnes arrêtées pour opinions politiques, certains ont agi en résistants, en faisant paraître des journaux clandestins, en distribuant des tracts.
   Il s'agissait surtout de militants communistes, socialistes, de syndicalistes et de gaullistes.

Armande GANDON ...   

15, rue de la Bonne Femme

... et Frère ARBAUD

86, rue de Courlancy
( à l'intérieur de l'enceinte du collège du Sacré-Coeur )

... différents, mais résistants

   Parmi les « politiques » a aussi été comptabilisé un transporteur d'origine alsacienne, réfractaire de la Wehrmacht ( armée allemande ),

Florent GISSELBRECHT

4, rue Eugène Guillaume

   En fait, sur les plaques, c'est l'idée de patriotisme qui revient le plus souvent : pour 84 déportés sur 116, on trouve la mention « Patriote » et pour l'un d'entre eux, la mention « FFI ».
   Sur notre tableau, n'apparaît qu'un requis du travail obligatoire alors qu'il y en a eu beaucoup plus, notés soit comme résistants, soit comme politiques.

Dessin de Sophie

Les déportés juifs

   Des familles entières, des enfants aux grands-parents, ont été déportés à Auschwitz.

47, rue des Telliers

     Les arrestations ont commencé en 1942.
   Le 27 janvier 1944, elles ont été très nombreuses : plus de 60 sur Reims et Tinqueux.
   Ce jour-là, ont été arrêtées 6 des 14 personnes dont nous avons retrouvé les plaques.

55, rue du docteur Thomas

   Cette plaque est la seule que nous ayons trouvée avec la mention de l'appartenance à la communauté israélite.

   Nous n'avons trouve que 8 plaques avec le nom de 14 déportés juifs,
ce qui ne correspond pas du tout à la réalité.

Dessin de Laurent BERNONVILLE

   La très longue liste de la synagogue, rue Clovis, nous rappelle le martyre
de 113 adultes et de 53 enfants, dont un grand nombre habitait Reims.


Devant la synagogue, rue Clovis

   Pourquoi aussi peu de plaques à la mémoire des déportés juifs ?
   Nous ne pouvons avancer que des hypothèses.
   Ce sont parfois des familles entières qui ont disparu.
   Qui restait pour commémorer le souvenir ?
   Quant à ceux qui avaient réussi à échapper à la déportation, quant aux très rares survivants des camps de la morts, traumatisés par l'enfer qu'ils venaient de vivre,
ils ont peut-être craint d'être à nouveau, par ces plaques, en butte à l'antisémitisme.
   Nous avons retrouvé sur la liste accompagnant le marché passé le 26 février 1947 entre Monsieur BAUDIN, artisan marbrier-graveur à Reims, et la ville de Reims, le texte de 9 plaques prévues à la mémoire de 20 déportés juifs dont 20 enfants, de 20 ans
à 4 mois.
   En fait ces plaques n'ont jamais été posées et notre enquête ne nous a pas permis de savoir pourquoi.

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