L'alliance franco-russe et le choix du site de la nécropole
Situé sur la D21 entre la Ferme de L'Espérance et Mourmelon-le-Grand,
le site de Saint-Hilaire-le-Grand
a été choisi pour honorer la mémoire des soldats russes tués sur les
champs de bataille de Champagne, en souvenir de l'alliance
militaire franco-russe célébrée avant
la 1ère guerre mondiale à l'occasion de la visite en Champagne
en 1896 et à nouveau en 1901 du tsar NICOLAS II, .
Imagerie
d'Épinal célébrant l'alliance franco-russe
et montrant le défilé des troupes devant
le tsar, Nicolas II, et le président de la République,
Félix Faure,
au Camp de Châlons, le 9 octobre 1896
Allégorie
évoquant la revue militaire qui a rassemblé 140 000
soldats français
dans la plaine de Bétheny près de Reims le 21 septembre
1901,
en présence du tsar, Nicolas II, et du président de la
République, Émile Loubet
Les
soldats russes en France
1916-1918
Au terme d'accords signés en décembre 1915, la Russie tsariste avait accepté d'envoyer en échange de matériel de guerre et de munitions, quatre
brigades d'infanterie composées d'environ 50
000 officiers et soldats, pour combattre aux côtés des troupes
françaises et britanniques : la 2e et la 4e brigades dans les Balkans, sur le front
de Salonique ; la 1ère
et la 3e brigades sur le front français,
en Champagne.
Equipés et armés par
la France, portant le casque français frappé d'un aigle bicéphale, les
soldats de la 1ère brigade débarquèrent à Marseille en avril 1916, furent
immédiatement acheminés jusqu'au camp de Mailly
et affectés au secteur de Suippes
et d'Aubérive où ils furent remplacés
par la 3e brigade en octobre 1916.
Au début de 1917, les
deux brigades du corps expéditionnaire russe ont occupé le
Fort de la Pompelle près de Reims, puis ont participé à l'offensive
déclenchée par le général NIVELLE,
et se sont distinguées dans l'attaque du Mont Spin au cours de laquelle
elles ont subi de lourdes pertes.
Après la révolution de
février 1917, ces deux brigades ont connu des tensions opposant les
soldats « loyalistes » qui acceptaient de continuer
de combattre en France et ceux qui voulaient cesser le combat et rentrer
en Russie.
Elles ont été retirées du front, regroupées au camp
de Neufchâteau puis envoyées au camp de La
Courtine dans la Creuse où, au cours de l'été 1917, éclata une mutinerie. Tandis que la 3e Brigade constituée en majorité de soldats loyalistes gagnait le village de Felletin, les mutins de la 1ère Brigade qui exigeaient d'être renvoyés en Russie ont été encerclés par des troupes françaises, privés de tout ravitaillement et sommés de se rendre. L'assaut a été donné du 15 au 18 septembre avec des tirs de canons de 75. Les mutins
furent contraints de se rendre au bout de trois jours. On ne connaît pas le nombre exact des morts, établi officiellement à une dizaine.
Après la révolution bolcheviqued'octobre 1917
et la signature du traité de paix de Brest-Litovsk en mars 1918, le gouvernement français a offert aux
soldats russes l'alternative suivante :
- s'engager
dans l'armée française
-
ou se déclarer volontaires pour devenir travailleurs
militaires
sinon être détenus dans des camps .
400 officiers tsaristes
et soldats russes ont décidé de continuer le combat jusqu'en 1918,
au sein d'une Légion russe de volontaires.
10 000 soldats russes ont accepté de devenir des travailleurs militaires, et environ 1 300 réfractaires ont été
transférsés dans des camps en Algérie.
En 1919-1920, le gouvernement bolchevik a obtenu leur rapatriement par Odessa en échange de membres de la mission militaire française faits prisonniers.
Quelques dizaines d'entre eux seulement ont choisi de rester en France et de s'y installer.
Le 15 septembre 2012, un monument érigé à l'initiative de la Libre Pensée de la Creuse a été inauguré dans le cimetière de La Courtine « À la mémoire des 10 000 soldats russes internés et réprimés dans le camp militaire de La Courtine durant l'été 1917 parce qu'il refusèrent de poursuivre la guerre », sur lequel est gravé en alphabet cyrillique « À bas la guerre ! ».
La nécropole et le monument aux soldats
du Corps expéditionnaire russe en France
Historique du cimetière russe
Le cimetière russe de
Saint Hilaire-le-Grand, d'une superficie de 3 412 m2, est
une nécropole
nationale dont l'entretien est aujourd'hui assuré par
le ministère de la Défense.
Selon la statistique communiquée en février 2014 par le Pôle des sépultures de guerre et des Hauts lieux de la mémoire nationale de l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre, 916 corps de soldats russes y sont inhumés :
- 915 soldats russes tués pendant la 1ère guerre mondiale, dont 489 en tombe individuelle et 426 en ossuaire,
- et 1 soldat tué pendant la 2e guerre mondiale, inhumé en tombe individuelle.
Il est devenu aujourd'hui un lieu de mémoire de tous les soldats russes morts pendant la 1ère guerre mondiale sur le sol français ou sur le front de Salonique.
Après avoir été initialement un des cimetières provisoires où les soldats du corps expéditionnaire russe ont été inhumés à partir de 1916, le cimetière de Saint-Hilaire-le-Grand est devenu après la 1ère guerre mondiale un cimetière permanent de regroupement, désigné sous le nom de Cimetière de l'Espérance en raison de sa proximité de la Ferme de l'Espérance.
Implanté sur un terrain acquis par l'État français en 1925 et 1935 à proximité du petit monument orthodoxe érigé en 1917 par les soldats du 2e Régiment spécial russe, il est devenu une nécropole nationale.
Au cours de l'entre-deux-guerres, les corps des soldats russes inhumés dans les cimetières militaires provisoires du département de la Marne ont été regroupés dans la nécropole de Saint-Hilaire-le-Grand où, à la veille de la 2e guerre mondiale, reposaient un peu plus de 800 soldats russes. Son entretien était assuré par un gardien, ancien soldat russe, gand blessé de la 1ère guerre mondiale, installé sur le site et rémunéré par l'Association des officiers russes anciens combattants sur le front français.
En 1924, un monument de pierre sur lequel étaient sculptées des croix orthodoxe a été érigé au centre du cimetière à l'initiative de l'Association des officiers russes anciens combattants sur le front français. Il était surmonté d'une croix orthodoxe métallique et une plaque y avait été apposée par les scouts de Châlons-sur-Marne.
En 1935, 14 corps identifiés comme des soldats originaires de la « Pologne russe » ont été transférés dans le cimetière polonais du Bois-du-Puits à Aubérive. Dans les tombes laissées vides ont été inhumés à la veille de la 2e guerre mondiale les corps de soldats russes exhumés du carré militaire du cimetière communal de Langres.
À la fin de la 2e guerre mondiale, ont été nihumés dans le cimetière russe de Saint-Hilaire-le-Grand :
- 36 combattants « réputés soviétiques », morts en France entre 1942 et 1944,
- le sous-lieutenant Wladimir RESKINE engagé dans le 23e régiment de marche des volontaires étrangers, tué au combat en 1940 sur le front français,
- ainsi que Sergueï PROTOPOPOFF, mort le 29 avril 1945 dans les rangs de la division Charlemagne, division française de Waffen SS, au cours des ultimes combats pour la défense de Berlin face à l'Armée rouge.
Cet étrange amalgame a fait naître un contentieux entre d'une part l'État français, et d'autre part, l'ambassade soviétique en France et l'Association des officiers russes anciens combattants sur le front français. Dès lors, l'État français s'est efforcé de trouver un équilibre difficile ménageant l'une et l'autre.
En 1960, à l'occasion de la venue en France de Nikita KROUCHTCHEV accueilli par le général DE GAULLE, l'administration française a procédé à un état des lieux et fait exécuter des travaux d'embellissement du cimetière russe dont la visite par le dirigeant soviétique, préparée par le protocole français, a été annulée par le protocole soviétique.
Au cours des années qui ont suivi, le prince OBOLENSKI, président de l'Association des officiers anciens combattants sur le front français, a réclamé le transfert des corps des soldats soviétiques du cimetière de Saint-Hilaire-le-Grand dans le cimetière militaire de Noyers-Saint-Martin dans l'Oise, afin de libérer des emplacements destinés aux soldats russes de la 1ère guerre mondiale inhumés dans le carré militaire du cimetière Boutet de Charleville-Mézières. Après le transfert de ces sépultures une plaque commémorative a été apposée au pied d'une croix latine dressée dans le cimetière de Charleville.
Cimetière Boutet de Charleville-Mézières
En 1988, le secrétariat d'État aux anciens combattants a décidé de transférer les soldats inhumés à Charleville-Mézières dans le cimetière russe de Saint-Hilaire-le-G où une rangée supplémentaire de 35 tombes a été ajoutée.
En 1990, le corps du soldat russe Alexey TCHOUSTIAFOFF, tué en 1917 et retrouvé sur le territoire de la commune de Courcy, a été à son tour inhumé dans le cimetière de saint-Hilaire-le-Grand.
L'entrée de la nécropole
Le casier destiné initialement à recevoir les registres de sépultures
qui sont désormais déposés à la Mairie de Suippes
Elles peuvent aussi être consultés au
Pôle des sépultures de guerre et des Hauts lieux de la mémoire nationale - Direction
Cité administrative
Rue du Chanoine Collin, CS 71075
57036 METZ CEDEX 1
Tél. 03 87 34 77 67
secretariat-direction.psghlmn@orange.fr
Le plan de repérage des sépultures
Vue générale du cimetière
En
1998, le Secrétariat d'État aux anciens combattants a entrepris de réhabiliter le cimetière russe de Saint-Hilaire-le-Grand qui s'était gravement dégradé : réengazonnage, réfection des croix et inscriptions,
plantations signalétique. Des plaques en
plastique portant le nom de chaque soldat ou indiquant « présumé
untel » ou « inconnu
» ont été apposées sur les croix, avec la mention « Mort
pour la France ».
La plaque commémorative apposée en 1998
À l'occasion de la restauration complète du cimetière en 1998, le monument érigé en 1924 au centre du cimetière, qui était lui aussi fortement dégradé, a été détruit et la croix orthodoxe métallique qui le surmontait a été jeté. À l'Association du souvenir du corps expéditionnaire russe en France ( ASCERF ) qui s'était inquiétée du sort réservé à ce qu'elle considérait comme « son monument », l'administration farnçaise avait rétorqué qu'« un monument à connotation religieuse n'a[vait] pas sa place dans un lieu de mémoire laîc ». L'ASCERF a été néanmoins autorisée à apposer au sol, à l'emplacement du monument de 1924, une plaque commémorative en métal émaillé et à y dresser chaque année une Croix orthodoxe en bois, le jour de la Pentecôte russe, journée de pélerinage annuel sur le site de saint-Hilaire-le-Grand. Cette plaque commémorative, frappée aux armes ( aigle bicéphale ) de la Russie impériale, porte une double inscription en vieux russe et en français
:
À la mémoire des soldats
du Corps expéditionnaire russe
tombés sur le sol de France
|
Le monument érigé en 2011
En 2010, à l'occasion de l'année croisée « France-Russie », l'ASCERF a obtenu du Secrétariat d'État aux anciens combattants que soit entrepris la reconstruction d'un monument sur le modèle de celui que l'Association des officiers russes anciens combattants sur le front français avait érigé en 1924.
Ce monument en pierre, inauguré en 2011, se dresse au centre du cimetière de Saint-Hilaire-le-Grand, surmonté de la croix orthodoxe métallique de l'ancien monument qui avait pu être récupérée en 1998 et sauvegardée.
La plaque commémorative métallique de 1998 a été scellée au pied du monument dont les quatre faces sont ornées de croix orthodoxes gravées dans la pierre. Trois d'entre elles portent des inscriptions en français et en vieux russe sur la face avant et la face droite, en français sur la face gauche,
Le monument inauguré en 2011
La plaque commémorative de 1998 réinstallée au pied du monument de 2011
Sur la face avant du monument
Ici reposent 915 combattants du Corps expéditionnaire
russe et de la Légion russe pour l'honneur, venus de
Moscou, Samara, Kazan, Odessa et d'ailleurs, tombés
au champ d'honneur en terre de France entre 1916 et 1918.
Visiteurs de tous pays, ayez une pensée fraternelle pour ces héros !
|
Sur la face droite du monument
Les deux brigades du Corps expéditionnaire russe en France, sous
commandement français, furent intégrées en 1916, à la IVe Armée et
en 1917, à la Ve Armée.
Elles furent déployées :
entre juillet et octobre 1916, pour la 1ère brigade, composée des 1er et 2e Régiments spéciaux, dans le secteur fort de la Pompelle-Courcy,
entre octobre 1916 et mars 1917, pour la 3e brigade, composée des
5e et 6e Régiments spéciaux, dans le même secteur.
En avril 1917, les brigades russes se sont distinguées, au cours de
l'offensive Nivelle :
- la 1ère brigade, dans le secteur canal de l'Aisne-
fort de Brimont - Courcy
- la 3e brigade, par la prise des Monts Spin et Sapigneul |
Sur la face gauche du monument
LA LEGION RUSSE EN FRANCE
Issue du Corps expéditionnaire, la Légion russe pour l'Honneur s'est
particulièrement illustrée au sein de la 1ère Division
marocaine, lors
des combats de 1918.
De nombreuses décorations et citations ont salué les mérites des
combattants russes.
Texte d'une citation, décernée au bataillon de la Légion russe :
« Ordre Général n° 12236/D du 10 décembre 1918, du Maréchal de
France, Commandant en Chef » :
« Le 16 avril 1918, s'est porté à l'attaque avec une fougue impétueuse
et un superbe dédain de la mort. S'est maintenu sur les positions
conquises malgré les contre-attaques et le bombardement continu,
faisant l'admiration de tous. A pris une part non moins brillante aux
opérations devant Soissons, les 29 et 30 mai 1918, où il a déployé les
mêmes qualités d'allant, de sacrifice, d'énergie et d'opiniâtreté ».
|
Les deux ossuaires
Deux ossuaires recueillent les corps de 426 soldats russes inconnus qui ont été tués en France pendant la 1ère guerre mondiale..
L'Ossuaire
n° 1
L'Ossuaire
n° 2
La sépulture d'Ivan KOSSIAKOFF
Sur le site « Mémoire des hommes » du ministère de la Défense, Ivan KOSSIAKOFF ne figure pas sur la base de données des « Morts pour la France », mais il apparaît sur la base de données « Sépultures de guerre » comme « Caporal au 1er RI - Mort pour la France », inhumé en sépulture individuelle dans la tombe n° 372 de la nécropole de Saint-Hilaire-le-Grand.
Jean GIONO, qui s'était lié d'amitié avec ce soldat russe au Fort de la Pompelle, lui a consacré en 1920 une nouvelle publiée en 1932 chez Gallimard dans le recueil Solitude de la pitié. Selon lui, Ivan Ivanovitch KOSSIAKOFF aurait été fusillé en juillet 1917 au camp de Châlons ce qui semble peu vraisemblable. Il n'a pas été attesté en effet que des soldats russes aient été fusillés au Camp de Châlons en 1917. En revanche, il est possible que le pacifiste intégral qu'était devenu Jean GIONO dans l'entre-deux-guerres ait « inventé » cette exécution en référence aux mutineries qui ont affecté le Corps expéditionnaire russe en France, éloigné du front et déplacé au cours de l'été 1917 au camp de La Courtine dans la Creuse, au lendemain de la Révolution de février 1917 en Russie.
Le monument orthodoxe aux soldats du 2e régiment spécial
De l'autre côté de
la route, en face du cimetière, se dresse un petit monument orthodoxe érigé en
1917 dans une petite clairière en bordure de l'actuel camp
de Mourmelon par les soldats du 2e
régiment spécial à la mémoire de leurs camarades tués au
combat.
ENFANTS DE FRANCE !
Quand l'ennemi
sera vaincu
et
quand vous pourrez
librement
cueillir des fleurs
sur ces champs
souvenez-vous de nous
VOS AMIS RUSSES
et
apportez-nous
des fleurs |
L'église-mémorial et l'ermitage orthodoxes
En
1936-1937, sur un terrain jouxtant la nécropole, acquis par
l'Association des officiers
russes anciens combattants sur le front français, a été édifiée à l'initiative de cette association, une petite église
orthodoxe.
Sa construction a été entièrement financée par une souscription à laquelle a généreusement contribué le compositeur Serge RACHMANINOFF.
La construction de l'église-mémorial a été confiée à Albert Alexandrovitch BENOIS, un architecte et peintre d'origine française né à Saint-Pétersbourg où sa famille s'était installée en 1794 pour fuir la Révolution française.
De taille modeste, elle a été construite dans un style inspiré du XVe siècle russe dit de Novgorod-Pskov : toiture verte surmontée d'un bulbe bleu ; clocher en forme de pyramide tronquée surmonté d'un bulbe doré et garni de trois cloches.
Dédiée officiellement à la mémoire des soldats russes morts pour la France sur les fronts français et de Salonique, cette église a été inaugurée et consacrée le 16 mai 1937, en présence de nombreux Russes et d'anciens combattants de la division marocaine à laquelle avait été intégrée en 1918 la « Légion russe », unité regroupant les officiers et soldats russes qui avaient choisis de continuer de se battre aux côtés de l'Entente.
Sur le fronton on peut lire
l'inscription suivante :
Aux
soldats russes
morts au champ d'honneur
en France
1916-1918 |
À
l'intérieur, une plaque rappelle de façon encore plus précise que cette chapelle est dédiée
:
À la mémoire des officiers et des 4 000 soldats
du corps expéditionnaire russe tombés
au champ d'honneur en France
et à l'Armée d'Orient en 1916-1918 |
À
l'extérieur, sur le côté droit, se trouvent 14
tombes flanquées d'une croix orthodoxe, où ont été enterrés
après la guerre des membres de l'Association des officiers russes
anciens combattants sur le front français.
Au premier plan, les sépultures d'officiers surmontées de la croix orthodoxe
situées à l'intérieur de l'espace privé dédié à la chapelle,
au second plan, les sépultures à croix latine des soldats et les deux ossuaires du cimetière militaire
On peut
visiter cette église-mémorial le dimanche de 14 heures à 18 heures et les
autres jours sur rendez-vous en contactant :
Monsieur Daniel MATHE
28,
rue du général Gouraud
51400 MOURMELON-LE-GRAND
Téléphone. 03 26 66 17 25 |
Au lendemain de l'inauguration de l'église-mémorial, un
petit monastère
orthodoxe dit Ermitage de tous les Saints a été implanté derrière
le cimetière. Cet ermitage où s'étaient installés trois moines et leur supérieur le père Alexis KIREEVSKY qui avait participé à la consécration de l'église-mémorial consacrée par mais le métropolite EULOGE, exarque du Patriarche œcuménique pour les paroisses russes orthodoxes d’Europe occidentale.
Le monument aux soldats russes du Fort de la Pompelle
Depuis 2010, dressé sur l'esplanade du Fort de la Pompelle près de Reims, un monument honore la mémoire des soldats russes qui ont combattu en Champagne et participé à la défense de Reims pendant la 1ère guerre mondiale.
Le monument russe de Courcy
Depuis 2015, à Courcy, au Nord-Ouest de Reims, un monument honore la mémoire des soldats et officiers du Corps expéditionnaire russe qui ont repris le village aux Allemands en avril 1917.
L'Association
du Souvenir du Corps Expéditionnaire Russe en France
1916-1918
En 1990, après le décès des derniers anciens combattants russes sur le front français, l'Association
du Souvenir du Corps Expéditionnaire Russe en France (ASCERF) a pris la suitede l'Association des officiers russes anciens combattants sur le front français créée en 1923 sous
la présidence d'honneur du général
GOURAUD qui avait commandé les armées de
Champagne pendant la Première Guerre mondiale.
Elle a été présidée par le prince Serge
OBOLENSKY jusqu'en 2008. Il en a été ensuite présidenr d'honneur jusqu'à son décès le 1er janvier 2013.le
Depuis 2008, c'est Georges de BREVERN qui en est le président.
Elle assure l'entretien
et la garde de la chapelle-commémorative, organise
chaque année un pèlerinage, le dimanche de la Pentecôte,
et participe à la cérémonie de la flamme du souvenir
à l'Arc de Triomphe de l'Etoile à Paris.
Elle édite une bulletin, La Gazette de l'ours Michka, la mascotte du Corps expéditionnaire russe.
Elle organise chaque année, le jour de la Pentecôte orthodoxe, une cérémonie du souvenir clôturée par un repas champêtre qui perpétue une tradition inaugurée le jour de la consécration de l'église-mémorial en 1937.
Association du Souvenir du Corps Expéditionnaire Russe en France
ASCERF - c/o Madame Obolensky
135, boulevard Brune
75014 PARIS |
Les commémorations de l'arrivée
du Corps expéditionnaire russe en Champagne
2006 et 2016
Les 3 et 4 juin 2006, à l'occasion du pélerinage annuel de la Pentecôte sur le site de la nécropole de Saint-Hilaire le Grand, organisé le week-end de la Pentecôte par l'Association du Souvenir du Corps Expéditionnaire Russe en France, a été commémoré le 90e anniversaire de l'arrivée en Champagne des brigades russes équipées et entraînées au camp de Mailly avant d'être engagées sur le front français, en 1916 dans le secteur de Suippes-Aubérive, et en 1917 dans le secteur du Fort de la Pompelle.
En septembre et octobre 2006, une exposition a été présentée au Musée du Fort de la Pompelle qui retraçait l'histoire de cet engagement.
L'arrivée
du Corps expéditionnaire russe en Champagne est un épisode
méconnu que l'histoire a injustement inconsidéré
au profit des grandes batailles de Verdun et de la Somme.
Qui se souvient aujourd'hui de ces soldats, venus
de la lointaine Russie, défendre notre territoire après
un périple de 30 000 kilomètres ?
L'épopée tragique de ces soldats
russes se croise avec notre patrimoine d'histoire militaire : Mourmelon-le-Grand,
les forts de la Pompelle et de Brimont.
Aujourd'hui à Saint-Hilaire-le-Grand, une
chapelle et un petit cimetière couronnés de sapins
rappellent le sacrifice de ces milliers d'hommes.
Ce havre de paix et de recueillement symbolise
un peu cette terre de Russie, celle à laquelle ces soldats
songeaient avec nostalgie, dans les tranchées de craie, aux
abords d'une ferme au nom prémonitoire : la Ferme
de l'Espérance...
René-Paul
SAVARY, Président du Conseil général
de la Marne
Présentation de l'étendard de la 2e Brigade russe (Musée du Fort de la Pompelle)
En 2016, le centenaire de l'arrivée en France du Corps expéditionnaire russe en France sera commémoré sur le site de Saint Hilaire-le-Grand le 15 mai.
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