- P


   Histoire et mémoire 51 > ommémorations > 27 janvier : Journée internatiuonale de la mémoire de l'Holocaustede
Menu
Menu

27 Janvier
Journée de la mémoire des génocides
et de la prévention des crimes contre l’humanité

Décembre 2002 ; le Conseil de l'Europe a proclamé le 27 janvier
" Journée européenne de l'Holocauste et de la prévention des crimes contre l'humanité "

La Journée de la mémoire des génocides et de la prévention des crimes contre l'humanité au BO

Novembre 2005 : l'Assemblée générale de l'ONU a proclamé le 27 janvier
" Journée internationale de commémoration en mémoire des victimes de l'Holocauste "

18 et 27 janvier 2007 : hommage aux Justes de France

Le Rapport de la Mission d'étude en France sur la recherche et l'enseignement
des génocides et crimes de masse (2018-2019
)

Liens utiles

_________________________________________________________________________________________________________________

 

En décembre 2002 le Conseil de l'Europe a proclamé le 27 janvier
" Journée européenne de l'Holocauste et de la prévention des crimes contre l'humanité "

       C'est en décembre 2002 que le 27 janvier a été décrété Journée européenne de la mémoire de l'Holocauste et de la prévention des crimes contre l'humanité, par référence à la libération du camp d'Auschwitz-Birkenau par l'Armée rouge le 27 janvier 1945.
    L'instauration de cette journée du souvenir constituait
l'aboutissement d'un long processus de reconnaissance de la véracité et de la singularité du génocide nazi perpétré contre les Juifs et les Tsiganes, reconnaissance qui s'est longtemps heurtée dans notre pays à des réticences, à la difficulté en particulier d'admettre la complicité de l'État français, de la police française, des magistrats français, dans la mise en œuvre du génocide en France.
   Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le Tribunal militaire international de Nuremberg a démonté le mécanisme d'extermination mis en place par les nazis, et fait reconnaître juridiquement les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité.
   
En 1948, l'Assemblée générale de l'Organisation des Nations Unies a adopté la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide.
   
En 1954, en France, une loi a décidé de faire du dernier dimanche d'avril une Journée nationale du Souvenir des victimes et héros de la déportation, sans faire de distinctions et sans reconnaître la spécificité de la déportation de ceux qu'on appelait les déportés raciaux, juifs et tsiganes.
   En 1964, la loi a déclaré imprescriptibles les crimes contre l'humanité dans notre pays.
   
Les années 1970 furent marquées par le réveil d'une mémoire juive attachée à faire reconnaître la spécificité du génocide perpétré par les nazis, réveil déclenché initialement par le procès EICHMANN qui s'est déroulé à Jérusalem en 1961.
   
Beate et Serge KLARSFELD se lancèrent sur les traces des anciens criminels de guerre nazis et réclamèrent, avec l'appui de plusieurs associations d'anciens déportés, le jugement des responsables nazis de la solution finale, ainsi que de leurs complices français.
  Leur action a abouti, après bien des péripéties judiciaires, à la condamnation en 1987 de Klaus BARBIE, chef de la Gestapo de Lyon, en 1994 à celle de Paul TOUVIER, chef de la Milice à Lyon et à Chambéry, et en 1998 à celle de Maurice PAPON, haut fonctionnaire du gouvernement de Vichy, qui avait été secrétaire général de la Gironde de 1942 à 1944.

   
En 1993, le 16 juillet a été instauré Journée nationale commémorative des persécutions racistes et antisémites commises sous l'autorité de fait dite « Gouvernement de l'État français » ( 1940-1944 ).
   La date choisie pour cette commémoration correspond à
la date anniversaire de la rafle du Vélodrome d'Hiver, au cours de laquelle la police française a arrêté les 16 et 17 juillet 1942 plus de 13 000 Juifs de la région parisienne, dont près d'un tiers étaient des enfants.
   Une
plaque du souvenir a été érigée au chef-lieu de chaque département devant laquelle se déroule, chaque année, une cérémonie commémorative présidée par le préfet, le dimanche 16 juillet, si ce jour tombe un dimanche, sinon le dimanche suivant.

   
En 1995, Jacques CHIRAC, peu de temps après son élection à la présidence de la République, à l'occasion du 53e anniversaire de la rafle du Vélodrome d'Hiver, a reconnu officiellement et solennellement la complicité de l'État français dans la mise en œuvre du gnocide en France sous Vichy :

  « Ces heures noires souillent à jamais notre histoire et sont une injure à notre passé et à nos traditions.
   Oui, la folie criminelle de l'occupant a été, chacun le sait, secondée par des Français, secondée par l'État français.
   La France, patrie des Lumières, patrie des Droits de l'homme, terre d'accueil, terre d'asile, la France, ce jour-là, accomplissait l'irréparable
. »

   Depuis 2000, l'intitulé de la journée commémorative du 16 juillet a été transformé en Journée nationale à la mémoire des victimes de crimes racistes et antisémites de l'État français et d'hommage aux « Justes » de France.

   Il s'agissait de lever les ambiguïtés du
décret de 1993 qui faisait références aux « persécutions racistes et antisémites commises sous l'autorité de fait dite " gouvernement de l'État français ( 1940-1944 ) " », et d'affirmer explicitement qu'il s'agissait bien de « crimes racistes et antisémites de l'État français », sans circonvolutions et sans mettre l'État français entre guillemets.
   En même temps, la loi définissait comme « justes », les personnes
« ayant recueilli, protégé ou défendu, au péril de leur vie et sans aucune contrepartie, une ou plusieurs personnes menacées de génocide ».

   Cette date du
16 juillet étant située en période de vacances scolaires, il est difficile évidemment d'y associer les enseignants et leurs élèves.

   
En octobre 2002, à Strasbourg, les ministres de l'Éducation des 48 pays signataires de la Convention culturelle du Conseil de l'Europe, réunis à l'occasion d'un colloque ayant pour thème Enseignement de la Shoah et création artistique, ont adopté une déclaration instituant une Journée de la mémoire de l'Holocauste et de la prévention des crimes contre l'humanité dans les écoles, conformément à l'engagement qui avait été pris en octobre 2000, à la Conférence des ministres européens de l'éducation à Cracovie, en Pologne.

Conseil de l'Europe : Lancement officiel d'une Journée de la mémoire

   À l'origine, cette journée commémorative devait, dans son intitulé, être élargie à tous les génocides.
   
Simone VEIL, ancienne présidente du Parlement européen, ancienne ministre française et présidente de la Fondation pour la mémoire de la Shoah, qui participait à ce colloque, a exprimé sa crainte d'une banalisation du génocide des Juifs et des Tsiganes :

    « Le génocide des Juifs et des Tsiganes constitue un événement unique dans l'histoire de l'humanité [...]
      Le premier danger n'est pas l'oubli, ni la négation, mais bel et bien la banalisation de la Shoah [...]
      Tout le monde est coupable.
      En conséquence, personne ne l'est vraiment. »

   À sa demande, la délégation française conduite par Xavier DARCOS, ministre délégué à l'enseignement scolaire, et président du Groupe d'action internationale pour la mémoire de la Shoah créé sous l'égide du Conseil de l'Europe, a obtenu que la formulation retenue, « Journée de la mémoire de l'Holocauste » reconnaisse clairement la spécificité et la singularité du génocide perpétré par les nazis, bien distingué et identifié par rapport aux autres  crimes contre l'humanité  :

  «  Il nous faut d'abord, pour éviter toute banalisation, [...] faire apparaître le caractère proprement inouï et irréductible de l'événement que constitue la destruction programmée des Juifs d'Europe.
   En même temps, il faut montrer que cette réalité s'inscrit dans une histoire, celle du nazisme, et qu'il convient de l'enseigner sans dérive ni erreur [...].
  Le mal absolu existe et nous savons qu'il est parfois difficile de le faire comprendre à une jeunesse que le « tout est relatif » entoure et peut séduire. »

   L'organisation de cette journée est laissée à l'initiative de chacun des États.
   En France, cette journée est organisée
le 27 janvier, jour anniversaire de la libération du camp d'extermination d'Auschwitz en 1945.

   Il est vrai que l'appellation de cette journée, qui fait référence au terme « holocauste », est contestée par certaines associations d'anciens déportés et la plupart des historiens français qui préfèrent le terme de « génocide », forgé dès 1944 par un juriste américain d'origine polonaise, Raphaël LEMKIN, ou encore celui de « Shoah », mot hébreu qui signifie « catastrophe », repris par Claude LANZMANN en 1985.

   Le mot « holocauste » est issu de la traduction en grec d'un passage de la Bible désignant un sacrifice fait à Dieu et entièrement brûlé par le feu.
   Depuis les années 1950, il a été repris par les historiens anglo-saxons et popularisé à la fin des années 1970 par le succès d'un film américain sur l'extermination des juifs d'Europe.

  Mais au-delà de ces querelles sémantiques, de vocabulaire,  le bien fondé de cette journée n'est pas remis en cause.  Elle a bien pour objectif, comme le rappelle la circulaire du directeur de l'enseignement scolaire publiée au BO, d'  « engager une réflexion sur l'Holocauste et les génocides reconnus », et d'« apprendre aux élèves à être vigilants, à défendre les valeurs démocratiques et à combattre l'intolérance ».

La Journée de la mémoire des génocides
e
t de la prévention des crimes contre l'humanité
au BOEN

   Le texte adressé aux rectrices et recteurs d’académie, au directeur de l’académie de Paris, aux inspectrices et inspecteurs d’académie, directrices et directeurs des services départementaux de l’éducation nationale à l'occasion de la Journée du 27 janvier a évolué dans sa formulation. Initialement « Journée de la mémoire de l’Holocauste et de la prévention des crimes contre l’humanité », la Journée commémorative du 27 janvier est devenue à partir de 2007 « Journée de la mémoire des génocides et de la prévention des crimes contre l’humanité ».


BO n°  46 du 11 décembre 2003


BO n° 1 du 4 janvier 2007


BO n° 3 du 19 janvier 2017


En novembre 2005
l'Assemblée générale des Nations Unies a proclamé le 27 janvier
" Journée internationale de commémoration
en mémoire des victimes de l’Holocauste "

   Le 1er novembre 2005, l’Assemblée générale des Nations Unies, en adoptant par consensus un projet de résolution « Mémoire de l’Holocauste », présenté par le représentant d’Israël et parrainé par les représentants de 104 États membres, a proclamé le 27 janvier " Journée internationale de commémoration en mémoire des victimes de l’Holocauste, jour de la libération du camp d'extermination nazi d'Auschwitz ".

18 et 27 janvier 2007
Hommage aux Justes de France

   En 2007, à l'initiative de la Fondation pour la mémoire de la Shoah et de sa présidente, Simone VEIL, la célébration du 27 janvier a été précédée en France par un hommage solennel rendu aux 2 740 Justes français reconnus par le Mémorial Yad Vashem.
   
Le 18 janvier, le président de la République, Jacques CHIRAC, a présidé au Panthéon une cérémonie au cours de laquelle a été inaugurée une plaque commémorative rendant hommage aux Français qui ont sauvé des milliers de Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale :

   Hommage de la nation aux Justes de France

   Sous la chape de haine et de nuit tombée sur la France dans les années d'occupation, des lumières, par milliers, refusèrent de s'éteindre.
   Nommés « Justes parmi les nations » ou restés anonymes, des femmes et des hommes, de toutes origines et de toutes conditions, ont sauvé des juifs des persécutions antisémites et des camps d'extermination.
   Bravant les risques encourus, ils ont incarné l'honneur de la France, ses valeurs de justice, de tolérance et d'humanité.

Allocution de Jacques Chirac, président de la République,à l'occasion de la cérémonie nationale en l'honneur des Justes de France

  « Aujourd'hui, pour cet hommage de la nation aux Justes de France, reconnus ou anonymes, nous sommes rassemblés pour évoquer notre passé, mais aussi pour enrichir notre présent et notre avenir. « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier », dit le Talmud, devise qui orne la médaille des Justes. Il faut en comprendre toute la force : en sauvant une personne, chaque Juste a en quelque sorte sauvé l'humanité. Cette mémoire, soyez-en certains, soyez-en fiers, perdurera de génération en génération [...] »

                                                                                                     Jacques CHIRAC au Panthéon le 18 janvier 2007

  «  Les « Justes » n'ont pas, comme les déportés, « parlé avec la mort » ( Charlotte Delbo ) : ils lui ont arraché des vies humaines. Agissant ainsi, ils ont simplement été des hommes « normaux », pour lesquels être un homme tient à la capacité à aimer ce monde et à aimer les autres. Par-delà leurs personnes, cette plaque consacre la bonté humaine, cette « force faible » vraie « force de Présence » tendue vers l'Autre. Dans la devise républicaine, elle donne à la fraternité, en deuxième position entre la liberté et l'égalité, son rôle plein d'expression de ce que « l'homme », ce sont immédiatement « les » hommes.
   Sur notre médaille, il est écrit « quiconque sauve une vie sauve l'univers entier ». La force faible, qui nous a permis de le faire, procède de l'esprit. Il peut la rendre invincible. Il faut que, le sachant, les générations nouvelles s'imprègnent de cette vérité, afin d'être à même de faire face aux barbaries toujours renaissantes et, comme nous l'avons fait, gardent l'Espérance. »

Henri BARTOLI,
" Honneur aux « Justes » ",
                                                                                                                                             Le Monde 18 janvier 2007.

   À cette occasion, le ministère de la Culture a demandé à Agnès VARDA de réaliser une création audioviselle et le chœur de chambre Accentus a interprété Figure humaine, une cantate composée en 1943 par Francis POULENC, sur des textes de Paul ELUARD, et qui s'achève par le poème Liberté.
   Les classes de CM2 et les CDI des collèges ont recu le numéro spécial d'octobre 2006 de la revue Je lis des histoires vraies, consacré aux Justes.

Le Rapport de la Mission d'étude en France sur la recherche
et l'enseignement des génocides et crimes de masse
2018-2019

   En 2015, la France a commémoré le génocide arménien de 1915 qu'elle a reconnu publiquement par la loi du 29 janvier 2001.
   En 2016, suite au colloque Le génocide des Arméniens de l'Empire ottoman dans la Grande Guerre : cent ans de recherche (1915-2015) organisé à la Sorbonne en mars 2015, le ministre de l'Éducation nationale a mis en place une Mission d'étude en France sur la recherche et l'enseignement des génocides et crimes de masse, chargée de dresser le bilan de la production scientifique et des ressources pédagogiques existantes et de formuler des recommandations. Cette Mission a remis son rapport final le 15 février 2018. Deux des quatre volumes de ce rapport ont été mis en ligne en janvier 2019 sur le site « Vie publique », où la totalité du rapport peut être téléchargé gratuitement au format PDF.

Quelques liens utiles


Rapport de la Mission d'étude en France sur la recherche et l'enseignement des génocides et des crimes de masse


Histoire et mémoire de la Shoah dans la Marne sur le site Histoire et mémoire 51


Sur le site du Cercle d'étude de la Déportation et de la Shoah


Enseigner la Shoah sur le site du Café pédagogique


Ressources sur le génocide au Rwanda sur le site éduscol

Menu