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La famille Probst-Goujard,
une famille de résistants-déportés marnais
au service du réseau Mithridate en zone sud

La famille Probst-Goujard de Vitry-le-François

L'exode à Clermont-Ferrand et l'engagement dans le réseau Mithridate

La déportation à Buchenwald de Maurice Goujard disparu à Bergen-Belsen

La mémoire de Maurice Goujard dans la Marne et dans l'Aube

La déportation de Rose et Gisèle Probst à Ravensbrück où Rose est décédée

La mémoire de Rose Probst à Saint-Amand-sur-Fion

Le transfert de Gisèle Probst à Leipzig, puis à Schlieben

La libération du camp de Schlieben par l'Armée rouge et le retour en France

Se souvenir

Témoigner et transmettre

Sources

Maurice Goujard,
déporté disparu à Bergen-Belsen

Gisèle Goujard, épouse Probst,
déportée à Ravensbrück, rentrée

Rose Probst,
déportée décédée à Ravensbrück


La famille Probst-Goujard de Vitry-le-François

   Rose MOUILLET est née le 20 août 1889 à Saint-Amand-sur-Fion dans la Marne.
   Le 2 mars 1908, elle a épousé Louis PROBST, agriculteur à Maisons-en-Champagne dans l'Aube. Sous-lieutenant au 11e régiment de Tirailleurs algériens pendant la 1ère guerre mondiale, Louis PROBST est mort pour la France, décédé des suites de ses blessures dans l'ambulance 5/4 à Betz (Oise) le 22 juillet 1918. Il a été inhumé dans la nécropole nationale de Verberie. En 1921, il a été nommé à titre posthume au grade de chevalier de la Légion d’Honneur et a reçu la Croix de guerre avec palme.
  Le 15 octobre 1918, veuve de guerre, Rose PROBST a mis au monde à Saint-Amand-sur-Fion un fils, Jean, Louis, qu'elle a dû élever seule en exerçant la profession de couturière.
   Jean PROBST, pupille de la nation, a obtenu le certificat d'études avec la mention « Très bien » en juin 1931, puis il a suivi pendant trois ans une formation d'apprenti-mécanicien chez Henri MORLOT, entrepreneur de cycles-motos-autos à Bassuet (Marne).
   En 1935 il a trouvé un emploi de mécanicien-auto dans le Garage André Simon 71, Faubourg de Saint-Dizier à Vitry-le-François   (Marne). Appelé sous les drapeaux en novembre 1938, il a été incorporé dans le 25e Régiment d'artillerie de Châlons-sur-Marne. Rappelé en septembre 1939, il a été cantonné à La Veuve, puis a participé à la campagne de Belgique en mai 1940. Replié dans la Marne, puis dans l'Aube, son régiment a finalement pris garnison à Castres (Tarn).
   Maurice GOUJARD est né le 31 décembre 1893 à Chaumesnil dans l'Aube, son fils Pierre le 14 décembre 1919 à Jessains (Aube), et sa fille Gisèle le 11 septembre 1922 également à Jessains.
   
Ancien combattant de la 1ère guerre mondiale, au cours de laquelle il a été grièvement blessé, invalide de guerre, Maurice GOUJARD est venu s'installer en 1928 dans la Marne à Vitry-le-François, où il exerçait la profession de boucher, Petite-rue de Frignicourt, et dont il présidait le Club de moto-ball.
   Dans le Garage Simon où il faisait entretenir plusieurs véhicules automobiles, Maurice GOUJARD a fait la connaissance de Jean PROBST, passionné de mécanique, qu'il a intégré à l'équipe des mécanos du club. C’est ainsi que Jean PROBST est devenu le copain de Pierre GOUJARD, et qu’il a fait la connaissance de Gisèle avec laquelle il s’est fiancé.


L'exode à Clermont-Ferrand et l'engagement dans le réseau Mithridate

   Au cours de l'exode de mai 1940, Maurice GOUJARD a quitté Vitry-le-François pour aller se réfugier dans le Puy-de-Dôme avec ses parents, son épouse Marcelle née POUCHENOT, ses enfants et Rose PROBST la mère du fiancé de Gisèle.
   Au lendemain de la défaite, ne pouvant rentrer à Vitry-le-François, ville dévastée lors de l'offensive allemande de mai 1940 par des obus explosifs et incendiaires, et où sa boucherie avait été entièrement détruite, Maurice GOUJARD a acheté une épicerie-charcuterie 20, avenue de la République à Clermont-Ferrand. Invalide de guerre, il a obtenu un contrat avec le service du Ravitaillement général, ce qui lui a permis de disposer de deux véhicules équipés de gazogènes.
   Démobilisé
à Castres le 18 novembre 1941, Jean PROBST a rejoint Gisèle GOUJARD à Clermont Ferrand où ils se sont mariés le 15 novembre 1941. Les jeunes mariés se sont installés 18, avenue de la République, tout près des parents GOUJARD. Jean a repris son métier de mécanicien-auto aux Établissements Dumas, Colinot et Cie 12, rue Colbert.
   Le 8 octobre 1942, Gisèle a mis au monde une petite fille, Michèle.
   En novembre 1942, après l’invasion de la zone Sud par la Wehrmacht, la ville de Clermont-Ferrand a connu à son tour l’occupation allemande.
   En janvier 1943, Maurice GOUJARD, contacté par DUPUIS, un ancien gendarme de Vitry-le-François, s'est mis avec toute sa famille au service du réseau Mithridate, un des grands réseaux de renseignement militaire.
   Créé
dès août 1940 par Pierre-Jean HERBINGER, colonel BRESSAC dans la Résistance, et implanté initialement dans le Var et en Corse, le réseau franco-britannique Mithridate était au service de l'Intelligence Service, puis il a été rattaché au Bureau central de renseignements et d'action ( BCRA ) de la France libre et il a étendu son implantation à Paris, en province, en Belgique et en Italie.
   Le domicile de la famille GOUJARD-PROBST à Clermont-Ferrand servait de boîte aux lettres et de refuge pour les clandestins.
   
Maurice mettait ses deux véhicules gazogènes au service du réseau, dans des missions de reconnaissance de terrains d'atterrissage pour avions Lysander, et de transport des agents du réseau. Ces petits avions étaient utilisés par la Royal Air Force (RAF) pour infiltrer ou exfiltrer des agents du réseau envoyés en territoire occupé ou rappelés à Londres.
   
Jean effectuait des missions de renseignement.
   
Rose, Gisèle, pseudo Gigi, et son frère Pierre servaient comme agents de liaison.

   « Le magasin est très vite devenu une boîte aux lettres et notre domicile un lieu d'émission vers Londres... Je transportais les messages dans le double fond du landau de ma petite fille Michèle ».

                                                                                                                                                                              Gisèle PROBST

    Le 17 octobre 1943, à Clermont-Ferrand, le réseau Mithridate a été décimé par de nombreuses arrestations opérées par la Police allemande sur dénonciation par un étudiant de la faculté de Strasbourg réfugié à Clermont-Ferrand, où un sous-officier de la Wehrmacht avait été abattu le 16 octobre. Parmi les personnes arrêtées se trouvaient Maurice GOUJARD, Rose PROBST, Gisèle PROBST, et Clément MEIS, pseudo « Aimé », l’opérateur-radio du réseau Mithridate.

   « Nous avons été une quarantaine arrêtés le même jour. Le matin ils ont embarqué mon père et d’autres personnes. Ils m’ont laissé dans l’appartement avec ma belle-mère. J’ai été arrêtée l’après-midi avec elle. »
                                                                                                                                                                                 Gisèle PROBST

   Jean PROST, en mission à Lyon a échappé à cette arrestation et a continué à servir dans la clandestinité le réseau Mithridate dans la région de Toulouse-Montauban.


La déportation de Maurice Goujard à Buchenwald

      Arrêté le 17 octobre 1943 à Clermont-Ferrand et incarcéré dans la prison de cette ville, Maurice GOUJARD a été transféré dans le camp A de Royallieu-Compiègne, et déporté le 17 janvier 1944 vers le camp de concentration de Buchenwald.

Le mémorial de la déportation de la gare de Compiègne

   Ce convoi de 1943 déportés entassés dans des wagons à bestiaux, à raison d’une centaine de déportés par wagon, est parti de la gare de Compiègne le 17 janvier 1944 en fin de matinée. Ralenti par de nombreux arrêts provoqués par des tentatives d’évasion, il a franchi la frontière allemande le 18 janvier à la fin de la nuit. Un peu de soupe a été distribuée lors d’un arrêt en gare de Trèves. La nuit suivante a été très éprouvante pour les déportés assoiffés et qui manquaient d’air. Il est arrivé le 19 janvier en début d’après-midi à Buchenwald.

   À Buchenwald, Maurice GOUJARD a reçu le matricule 40 668 et a été envoyé au block de quarantaine.

   À la mi-février, il a été transféré avec 300 autres déportés dans le camp de concentration de Flossenbürg, puis dans le « camp des détenus » de Bergen-Belsen où il a disparu.
.  À Bergen-Belsen, ce qu’on a appelé le « camp des détenus » désignait la partie du camp qui a hébergé à partir de février 1943 les déportés transférés de différents camps pour y construire un « camp d’hébergement ». Quelques milliers de juifs, possédant une double nationalité et susceptibles d’être échangés contre des ressortissants allemands internés au Royaume-Uni ou aux États-Unis y ont été regroupés avant d’être finalement acheminés vers le camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau.

Mirador et barbelés à Bergen-Belsen
     
Croquis de Louis Asscher, déporté juif néerlandais - Mémorial de Bergen-Belsen

   À partir de mars 1944, des déportés provenant de différents camps de concentration qui, comme Maurice GOUJARD, étaient tombés malades ou étaient très affaiblis, ont été transférés dans le « camp des détenus ». Ils y ont été soumis aux pires sévices, sans soins médicaux, et le taux de mortalité y a été très élevé. Bergen-Belsen est alors passé du statut de « camp d’hébergement » à celui de « camp mouroir ».
   À partir de janvier 1945, au fur et à mesure de l’avance des troupes alliées en territoire allemand, sur les deux fronts de l’ouest et de l’est, de nombreux camps ont été vidés par les nazis et les déportés jetés sur les routes. Beaucoup de ceux qui ont survécu à ce qu’on a appelé les « marches de la mort », ont été acheminés jusqu’à Bergen-Belsen, camp de concentration surpeuplé où des milliers de déportés sont morts de faim et du typhus au cours des jours qui ont précédé et suivi la libération du camp par l’Armée britannique le 15 avril 1945.
   Le Journal Officiel du 10 février 1994 déclare Maurice GOUJARD « décédé en 1945 en Allemagne » sans plus de précision.    Rentrée à Vitry-le-François où elle avait retrouvé un logement Cité de la Gare, Marcelle GOUJARD a été officiellement informée par le ministère des Anciens combattants et Victimes de guerre, que le chef du Bureau de l’état-civil Déportés avait demandé au maire de Vitry-le-François de bien vouloir inscrire la mention « Mort pour la France » sur l’acte de décès de son mari.
   Après la guerre, Maurice GOUJARD a été homologué a titre posthume agent P2 du réseau Mithridate avec le grade d'assimilation de sous-lieutenant des Forces françaises combattantes (FFC). Cité à l'ordre du Corps d'armée, il a reçu la Croix de guerre 1939-1945 avec étoile d'argent, la Médaille de la Résistance et la Légion d'honneur.


La mémoire de Maurice Goujard dans la Marne et dans l'Aube

    Dans la Marne, Maurice GOUJARD figure sur la liste des déportés du monument aux morts de Vitry-le-François, et le stade de moto-ball de Blacy porte son nom. À Saint-Amand-sur-Fion, deux plaques déposées sur des tombes familiales honorent sa mémoire.

La mémoire de Maurice Goujard
sur le monument aux morts de Vitry-le-François
...

 

            

     


        

             ... et dans le cimetière de Saint-Amand-sur-Fion
        

   Dans l’Aube, le nom de Maurice GOUJARD est inscrit sur la plaque commémorative apposée sous le porche de l’église de Chaumesnil. Dans le cimetière communal, deux plaques, apposées sur la sépulture de la famille GOUJARD-ROUSSEL, honorent sa mémoire

                    

   Sous le porche de l'église de Chaumesnil...

                           

                          ... et dans le cimetière communal

       


La déportation de Rose et Gisèle Probstà Ravensbrück où Rose est décédée

    Arrêtées à leur domicile le 17 octobre 1943, Rose et Gisèle PROBST ont été incarcérées à la prison de Clermont-Ferrand où elles ont subi plusieurs interrogatioires.
   Le 25 janvier 1944, elles ont été transférées dans le camp d'internement de Royallieu-Compiègne.

Le mémorial de Royallieu-Compiègne

   Elles ont été déportées à Ravensbrück par le convoi parti de Compiègne le 31 janvier 1944, dont faisait partie Geneviève DE GAULLE, la nièce du chef de la France libre, jeune résistante au sein du réseau du Musée de l'Homme, puis du mouvement Défense de la France. Ce transport de 959 femmes arrivé à Ravensbrück le 3 février 1944, constitue le convoi le plus important au départ de France vers le camp de concentration de Ravensbrück. Il est passé à Châlons-sur-Marne et à Vitry-le-François, où il a stationné plus d'une heure. De la lucarne de son wagon, Gisèle a aperçu de la lumière à la fenêtre de la maison de sa tante Irène, la sœur de Rose PROBST.

   « Nous avons été sorties du wagon par des soldats armés, hurlant, accompagnés de chiens. Les mortes ont été jetées sur le quai.
   Nous, transies de froid, assoiffées, nous avons subi une attente éprouvante avant d’être entièrement dépouillées et d’être emmenées dans la baraque des douches.
   Douche chaude, puis froide, cheveux rasés, « visite intime »,  une robe et une veste rayée, un numéro – pour moi le numéro 27 803 –, c’était l’horreur absolue. »
                 
                                                                                                                                                                    Gisèle PROBST

Plan du camp de concentration de Ravensbrück - Mémorial de Ravensbrück

La place d'appel du camp de Ravensbrück

   Gisèle et Rose PROBST, ont été séparées. Rose a reçu le matricule 27 518 et Gisèle le matricule 27 803. Mise en quarantaine au block des contagieux, Gisèle a été ensuite affectée au block 13.

   « Réveil à 4 heures et appel jusqu’à 8 heures, sans rien dans l’estomac ; après au travail, corvée de sable. On était des Françaises et des Polonaises, avec leurs chiens aux fesses.
   On revenait le midi soi-disant pour manger et puis on repartait aussi sec. Une eau sale en guise de soupe, avec un morceau de margarine et des rutabagas.
   On avait droit à 3 grammes de margarine par semaine, et à quelques rondelles de saucisson.
   Après-midi, on recommençait. Appel, boulot, appel et de temps en temps le droit d’aller s’allonger, deux par lit tête-bêche, et six par châlit sur trois rangs.
   Grâce à Geneviève de Gaulle, j’ai pu avoir des nouvelles de ma belle-mère et communiquer avec elle.
   Ma belle-mère se privait pour que je tienne. Elle pensait à ma fille de un an, et voulait que je la retrouve […]
   C’est Geneviève de Gaulle qui m’a appris le débarquement. »

                                                                                                                                                                                    Gisèle PROBST

   Selon le Registre des déportées décédées conservé à Ravensbrück, Rose y est morte d’épuisement et de dysenterie le 28 février 1945, date retenue par le Journal Officiel du 18 avril 1998.

   Le 19 mars 1947, Jean PROBST, rentré à Vitry-le-François, a été avisé par le chef du bureau de l’état-civil Déportés du ministère des Anciens combattants et Victimes de guerre, qu’il avait demandé au maire de Clermont-Ferrand d’inscrire la mention « Mort pour la France » dans l’acte de décès de sa mère.

   À titre posthume, Rose PROBST a été homologuée agent P2 du réseau Mithridate avec le grade d'assimilation de sous-lieutenant des Forces franbçaises combattantes ( FFC ). Elle a reçu la Croix de guerre avec palme, la Médaille de Résistance, et la Légion d'honneur.

 

La mémoire de Rose Probst à Saint-Amand-sur-Fion

   À Saint-Amand-sur-Fion dans la Marne, où un square porte le nom de Rose PROBST depuis 1984, une plaque apposée sur sa maison 18, rue des Bas Près rappelle sa mémoire. Son nom figure sur le monument aux morts et dans le cimetière communal sa mémoire est associée à celle de son mari mort pour la France en juillet 1918.

                           Le square Rose Probst

 

                                    La maison de Rose Probst
                      Une plaque initiale comportait la mention
                           « Victime de la barbarie allemande »
                           que la famille Probst a tenu à rectifier

                                 La mémoire de Rose Probst
         sur le monument aux morts de Saint-Amand-sur-Fion

 

 

                           Plaque apposée sur la sépulture de Louis Probst
                       à Saint-Amand-sur-Fion après la 2e guerre mondiale ...

À la mémoire de
Louis Probst
mort pour la France - Juillet 1918
et de son épouse
Rose Mouillet
déportée patriote
décédée en Allemagne - Février 1945
Priez pour eux

               ... remplacée par une plaque plus récente
                   lors de la réfection de cette sépulture

   Chaque année, le dernier dimanche d’avril qui correspond à la Journée nationale du souvenir des victimes de la Déportation, Gisèle PROBST participe avec sa famille aux cérémonies organisées à Saint-Amand-sur-Fion pour honorer la mémoire de sa belle-mère, Rose.

24 avril 2010 : Journée nationale du souvenir de la Déportation
Cérémonie présidée par Raymond Floc'h, sous-préfet de Vitry-le-François,
et Jean Daniel Dommange, maire de Saint-Amand-sur-Fion, devant le monument aux morts ...

             

                                                                               ....  18, rue des Bas-Prés, devant la maison de Rose Probst                   


Le transfert de Gisèle Probst à Leipzig, puis à Schlieben

   Le 31 juillet 1944, Gisèle PROBST a été transférée à Leipzig où elle a reçu le matricule 3 241. Elle y a été affectée à un Kommando de déblaiement d'une usine bombardée par l'aviation alliée, dont la tâche était de récupérer le maximum de briques pouvant être réutilisées. Chaque soir, les déportées françaises, belges, italiennes, polonaises, soviétiques, étaient entassées dans le grenier d'une usine avec une paillasse et une couverture.

   « Gisèle Probst dite Gigi, toute jeune mère de famille, toujours de bonne humeur malgré ses angoisses ; elle avait laissé un tout petit bébé et son mari avait été arrêté ».
                                                                                                                                                                       Jeanine MORISSE,
                                                                                                              camarade de déportation de
Gisèle PROBST à Leipzig


     Le 2 septembre 1944, Gisèle PROBST a fait partie des 150 déportées françaises et belges, dont a fait aussi partie Yvette LUNDY, qui ont été transférées à Schlieben, sur le plateau de Berga, où avait été implantée en 1939 une usine appartenant à la firme Hasag. C'est dans cette usine qu'étaient abriquées les armes antichars désignées sous le nom de Panzerfaust. Elle y a reçu le matricule 15 108.

La gare désaffectée de Schlieben en 2007

Photographie de Jean-Louis Rey, fils d’Odette Laroque, dite Croquette, matricule 27 740

   Le camp de Schlieben était un camp extérieur de Ravensbrück qui venait d'être rattaché de fait au camp de Buchenwald. Depuis juin 1944, les nazis avaient entrepris d'y transférer 2 000 femmes, juives hongroises. En août 1944, des juifs polonais y ont été transférés à leur tour. Le camp des femmes était séparé du camp des hommes par deux rangées de fils de fer barbelés électrifiés. Les déportées ont d'abord été affectées aux wagonnets, un travail exténuant en plein air, sous les intempéries, la pluie et le froid.

   « Nous étions en rang par cinq. En arrivant, on nous mit aux wagonnets de munitions. C'était affreusement dur ! Les wagonnets étaient très lourds à pousser et les pousser de l'usine au train dépassait nos pauvres forces. Nous étions gardées par un vieux Boche, gourdin à la main, qui nous tapait sans arrêt, avec une joie non feinte, en nous traitant de tous les noms.
   Le mauvais temps était arrivé ; nous étions mouillées et grelottantes, du matin au soir, avec un arrêt de dix minutes pour prendre la soupe sous la pluie. Nous pataugions dans une boue gluante. Et les camarades tombaient de maladie et d'épuisement »
.
                                                                                                                                                                     
                                                                                                                                                                                                    Jeanine MORISSE

   Puis, elles ont été affectées à l’intérieur de l’usine Hasag à la pesée de la poudre utilisée selon un dosage très précis dans la fabrication des cartouches armant les Panzerfaust. Les déportées ont très vite trouvé le moyen de saboter la production de Panzerfaust, en augmentant la quantité de poudre pesée ou au contraire en la diminuant.

   « La Résistance on l’a continuée au camp de concentration. On nous faisait fabriquer des munitions pour Panzerfaust. Quand le contrôleur tournait le dos, on mettait un peu plus de poudre. Pour la rendre inopérante, on essayait de la mouiller, l’hiver avec des glaçons, l’été en faisant pipi dessus. »
                                                                                                                                                                                                        Gisèle PROBST

   Yvette LUNDY, arrêtée le 19 juin 1944 à Gionges dans la Marne, où elle était institutrice et secrétaire de mairie, déportée le 18 juillet 1944 à Sarrebruck Neue Bremm, puis à Ravensbrück, a elle-aussi été transférée au camp de Schlieben le 17 novembre 1944 et affectée à l’usine Hasag dans un autre atelier.

   « La quantité de poudre est calculée au gramme près, mais dès que les gardiens avaient le dos tourné, nous laissions tomber un peu de poudre que nous dispersions du pied. »
                                                                                                                                                                                                          Yvette LUNDY

  « Un froid glacial transformait tout autour de nous : Noël approchait. Sur le plateau que nous traversions pour aller à 'usine, la glace recouvrait la terre et formait une patinoire. Le vent glacé nous transperçait, nos robes se glaçaient sur nous et, à chaque pas que nous faisions, la robe semblait se déchirer avec un bruit de verre. Il faisait - 25 °[...]
   Un jeune Français, prisonnier de guerre, travaillait dans une ferme pas très loin du camp et passait deux fois par jour sur la route. Il nous avait repérées et, un jour, il nous a fait parvenir par des prisonniers italiens qui livraient la poudre au block, un beau saucisson. Il fut décidé de le cacher et de le garder pour l'anniversaire de Catherine qui allait avoir vingt ans. Il fut donc caché et nous en rêvions.
   Les vingt ans arrivent, et nous allions fêter Catherine quand les SS entrent pour prendre le saucisson ; nous avions été dénoncées par les Gitanes ! Gigi attrape le saucisson et le glisse dans la manche de sa veste qu'elle envoie au fond de sa paillasse. Ils fouillent partout, chambardent tout, et ne trouvent rien. Au milieu des hurlements, ils nous font mettre en rang dans le couloir et dare-dare, nous passons à la tonte ! Quel mal au cœur ! De nouveau double zéro, sans cheveux ! Les crânes lisses, alors que les cheveux commençaient à repousser ! Injures et hurlements !
   Revenue dans la chambrée, Gigi, joyeuse, tire le saucisson de sa manche. Ils ne l'ont pas eu ! Vite, le saucisson est coupé en tranches, grâce au manche d'une cuillère bien aiguisée – quel travail ! Il semble encore meilleur.
   Vive Catherine et vive Gigi !
   Nous n'avons jamais mangé de saucisson aussi bon ! Catherine était toute joyeuse, elle n'en savait pas la provenance et l'acrobatie qu'il avait fallu faire pour le cacher des vols et des fouilles jusqu'à son anniversaire. Gigi était si fière de l'avoir sauvé et d'avoir fait un bon tour à nos gardiens. Quant à nos pauvres crânes tondus, ils n'étaient pas bien jolis à voir et furent de nouveau source de fous rires malgré la volonté sadique de nos gardiens de nous avilir ».
   

                                                                                                                                                                                                   Jeanine MORISSE

La libération du camp de Schlieben par l'Armée rouge et le retour en France

    Le 20 avril 1945, les SS ont décidé d'abandonner le camp de Schlieben dans la précipitation avant l'arrivée de l'Armée rouge. Le groupe de déportées françaises auquel appartenait Gisèle PROBST a refusé de monter dans les camions, préférant attendre l'arrivée des soldats soviétiques. Un premier détachement de cosaques à cheval a atteint le camp dans la soirée et a coupé les barbelés avant de poursuivre son avance. Les déportées se sont barricadées dans leur block et ont attendu l'arrivée des chars soviétiques qui ont définitivement libéré le camp le 21 avril 1945

   « Des camarades partent en camion ou à pied. Il n'y a que notre équipe qui ne veut pas partir avec les Allemands. Aucune confiance ! Et nous décidons d'attendre les Russes. Ils sont à trois kilomètres. Ils vont bientôt arriver.
   En fin de journée, nous voyons arriver, sur de fiers petits chevaux, deux cosaques avant-coureurs, exactement comme on les représente dans les livres d'histoire avec toque en fourrure sur la tête, pistolet à la main et la hache dans l'autre. Ils coupent nos barbelés avec de grands cris joyeux et rentrent dans notre block au galop, font le tour du block et regardent par une fenêtre, en tirant des coups de revolver.
   Cette fois nous y croyons ! Nous sommes libres
 [...]
   Enfin le tocsin sonne à Schlieben !
   D'énormes chars pointent sur la route : ils sont là !
   Ils descendent vers le village, on entend des coups de feu, des camions s'arrêtent dans le camp ! Des officiers descendent, nous saluent chaleureusement, et les chars n'arrêtent pas d'arriver. Ils sont énormes, ces chars russes ! Mais sur presque tous, il y a un soldat avec un accordéon qui chante une chanson nostalgique 
».
                                                                                                                                                                            Jeanine MORISSE

   Après la libération du camp de Schlieben, les déportées françaises ont pris la route en tirant une charrette où elles avaient rassemblé quelques couvertures ainsi que de la nourriture, et en portant un bâton sur lequel elles avaient accroché un drapeau tricolore aux couleurs de la France fabriqué par elles. Elles ont suivi les troupes soviétiques qui ont opéré leur jonction avec les troupes américaines sur l'Elbe le 25 avril 1945 à Torgau.

   « Nous arrivons juste où, des deux côtés de la rive, se lèvent les drapeaux. Et les ordres donnés, ils commencent à passer.    Nous voyant exténuées et avec notre charrette, les rangs s'écartent et ils nous font passer avec eux.
   Moment inoubliable ! 25 avril 1945 ! [...] De l'autre côté de l'Elbe : Torgau. Les Russes et les Américains se congratulent
.
   
Nous sommes poussées par des soldats, les chars, les tanks russes qui prennent la route ».
                                                                                                                                                                              Jeanine MORISSE
  

   Après avoir franchi l'Elbe, elles ont poursuivi leur marche au milieu des troupes alliées en mouvement, des prisonniers de guerre, des déportés libérés et des réfugiés allemands. Exténuées, affamées, elles ont finalement été embarquées dans un camion de l'armée américaine qui les a transportées jusqu'au Centre de rapatriement de Grimma, au Sud-Est de Leipzig, où était organisé le rapatriement des prisonniers de guerre et des déportés. Elles sont arrivées à Grimma le 7 mai 1945, le jour même où était signée à Reims la capitulation de l'Allemagne nazie qui consacrait la victoire des Alliés et mettait fin à la 2e guerre mondiale en Europe.

   Gisèle PROBST a été rapatriée par avion en France où elle a atterri au Bourget le 18 mai 1945.

     À Paris, le plus important centre d’accueil des déportés avait été aménagé dans l'Hôtel Lutetia. Sous l’Occupation, cet hôtel avait été réquisitionné par la Wehrmacht qui y avait installé son quartier général. Ce centre d’accueil étant saturé, Gisèle PROBST a été dirigée vers un autre centre d'accueil installé rue Guynemer par l'Amicale des prisonnières de la Résistance (APR), association qui est devenue en juillet 1945, l'Association nationale des anciennes déportées et internées de la Résistance (ADIR).
  
   Le 21 mai 1945, Gisèle a enfin retrouvé sa famille qui l’attendait à Clermont-Ferrand.

   « À Clermont-Ferrand, j'ai eu le bonheur de retrouver ma petite fille de deux ans et demi, ma mère et mon mari. Mais le chagrin nous accablait tous. Mon père et ma belle-mère n'avaient pas survécu.
   Revivre a été un autre combat.
   Parler a été difficile, car bien peu acceptaient de nous écouter.
   On ne nous a pas aidés »
.
                                                                                                                                                                                     Gisèle PROBST

   En 1946, la Médaille de la Résistance a été attribuée à Gisèle PROBST.
   En 1947, elle a été homologuée agent P2 du réseau Mithridate avec le grade d’assimilation de sous-lieutenant des Forces françaises combattantes (FFC). Titulaire du titre de " Déporté-résistant " et de la carte de " Combattant volontaire de la résistance ", elle a reçu la Médaille de la Résistance.
    En 1961, elle a reçu les insignes de  Chevalier de la Légion d'honneur, puis élevée au grade d'Officier en 1963 et de Commandeur en 2003.


Se souvenir

Le Mémorial de la Déportation de Vitry-le-François

    À Vitry-le François, Gisèle PROBST a été très active au sein du comité d'érection du Mémorial de la Déportation.

    « Pour arriver à trouver de l’argent, j’ai fait du porte à porte pour vendre des cartes de souscription. La plupart des trains de déportés en partance vers les camps de concentration nazis sont passés par Vitry-le-François. C’est pourquoi nous avons voulu que le mémorial de la déportation soit érigé place de la gare. »
                                                                                                                                                                                   Gisèle PROBST

   À sa demande, ce mémorial a été inauguré en avril 1974 en présence de sa camarade de déportation, Geneviève ANTHONIOZ-DE GAULLE. Ensemble, elles ont déposé au pied du monument une urne contenant des cendres ramenées du camp de Ravensbrück.

         

   Gisèle Probst ( à gauche ) et Geneviève de Gaulle-Anthonioz (à droite)
se recueillent au pied du mémorial où elles viennent de déposer une urne contenant des cendres recueillies dans le camp de concentration de Ravensbrück

 

 

   Le mémorial qui se dresse devant la gare SNCF de Vitry-le-François où ont transité la plupart des trains de déportation, est constitué d’une stèle en marbre, frappée en son centre du triangle rouge avec la lettre F que portaient les déportés français, sur un fond de rayures blanches et grises symbolisant la tenue des déportés.
   De chaque côté sont gravés les noms des principaux camps de concentration et d’extermination : Dora, Struthof, Mauthausen, Neuengamme, Flossenbürg, Dachau, Auschwitz, Buchenwald, Ravensbrück et Bergen-Belsen.

   Un parchemin sur lequel sont inscrits 43 noms de Vitryats a été scellé dans la pierre du monument :  39 sont morts en déportation, et 4 sont décédés peu après leur retour de déportation.

   En 2010, la place de la Gare où se dresse le mémorial a été rebaptisée Esplanade des résistants déportés et internés et une stèle réalisée par Jean-Eric CEOTTO, fils de Michel CEOTTO, ancien FFI du maquis des Chênes, a été inaugurée.

Voyage de mémoire à Ravensbrück

   En avril 2010, à l’occasion de la commémoration du 65e anniversaire de la libération du camp de concentration de Ravensbrück, Gisèle PROBST, accompagnée de sa fille Michèle, a participé au voyage de mémoire organisé par la Société des Familles et Amis des Anciennes Déportées et Internées de la Résistance (SFAADIR).
   Elle y a retrouvé sa camarade
Jacqueline MARIÉ, épouse FLEURY après la guerre.
   
Jacqueline MARIÉ s’était engagée dans le mouvement de Résistance Défense de la France dont elle diffusait le journal à Versailles et dans la région parisienne. Elle a aussi été agent de liaison de son frère, membre du réseau de renseignement Mithridate.
   Arrêtée en même temps que ses parents
en février 1944, elle a été déportée le 15 août 1944 à Ravensbrück où elle a reçu le matricule 57 595.
   Ensemble,
Gisèle et Jacqueline ont parcouru le site de l’ancien camp de Ravensbrück et participé à toutes les cérémonies qui ont marqué cette commémoration.
   
En septembre 2010, elles ont témoigné dans le numéro 565 du Déporté pour la Liberté, bulletin de l’Union Nationale des Associations de Déportés Internés et Familles de disparus ( UNADIF ).

   La délégation française de la Société des Familles et Amis des Anciennes Déportées et Internées de la Résistance
Amicale française de Ravensbrück

    Gisèle Probst et Jacqueline Fleury-Marié à Ravensbrûck


Témoigner et transmettre

   En 2008, Gisèle PROBST a témoigné dans l’ouvrage de Marie RAMEAU Des femmes en Résistance 1939-1945 et, à l'occasion du 65e anniversaire de la libération du camp de Ravensbrück, elle a partixicipé avec sa camarade Jacqueline FLEURY à un entretien réalisé par Jean-Luc FOURNIER et publié dans le numéro 565 du Bulletin de l’UNADIF, Le Déporté pour la Liberté, daté de septembre 2010 :

                                                                           « Nous témoignons en souvenir de nos camarades.
                                     Pour nous les survivantes, la mémoire est un devoir. Nos blessures ne se refermeront jamais. »

Gisèle Probst présentant sa robe de déportée

« Je ne m’arrêterai que les pieds devant !
                     Chaque fois que des professeurs ou des chefs d’établissement me le demandent, je viens. Je ne m’impose pas
. »

                                                                                                                                       
  Gisèle PROBST

   Comme ses camarades marnais qui ont survécu à la déportation Roger BOULANGER, Louis CARRIÈRE, Yvonne CHÂTELAIN, Raymond GOURLIN, Lucien HIRTH, Yvette LUNDY, Jeanne PATÉ, Roger ROMAGNY, Jacques SONGY, et tant que sa santé le lui a permis, Gisèle PROBST est allée témoigner dans les classes dans le cadre de la préparation au Concours national de la Résistance et de la Déportation ( CNRD ).

   Gisèle Probst dans une classe du collège-lycée François 1er de Vitry-le-François

   Gisèle Probst avec les lauréats vitryats du CNRD 2010 et le sous-préfet de Vitry Raymond Floc’h à la préfecture de la Marne

   Gisèle Probst est décédée le 25 avril 2019. Elle repose dans le cimetière de Saint-Amand-sur-Fion.

Dans le cimetière de Saint-Amand-sur-Fion

     Depuis 2021, le collège du Vieux-Port de Vitry-le-François porte le nom de Collège Gisèle Probst.

Le président Bruyen entouré du député Charles de Courson (à gauche) et du maire de Vitry-le-François, Jean-Pierre Bouquet

   En 2023, a été publié un petit ouvrage dédié à la famille Goujard-Probst, grâce au soutien de la délégation marnaise des Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation (AFMD-51) et de la section marnaise de la Société des Membres de la Légion d’Honneur (SMLH), avec l’aide du département de la Marne qui en a assuré l’impression.


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SOURCES
Classement chronologique

-  Archives du service départemental de l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre de la Marne.
Recensement des internés et des déportés marnais par André AUBERT, Comité d'histoire de la 2e guerre mondiale.
Jean PROBST et Gisèle PROBST, " La Chance. Mémoires de Jeannot Probst, un combattant de l’ombre ", texte dactylographié préfacé par Aimé Meis, opérateur-radio du réseau Mithridate, déporté à Flossenbürg , sans date.
Aimé MEIS, " 1942-1945… De la résistance à la déportation… ", mémoires de l’opérateur-radio du réseau Mithridate, texte manuscrit, sans date.
" Maurice Goujard ", notice biographique, L’Union du 27 novembre 1946.
-
 " Rose Probst ", notice biographique, L’Union du 28 novembre 1946.
Bulletin de la Résistance de Vitry-le-François, n°14-15, mars-mai 1947, avec photo.
" Les martyrs de la Résistance et de la Déportation. Il y a 30 ans, des Vitryats étaient plongés dans l'enfer concentrationnaire ", L'Union, 24 avril 1974.
" L'inauguration du square Rose-Probst. Souvenir d'une grande combattante ", L'Union, 21 octobre 1984
Rogatien GAUTIER et Jacqueline FOURNIER, Agent « Number One » réseau Mithridate 1940-1944, France-Empire, 2003.
Livre-Mémorial des déportés de France, Fondation pour la mémoire de la déportation ( FMD ), 2004.
Jean-Marie GUILLON, " Herbinger Jean, colonel Bressac ", chef du réseau Mitridate ", in Dictionnaire historique de la Résistance, Bouquins, Robert Laffont, 2006.
- Stéphanie GRUSS" Gisèle Probst, le combat d'une résistante ", L'Union, 11 décembre 2007.
Jeanine MORISSE, Là d'où je viens... Ravensbrück matricule 27 781, souvenirs recueillis par Marie-Hélène Roques, Témoignage, Lettres du Sud, Éditions Empreinte, 2008.
Marie RAMEAU, Des femmes en résistance 1939-1945, " Gisèle Probst ", Autrement, 2008.
Jacqueline FLEURY et Gisèle PROBST, " Nous témoignons en souvenir de nos camarades " et " Témoignages ", Le Déporté pour la Liberté, n° 565, septembre 2010.
Jean-Louis REY, " Les femmes déportées à Schlieben entre le 17 juillet 1944 et le 22 avril 1945 ", note dactylographiée, février 2012.
Jean-Pierre et Jocelyne HUSSON, La Résistance dans la Marne, dévédérom, AERI-Fondation de la Résistance et CRDP de Reims, 2013 ; Une famille de résistants au service du réseau Mithridate, Département de la Marne, 2023.

Crédits photographiques

- Archives de la famille Goujard-Probst.
- Photos Jean-Pierre et Jocelyne Husson
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