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La mémoire de Roger Garitan
à Villers-Allerand

Roger Garitan, déporté résistant ( 1900-1944 )

La mémoire de Roger Garitan à Villers-Allerand

L'inauguration de l'école Roger Garitan

La mémoire de Roger Garitan à Reims et à Châlons-en-Champagne

Ressources documentaires

 






Roger Garitan, déporté résistant
( 1900-1945 )

Roger Garitan

     Instituteur et secrétaire de mairie de Villers-Allerand, Roger GARITAN a fourni dès janvier 1941 de fausses cartes d’identité et d’alimentation à des prisonniers évadés, puis à partir de la fin 1942 à des réfractaires du STO.
   
Militant socialiste, il était à partir de janvier 1943 en liaison avec le mouvement Libération-Nord de Reims.
   Il a constitué à
Villers-Allerand un groupe de résistants dont il a pris le commandement. Il a reconnu dans son secteur des terrains de parachutage proches et y a organisé des équipes de réception.
   
   Roger GARITAN a été arrêté le 21 février 1944 à Villers-Allerand en même temps que son beau-frère Pierre FLORION, membre de Résistance-PTT, interpellé le même jour au central téléphonique de Reims.
   Interné à la
prison Robespierre de Reims, puis transféré à Compiègne le 8 mai, il a été déporté le 21 mai 1944 à Neuengamme sous le matricule 31 547. Affecté au kommando de Fallersleben-Laagberg, il a été évacué sur Wöbbelin où il est décédé le 14 avril 1945, lieu et date retenus par le Livre-mémorial des déportés de France.
  
Le JO du 18 août 1992 situe le décès à Ludwigslust à la date du 15 avril 1945.

   Le 19 août 1953, il a été fait chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume.
   
Le 30 avril 1952, la carte de Combattant volontaire de la Résistance lui a été attribué au titre de Ceux de la Résistance avec la mention DIR (déporté-interné-résistant ).


La mémoire de Roger Garitan
à Villers-Allerand

    Le nom de Roger GARITAN est inscrit sur sur le monument aux morts de Villers- Allerand.

Sur le monument aux morts de Villers-Allerand

   Le 2 mars 1946, le conseil municipal de Villers-Allerand a décidé d’honorer la mémoire de son instituteur Roger GARITAN,  « mort pour la France ».
   Le 14 avril 1946, une plaque commémorative a été inaugurée dans son ancienne salle de classe qui porte depuis le nom de « Classe Roger Garitan ».

Plaque commémorative apposée en 1946 ...

... dans la Salle de classe de Roger Garitan

Hommage d'un ancien élève


L'inauguration de l'école Roger Garitan
10 mai 2003

   La Salle Roger Garitan, devenue salle de motricité n'était plus utilisée que par les petits de maternelle.
   
Au début des années 2000, des anciens du village de Villers-Allerand, qui avaient eu Roger GARITAN comme instituteur, se sont préoccupés de savoir si la plaque existait toujours et à cette occasion, Anne FATOUX, Jean-Marie CHAPPELLET et Michel DUMARGNE ont lancé l'idée de donner à l’école de Villers Allerand le nom de Roger GARITAN. Le projet a obtenu l’accord de la famille et du conseil municipal qui a choisi la date du 10 mai 2003 pour procéder à l'inauguration d'une nouvelle plaque.

Anne Fatoux retrace la biographie de Roger Garitan avant le dévoilement de la plaque

   Roger Garitan est né le 18 avril 1900 à Mutigny, où son père Achille était instituteur et où il fait sa scolarité primaire. Il entre à l’École Normale de Châlons le 1er octobre 1915, en sort le 22 mars 1918, et effectue divers remplacements avant son service militaire lors duquel il est détaché comme élève officier de réserve à l’École de Saint Cyr dont il sort en septembre 1921 avec le grade de sous-lieutenant de réserve. Il entame alors sa carrière d’instituteur qui le mène à Mutigny de 1922 à 1926, à Vandières de 1926 à 1932, puis à Villers- Allerand où il arrive pour la rentrée de septembre 1932.
   Passionné par son métier, Roger Garitan était aussi membre du syndicat des instituteurs.
Amateur émérite de football, il fonde deux associations sportives : la « Laïque Sportive » à Vandières et « l’Association Sportive de Villers- Allerand ».

Roger Garitan et ses élèves de l'école de Villers-Allerand en 1941

   Après avoir été mobilisé en 1938 et 1939, il reprend en octobre 1940 ses fonctions à l’école de Villers- Allerand, village dans lequel il était apprécié et respecté de tous.
   Vraisemblablement marqué par la première guerre mondiale et la disparition de son frère en 1916 près du Chemin des Dames, Roger Garitan était emprunt d’un esprit profondément patriotique et portait en lui un sens aigu de l’honneur, du devoir et du dévouement pour tous et pour sa Patrie. Ce fut donc pour lui tout naturel d’entrer dans la résistance. Dès janvier 1941, il apporte son aide à des prisonniers évadés ainsi qu’à des réfractaires du STO, auxquels il procure, sous couvert de ses fonctions de secrétaire de mairie, de fausses cartes alimentaires et de fausses pièces d’identité.
   Prenant une part importante dans l’organisation de la résistance du secteur de Villers-Allerand, il recrute des maquisards et les organise en groupe. Tout en effectuant des missions de liaison à Reims, avec son beau-frère Pierre Florion ( chef de la résistance PTT ), il recherche des terrains propices aux parachutages et met sur pieds une équipe dont il assure le commandement, prête à réceptionner des matériels.
   Le 21 février 1944, Roger Garitan est arrêté comme quelques-uns de ses compagnons et subit rue Jeanne D’Arc, à Reims, les terribles interrogatoires de la Gestapo.
   Après être resté emprisonné à la maison d’arrêt boulevard Robespierre, il quitte Reims le 8 mai 1944 pour Compiègne, faisant partie d’un convoi d’une cinquantaine de détenus marnais.
   De là, le 21 mai 1944, il part avec beaucoup d’autres dont son beau-frère et ses compagnons de Villers -Allerand pour le camp de Neuengamme (près de Hamburg). Il est envoyé à Fallersleben et y travaille dans d’effroyables conditions pour l’industrie allemande.
   Le 7 avril 1945, devant l’avancée des troupes alliées, le Kommando de Fallersleben est évacué vers un camp situé plus à l’est, à Wöbbelin.
   Roger Garitan meurt d’épuisement le 15 avril 1945, quelques jours seulement avant la délivrance tant attendue, et il repose dans une fosse commune avec 2000 autres déportés. Des hommes qui comme lui, n’ont pas pu survivre à cet enfer concentrationnaire créé par la barbarie nazie pour éliminer tous ceux qui refusaient leur ignoble doctrine.
   Roger Garitan laissait derrière lui sa femme Madeleine et ses enfants : Robert, Jany, Maurice et Micheline.

Texte élaboré et rédigé par Anne FATOUX, Jean-Marie CHAPPELLET et Michel DUMARGNE

Dorine, élève de CM2, lit l’Hymne aux morts de Victor Hugo
qui avait été lu au cours de la cérémonie du 14 avril 1946

Aimée et Benjamin, élèves de l'école de Villers-Allerand,
entourés de leurs camarades de maternelle et de primaire
dévoilent la plaque

 

L'école Roger Garitan de Villers-Allerand

L'exposition retraçant l'histoire de Roger Garitan


La mémoire de Roger Garitan
à Reims et à Châlons-en-Champagne

   À Reims, le nom de Roger GARITAN figure sur la plaque commémorative apposée le 7 juillet 1946, journée de l’école laïque, en mémoire de « tous les maîtres de l’école laïque victimes de la barbarie nazie tombés pour la défense de la liberté – Honneur à nos héros marnais ». Cette plaque se trouve actuellement au Square des victimes de la Gestapo, 18 rue Jeanne d’Arc à Reims.

Square des victimes de la Gestapo à Reims

   Son nom est également inscrit sur la stèle élevée en 1947 par le Parti socialiste SFIO « À ses héros de la résistance 1941-1945 ».

Cimetière du Nord à Reims

   Roger GARITAN figure aussi sur la plaque commémorative érigée à l’École normale de garçons de Châlons-sur-Marne, qui a été ultérieurement transférée dans la cour d’honneur de l‘IUFM ( ex École normale de filles ) de Châlons-en-Champagne.

IUFM de Châlons-en-Champagne


Ressources documentaires

Service départemental de la martne de l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre ( ONACV ), dossier CVR de Roger Garitan.
Le Travail de la Marne, n° 50, 1er septembre 1945.
- Notice biographique dans L’Union du 19 février 1946.
Recensement des déportés marnais non rentrés par André Aubert ( Comité d'histoire de la 2e guerre mondiale ).
Livre-Mémorial des déportés de France, FMD, 2004.
Archives du COSOR.
L’Union, 15 avril 1946.

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