Histoire et mémoire 51 > Histoire et mémoire de la résistance > Le gendarme Edouard Charlot, décapité à Cologne en 1943
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Le gendarme Édouard CHARLOT
résistant rémois guillotiné à Cologne
en 1943

   

Édouard Charlot

   Le gendarme Édouard CHARLOT est né le 18 juillet 1903 à Châtillon-sur-Marne.
   En 1940, marié et père de deux enfants ( un troisième est né en 1941 ), il s’est engagé pour combattre, a été blessé sur la Somme et a repris son poste à Loivre après l’armistice.
   En 1941, muté à la brigade de Reims, il a commencé à organiser la récupération des armes abandonnées en juin 1940.
   Dès septembre 1941, il travaillait pour les services de renseignements de la France libre, sous le pseudo de « Dadart ».

   Membre du réseau SSMF-TR ( Service de sécurité militaire français - Travaux ruraux ) et du réseau Uranus, un réseau dirigé par le commandant HUMM et rattaché au SR Kléber ( organisation de résistance spécialisée dans le renseignement militaire à la tête d'un vaste ensemble de réseaux et sous-réseaux ), il a fourni des renseignements sur les terrains d’aviation, en particulier ceux de Courcy et de Juvincourt, et sur les mouvements de troupes allemandes.
   Il était à la tête d’un petit groupe constitué d’Antoinette CROIX et de Germaine BRÉMONT infiltrées à la caserne Hermann Goering à Reims, de Serge CROIX, fils d'Antoinette, infiltré sur le camp de Courcy, d’Alfred GAUNEL infiltré sur le camp de Juvincourt, d’Emma VERACHTEN-MOLS, germanophone originaire de Belgique qui travaillait à la Kommandatur de Cormicy. Tous les cinq ont été arrêtés en août 1942, puis déportés, et ont survécu à la déportation.

   Arrêté par la Gestapo le 14 août 1942 à la Gendarmerie de Reims, boulevard Robespierre, Édouard CHARLOT a été condamné à mort pour espionnage le 1er octobre 1942 par le tribunal militaire allemand de Châlons-sur-Marne.
   Selon son défenseur l'avocat Maître PELTHIER, « devant le tribunal, il s'est comporté héroïquement comme un soldat ».

   Transféré à la prison du Cherche midi à Paris, il a été déporté en Allemagne le 26 novembre 1942.
   Emprisonné comme déporté NN ( Nuit et Brouillard ) à Karlsrhue, il a été transféré à Rheinbach près de Bonn, puis à Cologne où il a été guillotiné le 4 janvier 1943.

    En 1947, le gendarme CHARLOT a été nommé sous-lieutenant à titre posthume, et une plaque commémorative a été apposée à Reims par la Ville sur le mur extérieur de la caserne de Gendarmerie 27, boulevard Robespierre. Cette plaque comporte deux erreurs concernant sa date de naissance et les conditions de son exécution en Allemagne, à l'époque encore mal connues.

Ici demeurait
Edouard Charlot
patriote
fusillé par les Allemands
à Cologne ( Allemagne )
le 3 janvier 1943
1893-1943

   Le nom d'Édouard CHARLOT est gravé aussi sur la stèle élevée également en 1947 au Cimetière du Nord à Reims par la fédération marnaise du Parti socialiste SFIO « À ses héros de la Résistance 1941-1945 » avec la même mention « fusillé à Cologne »...

Au Cimetière du Nord à Reims

      ... sur le Monument aux martyrs de la Résistance érigé en 1955 sur les Hautes-Promenades.

Le Monument aux martyrs de la Résistance de Reims

   En 1972 , le colonel BOIE, commandant la circonscription régionale de gendarmerie de Champagne, a pris l’initiative après en avoir informé la veuve d’Édouard CHARLOT, de baptiser la nouvelle caserne de gendarmerie implantée à Châlons-sur-Marne, aujourd'hui Châlons en Champagne, du nom de « Caserne Sous-Lieutenant Charlot ».
   Cette caserne située 124, avenue du Général Sarrail à l'entrée de Châlons lorsque l'on vient de Reims, a été inaugurée le 12 mars 1973.

La salle d'honneur de la caserne Sous-lieutenant Charlot de Châlons en Champagne
que nous a autorisé à photographier en août 2008 le colonel Jean Leroux
chef d'état-major de la région de Gendarmerie de Champagne-Ardenne

Le gendarme Charlot qui servait à la Brigade de Reims s'est engagé
aux côtés des résistants dès septembre 1941.
Dénoncé, il a été appréhendé par la Gestapo le 14 août 1942.
Condamné à la peine capitale par le tribunal allemand de
Châlons- sur-Marne, il a été exécuté le 4 janvier 1943 sans avoir révélé quoi
que ce soit de l'organisation à laquelle il appartenait.
Le gendarme Charlot a été nommé sous-lieutenant à titre
posthume à compter du 1er janvier 1943, par arrêté du 24 mai 1947.

  À Reims, après une enquête menée en 1984 par le Lieutenant-colonel SALLAZ, une stèle a été élevée à la mémoire du sous-lieutenant CHARLOT qui rectifie les erreurs concernant la date de sa naissance et les conditions de son exécution en Allemagne, figurant sur la plaque commémorative érigée sur le mur extérieur de la caserne du boulevard Robespierre et sur le Monument du cimetière de l'Est.



27, boulevard Robespierre à Reims
La stèle dressée dans la cour de la Gendarmerie départementale

Au
sous-lieutenant Charlot
1903-1943
gendarme et résistant
décapité par les Allemands
à la prison de Cologne
le 4 janvier 1943

   En 2009, la stèle a été transférée dans l'enceinte de la nouvelle caserne de la Gendarmerie départementale implantée dans le quartier de l'Europe, mais en juin 2009 la plaque « Les Résistants à leur camarade » n'avait pas été réinstallée au pied de la stèle.

2A, rue Bertrand de Mun à Reims
La stèle se dresse face au drapeau dans l'enceinte de la nouvelle caserne


   Le nom d'Édouard CHARLOT est également inscrit sur le Monument aux morts de Châtillon-sur-Marne, commune où il est né.

Sur le Monument aux morts de Châtillon-sur-Marne

Sources :

     - Notice biographique dans L’Union du 1er février 1946.
   - Maître Pelthier, avocat d’Édouard Charlot devant le tribunal militaire allemand de Châlons-sur-Marne, Les tribunaux miltaires allemands, monographie dactylographiée, non datée.
   - Dossier de Brinon, 137 / 556 liste S 1 744.
   - Archives de l'ONAC 51.
   - Archives du COSOR.
   - Archives du Comité d'histoire de la 2e guerre mondiale.
   - Livre-Mémorial des déportés de France, FMD, 2004.